Prélèvement à la source : 68% des Français favorables

Prélèvement à la source : près de 7 Français sur 10 favorables à sa mise en place, en hausse de 3 points en deux mois. Les personnes déjà mensualisées y sont encore plus favorables.

A moins d’un mois de son entrée en vigueur en janvier 2019, le prélèvement à la source est accueilli favorablement par 68% des Français (+3), dont 21% (+1) se disent très favorables. A l’inverse, 32% (-3) déclarent y être opposés (dont 12% très opposés).

La mise en place de ce nouveau système de collecte de l’impôt sur le revenu est encore mieux accueillie par les personnes déjà mensualisées, percevant le prélèvement à la source comme un changement assez mineur par rapport à leur situation actuelle : 77% (-1).

L’approbation est inférieure de 16 points auprès des personnes non-mensualisées et en baisse sensible : 61% (-4).

Enfin, elle est de 67% (+7) pour ceux ne payant pas l’impôt sur le revenu.

D’un point de vue politique, ce sont les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron qui apportent le plus large soutien (83%, +4).

Le soutien reste majoritaire mais nettement moindre auprès des électeurs de François Fillon (64%, stable), de Jean-Luc Mélenchon (66%, +2) et de Marine Le Pen (63%, +6).

A noter qu’à ce stade, la crise des « gilets jaunes » ne semblent pas avoir eu d’effet sur l’opinion à l’égard de la mise en place du prélèvement à la source.

S’il progresse légèrement, le sentiment d’information reste insuffisant à moins d’un mois de sa mise en place

56% (+3) des Français jugent qu’ils sont bien informés sur la future mise en place du prélèvement à la source (dont 14% très bien informés). A l’inverse, 44% (-2) d’entre eux estiment qu’ils sont mal informés.

Ce niveau d’information apparaît plus élevé auprès des Français mensualisés (69%, +5), mais reste relativement faible. Les personnes payant l’impôt sans être mensualisées sont plus partagées (58% bien informés, 42% mal informées), tout comme celles n’étant pas assujetties à l’impôt sur le revenu (50% bien informées, 50% mal informées).

Dans le détail, 49% (+20) des retraités affirment être bien informés par leur caisse de retraite et 52% (+14) des actifs en emploi par leur employeur. Concernant l’administration fiscale, 51% (+3) des Français (dont 58% de ceux payant l’IR) estiment être bien informés par cet interlocuteur.

Les différentes séquences d’information de la part des employeurs et la mise en place de la simulation du prélèvement à la source sur les récents bulletins de paie semblent avoir provoqué ce sursaut auprès des actifs, bien que le niveau d’information reste assez faible à quelques semaines de la mise en place.

Une nette majorité des Français mensualisés n’est pas inquiète de sa mise en place. Les personnes non-mensualisées sont plus partagées.

La mise en place du prélèvement à la source ne suscite pas d’inquiétude pour 68% (-4) des Français mensualisés. Seuls 32% (+5) déclarent être inquiets.

Les Français payant l’impôt mais non-mensualisés sont plus partagés : 60% (+5) disent ne pas être inquiet, 40% (-5) se disent inquiets,.

Les principaux avantages perçus par les Français sont l’étalement du paiement sur 12 mois (46% de citations, +7), la simplification de la gestion des revenus (33%, +6), la simplification pour l’administration fiscale (26%, +3) et l’adaptation rapide aux variations de revenus (25%, -3). Seuls 7% (+1) citent la réduction du nombre d’erreurs de prélèvement. 24% (-4) ne voient aucun avantage ou aspect positif à la mise en place du prélèvement à la source.

Auprès des personnes mensualisées, la simplification de la gestion des revenus (37% contre 33% en moyenne) et l’adaptation rapide aux variations de revenus (31% contre 25% en moyenne) sont sensiblement plus cités que la moyenne.

A l’inverse, les inquiétudes portent avant tout sur la crainte de bugs techniques (cités par 51% des Français, +1), le manque de confidentialité (33%, -4), la complexité pour les entreprises (26%, -6), la modification de ses habitudes (26%, +5) et la difficulté à gérer ses revenus (24%, +1).

La modification du système de crédit d’impôt (19%, -3) et l’obligation de paiement mensuel (19%, stable) sont cités par environ 2 Français sur 10.

Pour les personnes non-mensualisées, l’obligation du paiement mensuel (34% contre 19% en moyenne) apparait logiquement plus souvent citée que la moyenne.

Les médias et le site internet impots.gouv.fr sont les principaux canaux d’information.

Près d’un Français sur deux (46%, -8) déclarent s’informer sur le sujet du prélèvement à la source via les médias : 33% (-5) par la TV, 20% (-5) par la presse et médias en ligne, 11% (-2) par la radio.

Le site internet du gouvernement impots.gouv.fr apparaît comme le deuxième grand canal d’information, cité par 44% (+2) des Français.

Auprès des personnes assujetties à l’impôt sur le revenu, le site internet impots.gouv.fr (51%, -2), 46% (-9) citent les médias.

Après ces deux principales sources d’information, les Français évoquent internet et les moteurs de recherche (25%, -4), leur employeur (15%, +6), l’entourage (14%, -1) et leurs collègues de travail (7%, -1). Leur conseiller bancaire, leur caisse de retraite et leur avocat sont cités par moins de 7%.

A moins de 3 mois de sa mise en place, le sujet du prélèvement à la source apparaît comme un sujet de discussion pour 4 Français sur 10 (41%, -5). 5% (-1) affirment en avoir beaucoup parlé avec leur entourage ces derniers jours, et 36% (-4) un peu.

Alors que la première vague d’interrogation intervenait après les hésitations de l’exécutif sur le maintien du prélèvement à la source, le débat public s’est relativement détourné de cette question es dernières semaines.

Télécharger ici :  Les Français et le prélèvement à la source – Vague 2 / Sondage ELABE pour Les Echos