Les Français, la situation politique post-législatives et le pouvoir d’achat

Une majorité de Français fait le pari que l’exécutif et dans une moindre mesure les oppositions chercheront vraiment des compromis et des accords dans les prochains mois…

Concernant le comportement de l’exécutif et des oppositions dans les prochains mois :

  • 63% des Français font le pronostic qu’Emmanuel Macron et le gouvernement chercheront vraiment des compromis et des accords avec des partis d’opposition (dont 50% qui jugent cela probable et 13% certain).
  • 52% s’attendent à ce que les oppositions soient vraiment « constructives » en approuvant certaines des lois proposées par le gouvernement avec lesquelles ils seraient en accord ou qu’ils auraient réussi à faire modifier (dont 45% probablement et 7% certainement)

La quasi-totalité des électeurs d’Ensemble (96%) pensent qu’Emmanuel Macron et le gouvernement chercheront vraiment des compromis et accords avec l’opposition. Les électeurs des principales forces d’opposition (au 1er tour des Législatives) partagent majoritairement cette opinion : 73% des électeurs LR/UDI, 65% RN, 59% NUPES et 54% abstentionnistes

Les électorats des principaux partis d’opposition font majoritairement le pronostic d’une opposition « constructive » dans les prochains mois – électeurs RN (63%), NUPES (62%) et LR/UDI (56%) – mais les électeurs Ensemble (51% oui, 49% non) et les abstentionnistes (48% oui, 51% non) sont beaucoup En termes d’âge, 72% des 50 ans et plus pensent que l’exécutif cherchera vraiment des compromis (contre 51%-58% dans les autres tranches d’âge) et 59% que les oppositions seront vraiment « constructives » (contre 44%-47%).

… et que le gouvernement obtiendra des majorités à l’Assemblée sur certains textes et sur le vote du budget

54% des Français pensent que le gouvernement parviendra à obtenir des majorités à l’Assemblée sur certains textes et sur le vote du budget, 45% pense que cela est probable et 9% certain. A l’inverse, 46% des Français pensent que le gouvernement n’y parviendra pas, dont 36% probablement pas et 10% certainement pas.

Les électeurs des candidats Ensemble au 1er tour des Législatives sont les plus optimistes, 77% pensent que le gouvernement parviendra à trouver des majorités pour faire voter certains textes et le budget, devant les électeurs LR/UDI (69%) et NUPES (58%). A l’inverse, une majorité des électeurs RN (56%) pense que le gouvernement n’aura pas de majorités. Les abstentionnistes sont quant à eux très partagés (51% non, 49% oui).

En termes d’âge les 65 ans et plus (63%) et les 18-24 ans (61%) sont plus optimistes que les tranches d’âge intermédiaires (25-64 ans, 47%-49%).

7 Français sur 10 souhaitent que la Première ministre Elisabeth Borne engage la responsabilité du gouvernement en se soumettant à un « vote de confiance » après son discours de politique générale

71% des Français souhaitent que la Première ministre Elisabeth Borne se soumette à un « vote de confiance » après son discours de politique générale prévu le 5 juillet, contre 29% qui ne le souhaitent pas.

Les électeurs des partis d’opposition souhaitent que la Première ministre engage la responsabilité du gouvernement : électeurs NUPES (87%), RN (81%) et LR/UDI (77%). Une courte majorité des électeurs d’Ensemble partage cette opinion (53% oui, 46% non).

Le « vote de confiance » est souhaitée par une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population.

1 Français sur 2 souhaite que des personnalités issues d’EELV et d’LR entrent au gouvernement, plus de 4 sur 10 issues du PS et du RN, et 3 sur 10 de FI et du PCF

Les électeurs d’Ensemble privilégient des personnalités LR à celles issues de la gauche

50% des Français souhaitent que des personnalités issues d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) entrent au gouvernement, 47% issues des Républicains (LR), 44% du Parti Socialiste (PS), 41% du Rassemblement National (RN), 33% de la France Insoumise (FI) et 30% du Parti communiste français (PCF).

De manière générale, chacun des principaux électorat souhaite que son camp politique entre au gouvernement : électeurs RN (91% souhaitent que des personnalités issues du RN entrent au gouvernement), électeurs LR/UDI (79%) et électeurs NUPES (71% des personnalités issues d’EELV, 67% PS, 67% FI et 60% PCF).

Les électeurs d’Ensemble sont un plus nombreux à souhaiter que des personnalités LR entrent au gouvernement (75%) que des personnalités issues d’EELV (55%) et du PS (50%).

Pour les Français, l’exécutif et les oppositions doivent en priorité s’entendre sur le pouvoir d’achat

Les Français considèrent qu’Emmanuel Macron, le gouvernement et les oppositions doivent en priorité chercher des positions communes et trouver des compromis sur le pouvoir d’achat (cité par 78% des Français, 3 réponses possibles parmi 8 items), devant la santé (55%). Derrière ce duo, les Français citent les retraites (40%), l’environnement/l’écologie (33%), la sécurité (33%), l’éducation (25%) et l’immigration (23%).

Seuls 2% des Français considèrent que l’exécutif et les oppositions ne doivent pas faire de compromis sur aucun de ces sujets.

