Aux yeux de l’opinion, le pouvoir d’achat reste la priorité n°1 de l’exécutif pour les prochains mois

Aux yeux de l’opinion, le pouvoir d’achat reste la priorité n°1 de l’exécutif pour les prochains mois

Pour les Français, la priorité d’action dans les prochains mois pour Emmanuel Macron et le gouvernement d’Elisabeth Borne est le pouvoir d’achat (cité par 58%, 3 réponses possibles parmi 17 items, stable par rapport au 24 août), il devance l’environnement/l’écologie (26%, -4 après avoir fait +5 pendant l’été), la santé (26%, -1), la sécurité (25%, -3) et, en hausse sur 1 mois, l’immigration (23%, +4) et les retraites (22%, +6).

Moins d’1 Français sur 5 cite l’éducation (18%, +1), l’emploi (17%, -2), les inégalités/injustices sociales (16%, =), la guerre en Ukraine (12%, +1), la dette publique (10%, +1), la fiscalité (10%, +3), le logement (8%, =), la protection sociale (8%, =), la menace terroriste (6%, -1), la place de la France dans le monde (5%, -1) et les inégalités hommes-femmes (4%, -1).

En 1 mois, le sujet des retraites progresse fortement chez les électeurs d’Emmanuel Macron (31%, +14, devient le 2ème thème) et chez les 25-34 ans (19%, +12).

Le pouvoir d’achat reste l’enjeu prioritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats, il est particulièrement cité par les catégories populaires (66%), les 35-64 ans (65%), les habitants des moyennes (65%) et petites agglomérations (65%) et politiquement, les électeurs de Marine Le Pen (67%).

Si l’action du gouvernement reste jugée comme insuffisante aux yeux des Français, le jugement est toutefois moins sévère qu’il y a 1 mois

Concernant les mesures pour le pouvoir d’achat prises par le gouvernement au cours des derniers mois, 48% (+5 depuis le 30 août) de Français pensent qu’elles vont dans le bon sens mais sont insuffisantes, 39% (-8) qu’elles n’améliorent pas du tout la situation en matière de pouvoir d’achat et 12% (+2) qu’elles permettent vraiment d’améliorer la situation en matière de pouvoir d’achat

En 1 mois, selon la situation financière en fin de mois :

  • Les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre ont moins le sentiment que l’action du gouvernement est inefficace (31%, -8) et davantage qu’elle va dans le bons sens mais est insuffisante (50%, +2) et qu’elle améliore vraiment les choses (18%, +5)
  • Les Français qui doivent se restreindre sont maintenant partagés entre une action positive mais insuffisante (49%, +13) et inefficace (45%, -12)
  • Les Français les plus précaires qui doivent puiser dans leurs réserves ou emprunter pour finir leurs mois demeurent très critiques à l’égard de l’action environnementale (61% inefficace, 34% insuffisante, chiffres stables)

Politiquement :

  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (52%, -8 inefficace ; 42%, +8 insuffisante) et de Marine Le Pen (52%, -13 inefficace ; 38%, +9 insuffisante) jugent négativement l’action du gouvernement mais de manière moins radicale qu’il y a 1 mois
  • Sans mouvement significatif en 1 mois, les électeurs d’Emmanuel Macron estiment toujours en majorité que l’action du gouvernement va dans le bon sens mais est insuffisante (57%, et 29% améliore vraiment)

« Il nous faut travailler davantage pour pouvoir financer le modèle social français » : 44% des Français approuvent l’argument d’Elisabeth Borne

A propos du système de retraites et de la réforme envisagée par le gouvernement, la Première ministre Elisabeth Borne a déclaré ce lundi : « On a en France un modèle social unique au monde […] Tout ça, on ne pourra le financer durablement qu’à condition de produire collectivement plus de ressources pour financer notre système social et de travailler collectivement davantage ».

55% des Français ne sont pas d’accord avec Elisabeth Borne sur le fait qu’il faut travailler davantage pour pouvoir financer le modèle social français, dont 31% pas vraiment d’accord et 24% pas du tout d’accord. A l’inverse, 44% sont d’accord, dont 32% plutôt d’accord et 12% tout à fait d’accord.

Cet argument est traversé par deux clivages :

  • Les actifs le rejettent en majorité (64% pas d’accord) tandis que les retraités l’approuvent (62% d’accord)
  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (72% pas d’accord), de Marine Le Pen (67%) et les abstentionnistes (62%) sont en désaccord avec la Première ministre, contrairement aux électeurs d’Emmanuel Macron qui sont d’accord (78%)

Une opinion publique très partagée sur Elisabeth Borne comme Première ministre

37% des Français estiment qu’Elisabeth Borne est une mauvaise Première ministre (dont 22% plutôt mauvaise et 15% très mauvaise), 31% une bonne Première ministre (dont 29% plutôt bonne et 2% très bonne) et un tiers d’entre eux (32%) ne se prononce pas.

La Première ministre dispose d’un bon socle d’image auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (68% bonne Première ministre contre seulement 5% mauvaise), à noter toutefois que plus d’1 sur 4 (27%) d’entre eux ne la connaissent pas assez pour se prononcer.

