Déclaration de politique générale : un diagnostic de la société et des intentions approuvés, des annonces soutenues…
Les Français partagent le diagnostic fait par le Premier ministre Gabriel Attal sur la société, et soutiennent la plupart des mesures annoncées.
Il parvient à recueillir l’adhésion de l’opinion lorsqu’il fait le récit du quotidien des Français, sur la crise du logement (88% « s’il y a un secteur qu’il faut déverrouiller c’est bien le logement »), sur la difficulté à se projeter (87% « l’avenir est davantage une crainte qu’une promesse »), sur le poids des normes (86% « il faut débureaucratiser la France »), sur les conséquences du dérèglement climatique (86% « Le dérèglement climatique ce ne sont pas seulement quelques degrés de plus, ce sont des vies détruites par des intempéries ») et sur le tassement des bas salaires (71% « il faut désmicardiser la France »).
Ils partagent également la vision du Premier ministre sur la valeur travail (86% « Les Français ont le droit d’être mieux accompagné par France Travail mais ils ont également le devoir de chercher un emploi »), l’immigration (78% « Il faut continuer à accueillir moins pour accueillir mieux »), sur l’écologie (77% « On ne fera pas l’écologie contre le peuple, (…) nous allons continuer à bâtir ensemble une écologie populaire ») et le nucléaire (71% « Le nucléaire est une fierté française »), sur le rejet de la décroissance (71% « La décroissance, c’est l’appauvrissement et la fin de notre modèle social ») et sur le modèle français envié à l’étranger (73% « La France c’est un repère un idéal, un héritage moral, un modèle social protecteur envié dans le monde entier »).
Ils le soutiennent également dans sa fierté de la France de « pouvoir être Premier ministre en assumant son homosexualité » (75%).
Enfin, le soutien reste majoritaire mais plus faible lorsqu’il définit l’identité de sa majorité « c’est de reconquérir notre souveraineté française et européenne » (63%).
Parmi les 17 annonces testées, 15 sont très largement soutenues par l’opinion (>70%) et font consensus : tant sur le plan du handicap (prise en charge par l’Etat de l’accompagnement pendant le déjeuner), que de l’agriculture (amendes reversées à l’agriculture, fin des jachères imposées), l’autorité/la sécurité (travaux d’intérêts éducatifs, internat, dépôt de plain en ligne), le logement (réquisition des bâtiments vides), l’inscription de l’IVG dans la Constitution, la santé (passerelle en médecine pour les infirmiers expérimentés, régularisation des médecins étrangers, revalorisation des infirmières scolaires, taxe pour les rdvs non honorés), l’immigration (réforme de l’AME) et le travail/modèle social (travail de jour des personnels de ménage, généralisation du conditionnement du RSA à 15 heures d’activité et versement à la sources des prestations sociales).
Seule l’expérimentation de la semaine de travail dans l’administration en 4 jours divise l’opinion : 55% y sont favorables, 44% opposés.
… mais des annonces qui ne sont pas tout à fait à la hauteur des attentes et des priorités des Français
45% considèrent que les mesures annoncées ne répondent pas aux attentes, 42% qu’elles y répondent « en partie ». 4% estiment qu’elles y répondent complètement.
Alors que le pouvoir d’achat est la priorité n°1 depuis plus de deux ans, le constat est très lié à la situation financière : 56% de ceux qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois estiment que les annonces ne répondent pas aux attentes, contre 37% de ceux qui ne sont pas contraints de se restreindre ; soit 20 points d’écart.
Le diagnostic est particulièrement critique chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (60% « non »), ceux de Marine Le Pen (54%) et ceux d’Éric Zemmour (65%). Il est plus positif chez les électeurs d’Emmanuel Macron (65% « en partie » et 9% « oui, complètement ») et les sympathisants LR (respectivement 56% et 3%).
Une mobilisation des agriculteurs toujours très largement approuvée par l’opinion publique, y compris les blocages prévus à Paris et Rungis
85% (-2 en une semaine) des Français approuvent la mobilisation des agriculteurs, dont 53% (+3) la soutiennent et 32% (-5) ont de la sympathie. A l’inverse, 9% (+2) désapprouvent et 6% déclarent être indifférents. L’approbation de la mobilisation reste largement majoritaire dans toutes les catégories de population et électorats.
