7 mars : la mise à l’arrêt du pays et la grève reconductible pour s’opposer à la réforme sont majoritairement soutenues par l’opinion

L’approbation de la mobilisation contre la réforme des retraites reste élevée malgré une légère baisse

64% (-3 points depuis le 15 février) des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, dont 42% (-3) qui la soutiennent et 22% (=) qui en ont de la sympathie. A l’inverse, 21% (+2) la désapprouvent, dont 12% (=) qui y sont opposés et 9% (+2) hostiles. Enfin, 15% (+1) des Français déclarent être indifférents.

Plus de deux semaines après la 5ème journée de mobilisation, l’approbation recule légèrement dans la plupart des catégories de population, et de manière particulièrement forte chez les plus jeunes (18-24 ans, 47%, -18) au profit de l’indifférence (33%, +14).

L’approbation reste très élevée chez les actifs (71%, contre 58% chez les retraités), les femmes (68%, contre 60% chez les hommes), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (83%, -3) et de Marine Le Pen (76%, -2). Les électeurs d’Emmanuel Macron demeurent quant à eux très divisés (43% désapprobation, 40% approbation -4).

7 mars : la mise à l’arrêt du pays et la grève reconductible pour s’opposer à la réforme sont majoritairement soutenues par l’opinion

59% (+1 depuis le 15 février) des Français soutiennent l’action des syndicats de « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars, dont 37% (+1) tout à fait et 22% (=) plutôt. A l’inverse, 40% (-1) ne soutiennent pas cette action, dont 19% (+1) pas vraiment et 21% (-2) pas du tout.

« La mise à l’arrêt du pays » est fortement soutenue par les actifs (69%), et en particulier par les employés/ouvriers (76%) et les 50-64 ans (71%, +16), et politiquement par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (82%), de Marine Le Pen (68%) et les abstentionnistes (65%).
Si « la mise à l’arrêt du pays » est majoritairement soutenue dans la plupart des catégories de population et électorats, elle ne l’est ni par les retraités (59%) ni par les électeurs d’Emmanuel Macron (74%).

56% des Français soutiennent la mise en place d’une grève reconductible à partir du 7 mars, dont 33% tout à fait et 23% plutôt. A l’inverse, 42% ne soutiennent pas cette action, dont 19% pas vraiment et 23% pas du tout.

Des dynamiques par catégories de population et électorats semblables à l’arrêt du pays : la grève reconductible est particulièrement soutenue par les actifs (65%), notamment par les employés/ouvriers (72%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (79%) et de Marine Le Pen (64%). A l’inverse, les retraités (60%) et les électeurs d’Emmanuel Macron sont en majorité opposés (73%).

2 Français sur 3 demeurent opposés à la réforme des retraites

67% (stable depuis le 15 février) des Français se disent opposés à la réforme des retraites proposée par le gouvernement, dont 28% (-1) plutôt opposés et 39% (+1) très opposés. A l’inverse, 32% (=) sont favorables, dont 26% (+1) plutôt favorables et 6% (-1) très favorables.  

L’opposition à la réforme demeure à ce jour très forte chez les actifs (75%), chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (87%) et de Marine Le Pen (74%).

A la faveur d’une forte hausse, le niveau d’opposition des cadres (73%, +11) rejoint celui des professions intermédiaires (73%) et des catégories populaires (78%).

Une courte majorité de retraités (53%) et 1 électeur sur 3 d’Emmanuel Macron (34%) sont opposés à la réforme proposée par le gouvernement.

Une réforme jugée injuste, inefficace pour assurer la pérennité du système et pas nécessaire par une majorité, des critiques toutefois en léger recul en 2 semaines

Concernant la réforme des retraites annoncée par le gouvernement :

  • 69% (-3 points depuis le 15 février) des Français l’estiment injuste, contre 22% (-1) juste, et 9% (+4) qui n’ont pas d’opinion
  • 57% (-6) considèrent qu’elle est inefficace pour assurer la pérennité du système de retraites, contre 33% (+2) efficace, et 10% (+4) qui n’ont pas d’opinion
  • 51% (-4) ne la jugent pas nécessaire, contre 41% (+2) nécessaire, et 8% (+2) n’ont pas d’opinion

Des critiques en recul chez les retraités (51% injuste, -9 / 42% inefficace, -9 / 34% pas nécessaire, -3) et chez les 18-24 ans (69% injuste, -11 / 52% inefficace, -22 / 57% pas nécessaire, -12) mais qui restent très présentes chez les actifs (78% injuste, 65% inefficace, 59% pas nécessaire)

1 Français sur 2 estime que le gouvernement doit modifier en profondeur sa réforme, 1 sur 3 la retirer

A propos de la réforme des retraites, 49% des Français estiment que le gouvernement doit la modifier en profondeur, 33% la retirer et 17% la maintenir en l’état.

Une majorité relative (49%) des électeurs d’Emmanuel Macron considère que le gouvernement doit modifier en profondeur sa réforme et 11% qu’il doit la retirer, reléguant à une opinion minoritaire le maintien en l’état (40%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (49% retirer, 42% modification en profondeur) et de Marine Le Pen (48% et 41%) sont partagés entre modification en profondeur et abandon.

La modification en profondeur est privilégiée par les cadres/professions intermédiaires (54%) et par les retraités (49%) tandis que les employés/ouvriers sont beaucoup plus partagés entre cette opinion (45%) et l’abandon de la réforme (44%).

Une majorité de Français convaincue que l’on peut réformer le système de retraite sans travailler plus longtemps

Concernant le système de retraite, 53% (stable depuis le 18 janvier) des Français estiment qu’il y a d’autres solutions que de travailler plus longtemps, 33% (+5) qu’il faut travailler plus longtemps mais pas comme le propose la réforme du gouvernement car elle n’est pas équilibrée, pas juste et 13% (-5) qu’il faut travailler plus longtemps et sont favorables à la réforme prévue par le gouvernement.

Les actifs sont convaincus qu’on peut réformer le système de retraite sans devoir travailler plus longtemps (60%) – et plus particulièrement les employés/ouvriers (66%) et les 50-64 ans (65%) – tandis que les retraités sont beaucoup plus partagés entre ce point de vue (39%) et le fait qu’il faut travailler plus longtemps mais pas comme le propose le gouvernement (39%).

D’un point de vue politique, le sentiment qu’il y a d’autres solutions que de travailler plus longtemps est particulièrement exprimé par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (68%) et dans une moindre mesure de Marine Le Pen (56%). Les électeurs d’Emmanuel Macron estiment qu’il faut travailler plus longtemps, mais ils sont partagés entre l’approbation de la réforme (35%) et des critiques adressées à cette dernière (39% pas équilibrée, pas juste).

Malgré un effritement depuis l’annonce de la réforme, le sentiment qu’elle sera votée et appliquée reste très présent dans l’opinion

64% (-4 points depuis le 8 février, -11 points depuis l’annonce de la réforme par la Première ministre le 10 janvier) des Français pensent que la réforme des retraites annoncée par le gouvernement sera votée et appliquée. Un pronostic majoritaire dans toutes les catégories de population et électorats.

Télécharger le rapport : Les Français et la réforme des retraites (vague 7)

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