Gabriel Attal : une image globalement positive, une action qui n’a pas encore convaincu

Action de Gabriel Attal en tant que Premier ministre : 46% estiment qu’il est trop tôt pour juger, 33% la juge décevante et 21% satisfaisante  

100 jours après sa nomination à Matignon, 46% estiment qu’il est encore trop tôt pour juger l’action de Gabriel Attal, 33% estiment qu’elle est décevante et 21% satisfaisante.

Une majorité relative d’électeurs d’Emmanuel Macron dresse un premier bilan positif de l’action du Premier ministre (48% satisfaisante, 46% trop tôt pour se prononcer).

Plus de 4 électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon sur 10 dressent un premier bilan négatif (respectivement 45% et 43% décevante) de l’action de Gabriel Attal, la même proportion estime qu’il est encore trop tôt pour se prononcer (43% et 41%). La majorité des électeurs de Valérie Pécresse préfère attendre avant de juger (56% trop tôt pour se prononcer).

D’un point de vue socio-démographique, le sentiment qu’il est trop tôt pour juger l’action de Gabriel Attal est majoritaire (de manière absolue ou relative) dans la plupart des catégories de la population. En comparaison, les 18-24 ans (30% satisfaisante) et les habitants de l’agglomération parisienne (27%) sont les plus nombreux à dresser un bilan positif, les employés/ouvriers (39% décevant) et les 35-49 ans (43%) un bilan négatif.

Les Français ont globalement une bonne image de Gabriel Attal

Son image se dégrade légèrement sur ses traits de personnalité mais progresse sur sa capacité à être un bon Premier ministre

Les Français ont toujours une bonne image de la personnalité de Gabriel Attal, malgré un léger effritement. Il est perçu comme dynamique (67%, -3 depuis le 31 janvier 2024), audacieux (58%, –4), courageux (58%, -5), sympathique (58%, -3), pas arrogant (57%, -5), pas inquiétant (57%, -2), pas autoritaire (54%, -4), à l’écoute (50%, -5), sincère (44%, -2) et rassurant (42%, -1).

100 jours après sa nomination à Matignon, les Français ont un regard plutôt positif et globalement en progression sur sa capacité à être un bon Premier ministre : compétent (53%, =), capable de faire des compromis avec les oppositions (48%, -1), capable de réformer le pays (44%, +4) et obtient des résultats (44%, +5).
Sa proximité « comprend les gens comme vous » (39%, -1) et sa capacité à rassembler les Français (38%, -3) et sont ses deux points faibles en termes de structure d’image.

Les électeurs d’Emmanuel Macron et dans une moindre mesure de Valérie Pécresse ont une excellente image du Premier ministre.

Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen ont globalement une bonne image de la personnalité de Gabriel Attal. Ils le jugent en majorité dynamique (respectivement 68% et 64%) et audacieux (55% et 55%). Ils ont en revanche un regard plus négatif sur sa capacité à incarner sa fonction et mener à bien ses missions : entre 6 et 8 électeurs sur 10 l’estiment pas compétent, pas capable de faire des compromis avec les oppositions, de réformer le pays ou encore d’obtenir des résultats.

La réduction de la durée d’indemnisation de l’Assurance chômage et la taxe « lapin » sont les mesures annoncées par Gabriel Attal qui ont le plus marqué l’opinion

Les principales mesures mises en place ou annoncées par Gabriel Attal depuis sa nomination sont soutenues par l’opinion, à l’exception de la réduction de la durée d’indemnisation de l’Assurance chômage qui divise

La réduction de la durée d’indemnisation de l’Assurance chômage est, parmi les mesures mises en place ou annoncées par Gabriel Attal que nous avons testées, celle qui a le plus marqué l’opinion (37%, 3 choix possibles parmi 11 items). Elle est aussi la mesure la plus clivante : 51% des Français y sont favorables, contre 48% opposés. Le clivage est avant tout politique : cette mesure rencontre l’opposition des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (68%) et de Yannick Jadot (56%) mais est majoritairement approuvée par les électeurs de Valérie Pécresse (71%), d’Emmanuel Macron (69%) et de Marine Le Pen (57%).