A l’inverse, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (57% mauvaise, 24% sans opinion), de Marine Le Pen (52% mauvaise, 28% sans opinion) et dans une moindre mesure les abstentionnistes (40% mauvaise, 40% sans opinion) ont un regard critique.

Alors qu’elle reste assez méconnue, les Français perçoivent Elisabeth Borne avant tout comme une personnalité courageuse mais autoritaire et doutent de sa capacité à comprendre et rassembler les Français, à réformer le pays et à faire des compromis avec les oppositions

Les Français ont l’image d’une personnalité courageuse (48% s’applique bien, 25% s’applique mal) et dans une moindre mesure dynamique (41%, 34%) mais qui ne rassure pas (53%), autoritaire (51%) et pas sympathique (49%).

L’opinion publique doute de sa capacité à rassembler (54% s’applique mal) et à comprendre (52%) les Français et dans une moindre mesure à faire des compromis avec les oppositions (43%), obtenir des résultats (42%) et réformer le pays (42%).

Les Français sont plus partagés sur les traits d’image d’arrogance (39% mal, 35% bien) et de sincérité (39% mal, 31% bien).

L’image de la Première ministre est encore à construire : sur l’ensemble des items testés, près d’un quart n’exprime aucune opinion.

E. Borne dispose d’une bonne image auprès des électeurs d’E. Macron, à titre d’exemple et 64% de faire des compromis avec les oppositions et 63% la jugent capable de réformer le pays. A contrario, les électorats de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon et en ont une image négative, ils sont notamment sceptiques sur sa capacité à faire des compromis avec les oppositions (respectivement 64% et 52%).

7 Français sur 10 satisfaits qu’il n’y ait pas de majorité absolue, ils y voient une bonne chose pour la démocratie et le débat

Pour 69% (-2 points depuis le 22 juin) des Français, le fait que les partis en soutien au Président de la République n’aient pas la majorité absolue à l’Assemblée est une bonne chose pour la démocratie et le débat. A l’inverse, 29% (+3) estiment qu’il s’agit d’une mauvaise chose pour le pays, car Emmanuel Macron ne pourra pas appliquer son programme et cette situation va provoquer un blocage et paralyser le fonctionnement des institutions.

Malgré une légère baisse, cette situation politique est perçue comme une bonne chose pour la démocratie et le débat au sein de toutes les catégories de populations et électorats (83% J.-L. Mélenchon, 75% M. Le Pen, 69% abstentionnistes), à l’exception des électeurs d’Emmanuel Macron qui sont très partagés (50% mauvaise chose, 49% bonne chose).

Une majorité de Français (57%) a le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a ni projet ni vision globale pour le pays

57% des Français ont le sentiment que le chef de l’Etat n’a pas de projet et de vision globale pour la France, dont 38% pas vraiment et 19% pas du tout. A l’inverse, 42% estiment qu’il a un projet et une vision, dont 34% plutôt et 8% tout à fait.

A noter qu’en avril 2018, c’est-à-dire un an après sa première élection, 55% des Français considéraient qu’E. Macron avait un projet pour le pays.

Politiquement, 85% des électeurs d’Emmanuel Macron considèrent que le Président à un projet pour la France (mais dont seulement 22% tout à fait), tandis que 75% des électeurs de Marine Le Pen, 67% de Jean-Luc Mélenchon et 68% des abstentionnistes pensent qu’il n’en a pas.

Un sentiment corrélé à la façon dont les Français bouclent leurs fins de mois :

  • 61% des Français en capacité d’épargner à la fin du mois ont le sentiment qu’E. Macron a un projet pour le pays
  • Les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre mais sans épargner sont partagés (50% non, 48% oui)
  • 70% des Français qui doivent se restreindre voire puiser dans leurs réserves ou emprunter considèrent qu’il n’a ni projet ni vision

Les Français de plus en plus convaincus qu’Emmanuel Macron ne changera pas de style et de méthode pour son 2ème quinquennat (76%, +2)

Par rapport à son premier mandat, 76% (+2 depuis le 13 juillet, +8 depuis le 27 avril) pensent qu’Emmanuel Macron ne va pas changer de style et de méthode pour son 2ème quinquennat. A l’inverse, 24% (=) pensent qu’il changera de style et de méthode.

Le sentiment qu’Emmanuel Macron ne fera pas évoluer son style et sa méthode progresse dans l’ensemble des catégories de population et électorats, et de manière particulièrement forte chez ses électeurs (46%, +3 depuis juillet, +24 depuis avril) et les professions intermédiaires (84%, +12 depuis juillet, +23 depuis avril).

Malgré ces hausses, les électeurs d’Emmanuel Macron sont toujours à ce jour une courte majorité à penser qu’il changera de style et de méthode (54%) et se distinguent en cela des autres électorats (84%-86% ne changera pas).

Télécharger le rapport : Les Français, Elisabeth Borne et le climat politique

Crédits image : Commons Wikimedia Leynadmar