Les deux actions fortes envisagées cette semaine en Ile-de-France sont elles aussi approuvées : faire le « siège de Paris » (70%) et bloquer Rungis (64%).
Directement concernés, les habitants de l’agglomération parisienne sont plus partagés (respectivement 56% et 48%, soit 15 points de moins).
Alors qu’ils soutiennent le mouvement dans sa globalité, les électeurs d’Emmanuel Macron et les sympathisants LR apparaissent eux aussi moins à l’aise avec ce type d’actions.
A noter que les épisodes de violences et de dégradations sont en revanche sanctionnés par l’opinion publique : 69% les condamnent. Tout en les condamnant, un Français sur deux (49%) comprend cependant ces actions.
Crise agricole : une réponse du gouvernement qui va dans le bon sens mais insuffisante
59% des Français considèrent que les mesures annoncées la semaine dernière sur une exploitation et ce mardi dans sa déclaration de politique générale vont dans le bon sens mais ne sont pas suffisantes ; 33% jugent même qu’elles ne correspondent pas du tout aux attentes des agriculteurs. Seuls 7% estiment qu’elles sont à la hauteur des attentes. Si les électorats d’opposition sont plus critiques, le constat est globalement partagé par l’ensemble du champ politique.
Une mobilisation qui doit se poursuivre, voire se durcir
79% des Français estiment que la mobilisation doit continuer, dont 34% qu’elle doit se durcir. En revanche, 20% pensent qu’elle doit s’arrêter.
Ce taux atteint 40% chez les électeurs d’Emmanuel Macron.
Prise de fonction de Gabriel Attal : après 3 semaines marquées par la crise agricole, les Français sont divisés sur les premiers pas du nouveau Premier ministre
52% estiment que les premiers pas et premières décisions d’Emmanuel Macron vont dans la bonne direction, 47% jugent en revanche qu’ils ne vont pas dans le bon sens.
Il obtient un soutien net des électeurs d’Emmanuel Macron (86%), et majoritaire des sympathisants LR (62%). S’il est plutôt critiqué par les oppositions, il bénéficie tout de même d’un regard positif de la part de 40% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de 39% de ceux de Marine Le Pen.
Pour autant, aux yeux d’une majorité de Français (65%), la nomination de Gabriel Attal ne changera rien à la méthode et au style de gouvernement du quinquennat d’Emmanuel Macron.
Une image qui commence à s’effriter par l’absence de résultats sur la crise agricole mais qui résiste assez bien
Il reste perçu dynamique (70%, -3), courageux (63%, -3), audacieux (62%, -4), sympathique (61%, -4) et à l’écoute (55%).
Il recule en revanche de 5 à 10 points sur sa compétence (53%, -6), sa sincérité (46%, -7), sa capacité à rassurer (43%, -7), à rassembler les Français (41%, -8) et à réformer le pays (40%, -8). Conséquence de la poursuite de la mobilisation des agriculteurs malgré les différentes annonces, il recule de 14 points (39%) sur sa capacité à obtenir des résultats.
Malgré ces baisses, il bénéficie toujours à ce stade d’une meilleure image qu’Emmanuel Macron (à l’exception de la capacité à réformer, au même niveau).
Qui pour prendre la suite d’Emmanuel Macron ? Edouard Philippe reste nettement en pole position malgré la dynamique de Gabriel Attal
39% des Français (et 62% des électeurs d’Emmanuel Macron) citent Edouard Philippe comme un des deux meilleurs successeurs d’Emmanuel Macron (donc 27% en 1er auprès des Français et 46% auprès des électeurs d’Emmanuel Macron). Gabriel Attal est 2ème avec 26% de citations (et 44% auprès des électeurs d’Emmanuel Macron). Bruno Le Maire est 3ème (17%), Gérald Darmanin 4ème (10%). 37% des Français (mais seulement 10% des électeurs d’Emmanuel Macron) ne citent aucune personnalité.
En 6 mois, Gabriel Attal gagne 15 points auprès des Français et 27 points auprès des électeurs d’Emmanuel Macron. Edouard Philippe progresse de respectivement 8 et 9 points. Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Gérald Darmanin recule de 14 points (12%).
Télécharger le rapport : LLes Français, le discours de politique générale, la crise agricole et les premiers de Gabriel Attal
Crédits image : Capture d’écran BFMTV