Parmi les 10 autres mesures testées qui ont été mises en place ou annoncées par Gabriel Attal lors de ses 100 jours à Matignon, celles qui ont le plus marqué l’opinion sont : la taxe « lapin » (30%), les groupes de niveau au collège (25%), la mise en place de « travaux d’intérêt éducatif » pour les moins de 16 ans (24%), la suppression de la droit du sol à Mayotte (23%), la simplification des normes pour les agriculteurs (21%), le gel des avois des trafiquants (20%), l’expérimentation de la semaine de 4 jours sans réduction de temps de travail (18%) l’annulation de la taxe sur le GNR (16%), et la facilitation de la transformation de bureaux en logement (12%). A noter que 18% des Français ne citent aucune de ces mesures.

A l’exception du durcissement des règles de l’Assurance chômage, les autres mesures sont largement soutenues par les Français : le gel des avoir des trafiquants (87%), la mise en place de « travaux d’intérêts éducatif » (84%), la simplification des normes et réglementations pour les agriculteurs (83%), la facilitation de la transformation de bureaux en logement (79%), l’annulation de la hausse de la taxe sur le gazole non routier (75%), l’instauration de la taxe « lapin » (68%) et la suppression du droit du sol à Mayotte (66%). Environ 6 Français sur 10 se disent favorables à l’expérimentation de de la semaine de 4 jours sans réduction du temps de travail dans certaines administrations (60%) et l’instauration de groupes de niveau au collège selon le niveau des élèves (56%).

La réduction de la durée d’indemnisation (de 18 mois à 12 maximum) de l’Assurance chômage clive davantage :

Ces mesures sont majoritairement approuvées par les principaux électorats, à l’exception de :

  • L’expérimentation de la semaine de 4 jours qui rencontre l’opposition des électeurs de Valérie Pécresse (61%) et d’Éric Zemmour (57%)
  • La suppression du droit du sol à Mayotte par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (57%)
  • L’instauration de groupes de niveau par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (64%) et de Yannick Jadot (65%)

On peut ainsi noter que toutes ces mesures sont majoritairement soutenues par les électeurs de Marine Le Pen.

Hormis sur l’école, Gabriel Attal fait face à une certaine défiance de l’opinion sur les principaux chantiers

44% des Français déclarent faire confiance à Gabriel Attal pour améliorer l’école, le système éducatif, 35% pour restaurer l’autorité, 33% pour lutter contre le trafic de drogue, 32% pour lutter contre la violence dans la société, 31% améliorer le système de santé et l’accès aux soins, 31% répondre aux enjeux climatiques, 30% pour atteindre le plein-emploi en baissant le chômage, 28% améliorer le pouvoir d’achat des Français, 28% réduire le déficit public et 25% pour « désmicardiser » la France.

Pour mener à bien ces différents chantiers, Gabriel Attal bénéficie de la confiance des électeurs d’Emmanuel Macron (de 59% à 76% selon les enjeux, sauf sur « désmicardiser » avec une confiance à 51%).

Gabriel Attal dispose d’un certain crédit auprès des électeurs de Valérie Pécresse sur l’école (55%) et dans une moindre mesure sur l’autorité, le plein-emploi et  les enjeux climatiques (tous trois à 48%).

La défiance est largement majoritaire dans les électorats d’opposition sur l’ensemble de ces chantiers.

L’opinion a le sentiment que Gabriel Attal n’a pas de réelle influence sur les décisions qui sont prises…

Concernant le rôle de Gabriel Attal, 72% des Français estiment qu’il applique les décisions d’Emmanuel Macron, contre 27% qu’il a une réelle influence sur les décisions qui sont prises. Un sentiment partagé par tous les électorats, y compris par celui d’Emmanuel Macron (54%).

…et que sa nomination n’a pas insufflé un nouvel élan au quinquennat d’Emmanuel Macron

67% des Français ont le sentiment que la nomination de Gabriel Attal au poste de Premier ministre n’a rien changé au quinquennat d’Emmanuel Macron, contre 31% qu’il a donné un nouvel élan au quinquennat d’Emmanuel Macron. Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (81%) et de Marine Le Pen (74%) en sont particulièrement persuadés. A l’inverse, les électeurs d’Emmanuel Macron (67%) et de Valérie Pécresse (53%) ont plutôt le sentiment que sa nomination a donné un nouvel élan au quinquennat.

Orientation politique de Gabriel Attal : 46% des Français la placent au centre, 41% à droite

46% des Français considèrent que l’orientation politique de Gabriel Attal est au centre, 41% à droite et 11% à gauche.

Les électeurs de Yannick Jadot (75%) et de Jean-Luc Mélenchon (67%) estiment qu’elle est à droite, les électeurs de Valérie Pécresse (63%), d’Emmanuel Macron (62%) et dans une moindre mesure de Marine Le Pen (48%) au centre, ceux d’Éric Zemmour plutôt à gauche (39%).