Près de 8 électeurs sur 10 d’Ensemble mais aussi des principaux partis d’opposition (76%-83%) souhaitent que l’exécutif et les oppositions cherchent des positions communes et trouvent des compromis en priorité sur le pouvoir d’achat.

La santé est le 2ème sujet prioritaire au sein de tous les électorats (48%-62%), particulièrement évoqué par les électeurs NUPES (62%), devant les retraites (40%-51%).

Quelques différences sont ensuite à noter :

  • L’environnement/l’écologie (51%) et l’éducation (37%) sont particulièrement cités par les électeurs NUPES
  • La sécurité est cité par près de 4 électeurs sur 10 d’Ensemble/LR/RN (36%-40%)
  • L’immigration est particulièrement évoquée par les électeurs RN (38%) et LR/UDI (32%)

Aucun électorat ne souhaite qu’Emmanuel Macron, le gouvernement et les oppositions ne cherchent pas positions communes et des compris sur ces enjeux (moins de 3%).

Pouvoir d’achat : les mesures proposées ces dernières semaines par le gouvernement et les oppositions sont largement soutenues par l’opinion, notamment celles en faveur des retraites et de l’énergie

16 mesures en faveur du pouvoir d’achat proposées ces dernières semaines par le gouvernement et différents partis d’opposition ont été soumises au jugement des sondés. L’augmentation des pensions de retraite et des aides sur l’énergie sont plébiscitées par l’opinion publique :

  • 92% des Français favorables (dont 56% très favorables) à l’augmentation de 4% des pensions de retraite
  • 91% (dont 52%) à la hausse des pensions de retraite au niveau du SMIC (pour une carrière complète) et au niveau du seuil de pauvreté (pour le minimum vieillesse)
  • 90% des Français favorables (dont 60% très favorables) à la baisse de la TVA de 20% à 5,5% sur les produits énergétiques (carburants, fioul, gaz et électricité) en tant que biens de première nécessité
  • 87% (dont 56%) au blocage du prix des produits de première nécessité (alimentation, hygiène, énergie, carburant)
  • 86% (dont 53%) au prolongation de la ristourne de 18 centimes par litre à la pompe

Les 2 mesures qui visent à augmenter les pensions de retraite sont largement soutenues par les retraités (96%-95% favorables, dont 69%-59% très favorables) et par les 50-64 ans (95%-93%, dont 61%-60%).

Les 3 mesures sur l’énergie sont particulièrement soutenues par les habitants des communes rurales (90%-94% favorables, dont 60%-69% très favorables)

Plus de 7 Français sur 10 sont favorables à une série de mesures à destination des actifs et des locataires :

  • 85% des Français sont favorables à la possibilité pour les entreprises d’augmenter les salaires de 10 % (jusqu’à 3 smic) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales, une mesure particulièrement approuvée par les électeurs RN (94%)
  • 84% à la défiscalisation intégrale des heures supplémentaires, une mesure particulièrement soutenue par les électeurs LR/UDI (93%)
  • 79% à la hausse du plafond de la prime exceptionnelle défiscalisée et désocialisée (jusqu’à 3000€ pour les salariés, 6 000€ dans les entreprises ayant mis en place un dispositif d’intéressement ou de participation), cette mesure bénéficie d’un soutien accrue auprès des électeurs d’Ensemble (85%)
  • 78% au plafonnement de l’augmentation des loyers de 3,5% pendant un an
  • 75% à l’augmentation du point d’indice (qui sert de base au calcul de la rémunération) de 3,5% pour les fonctionnaires, les électeurs NUPES (84%) y sont particulièrement favorables
  • 71% à l’instauration du SMIC à 1500€ net par mois, les électeurs NUPES y sont également particulièrement favorables (88%, dont 54% très favorables)
  • 71% à l’augmentation de 3,5% des APL (aide personnalisée au logement)

Les 2 mesures sur le logement sont particulièrement approuvées par les locataires (78%-76% favorables) et les électeurs NUPES (89%-89%).

Plus de 3 Français sur 4 (78%) sont favorables à la suppression de la redevance audiovisuelle (dont 50% très favorables). Les électeurs LR (90%) et RN (84%) y sont particulièrement favorables, les électeurs NUPES un peu moins (67%).

En comparaison, les Français se montrent moins favorables à l’augmentation de certaines prestations sociales :

  • 57% des Français sont favorables l’augmentation de 4% des prestations sociales (RSA, prime d’activité, allocations familiales, etc.)
  • 55% à l’instauration d’un chèque alimentaire de 100€ (+ 50€ par enfant à charge) pour les allocataires du RSA, de l’AAH, du minimum vieillesse et des APL (9 millions de foyers concernés)
  • 54% à l’instauration d’une allocation d’autonomie pour les jeunes fixée au-dessus du seuil de pauvreté (1063€ pour une personne seule)

Ces 3 mesures sont particulièrement soutenues par les électeurs NUPES (83%-65%-75% favorables) tandis que les électeurs LR/UDI (52%-52%-44% favorables) et RN (49%-47%-52% favorables) sont beaucoup plus partagés.

Télécharger le rapport : Les Français, la situation politique post-législatives et le pouvoir d’achat

Crédits image : Assemblée Nationale France. – Wikimedia Commons