La perception d’une politique qui n’est pas seulement menée en faveur des populations les plus aisées

46% des Français considèrent que la politique menée par Gabriel Attal est plutôt en faveur des plus aisés, 23% en faveur des classes moyennes, 22% en faveur de toutes les catégories de population et 8% en faveur des moins aisés.
A titre de comparaison, 65% des Français estimaient que la politique de l’exécutif était menée avant tout en faveur des plus aisés, dans notre dernière mesure ELABE/BFMTV d’avril 2023.

La critique d’une politique menée avant tout pour les plus aisés est présente chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (72%), de Yannick Jadot (58%) et de Marine Le Pen (54%). Les électeurs d’Emmanuel Macron (43% classes moyennes, 37% toutes les populations) et de Valérie Pécresse (45% toutes les populations, 28% classes moyennes, 21% les plus aisés) ont un point de vue plus équilibré.

A noter que la perception est homogène entre toutes les catégories socio-professionnelles.

Edouard Philippe reste le meilleur successeur d’Emmanuel Macron pour 2027 aux yeux des Français, devant Gabriel Attal

35% des Français (-4 points depuis le 31 janvier 2024) estiment qu’Edouard Philippe est un des deux meilleurs successeurs d’Emmanuel Macron dans son camp pour 2027, devant Gabriel Attal (23%, -3). Ces 2 personnalités devancent nettement Bruno Le Maire est (14%, -3), Gérald Darmanin (10%, =), François Bayrou (8%, +1), Jean Castex (6%, -1) et Elisabeth Borne (5%, -1). A noter que 41% (+3) ne citent aucune personnalité.

On retrouve ce même trio de tête auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (de 1er tour en 2022) : Edouard Philippe (59%, -3), Gabriel Attal (45%, +1) et Bruno Le Maire (26%, -6). Dans la suite du classement, Elisabeth Borne à la faveur d’une hausse (12%, +5) devance désormais Gérald Darmanin (11%, -1), François Bayrou (8%, =) et Jean Castex (6%, +1).

Une majorité de Français pense qu’Edouard Philippe pourrait battre Marine Le Pen en 2027, ils sont plus partagés pour Gabriel Attal et sceptiques sur les autres principales personnalités politiques

55% des Français estiment qu’Edouard Philippe pourrait battre Marine Le Pen lors de la prochaine élection présidentielle en 2027.
L’opinion est très partagée concernant Gabriel Attal, 47% pensent qu’il pourrait battre Marine Le Pen, 52% ont un avis contraire.

A contrario, une nette majorité de Français estime que les autres principales personnalités politiques du pays ne pourraient pas battre Marine Le Pen : Gérald Darmanin (66% considèrent cela peu probable ou impossible), Bruno Le Maire (66%), Xavier Bertrand (73%), François Hollande (76%), Jean-Luc Mélenchon (77%), Laurent Wauquiez (77%), François Bayrou (78%), François Ruffin (79%), Yannick Jadot (84%), Eric Zemmour (85%) et Olivier Faure (86%).

D’un point de vue politique :

  • Les électeurs d’Emmanuel Macron considèrent qu’Edouard Phillipe (79%) et dans une moindre mesure Gabriel Attal (68%) pourraient battre Marine Le Pen en 2027, ils sont plus partagés à l’égard de Gérald Darmanin (49%) et Bruno Le Maire (48%)
  • Une large majorité d’électeurs de Marine Le Pen estime que l’ensemble de ces personnalités ne pourraient pas l’emporter
  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont une courte majorité à estimer qu’Edouard Philippe (56%) et 1 sur 2 que Gabriel Attal (50%) et Jean-Luc Mélenchon (50%) pourraient être élus face à Marine Le Pen, ils sont en revanche nettement plus sceptiques sur les chances de victoire des autres personnalités de gauche testées (39% François Hollande, 34% François Ruffin, 20% Olivier Faure)
  • Enfin, les électeurs de Valérie Pécresse jugent possible la victoire d’Edouard Philippe (77%) et de Gabriel Attal (64%) mais ils sont plus partagés sur les chances de victoire des personnalités de droite ou issues de la droite testées : Bruno Le Maire (52%), Gérald Darmanin (49%), Xavier Bertrand (48%) et Laurent Wauquiez (41%)

Télécharger le rapport : Les Français et les 100 jours de Gabriel Attal

Crédits image : Wikimedia Commons / Selbymay