Interviews télévisées d’E. Macron : les lignes n’ont pas bougé

Jugement de l’action d’Emmanuel Macron : les interventions télévisées ne semblent pas avoir fait bouger les lignes.

Après les deux interviews télévisées (TF1 et BFMTV/Mediapart), 46% des Français jugent l’action d’Emmanuel Macron décevante (+2 par rapport au 12/13 avril), 34% (-2)  estiment qu’il est trop tôt pour se prononcer, et 20% déclarent être satisfaits.

Depuis la fin du mois de février, les résultats sont relativement stables et les interventions de la semaine dernière ne semblent pas avoir réellement fait bouger les lignes.

Au-delà de la relative stabilité à l’échelle de l’ensemble des Français, les interventions du Président semblent avoir polarisé l’opinion publique : les catégories de population qui le soutenaient le soutiennent encore davantage, et celles qui se disaient déçues le sont encore plus.

Dans le détail, les cadres se déclarent davantage satisfaits que les classes moyennes ou populaires vis-à-vis de l’action du Président de la République : 39% (+9) des cadres sont satisfaits contre seulement 20% (-1) des professions intermédiaires et 13% (-5) des employés.

Les électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle soutiennent majoritairement leur candidat, 46% (-2) déclarent être satisfaits ; 40% (+5) qu’il est trop tôt pour juger.

A l’inverse, les classes populaires sont 58% (+7) à témoigner d’une déception vis-à-vis du Président de la République, contre seulement 28% (-10) des cadres. Les électeurs de Marine Le Pen sont 71% (+5) à juger l’action du Président décevante, 62% (-3) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 42% (+7) des électeurs de François Fillon, contre seulement 14% (-3) des électeurs d’Emmanuel Macron. 

Près de 6 Français sur 10 (58%) estiment que les deux interviews télévisées n’ont pas permis de mieux comprendre le sens des actions du Président de la République

Amenés à se prononcer sur les deux interviews effectuées par le chef de l’Etat, 58% des Français estiment que ces deux évènements n’ont pas permis de mieux comprendre le sens des actions du Président de la République, dont 39% pas vraiment et 19% pas du tout. 41% des Français affirment le contraire, mais seulement 6% tout à fait.

Plus précisément, parmi les dépréciateurs de ces interviews, les classes populaires et les classes moyennes ne sont respectivement que 29% et 44% à estimer que ce fut une occasion de mieux saisir le sens des actions du Président de la République.

D’un point de vue politique, les Français qui ont voté pour Marine le Pen lors du premier tour de la présidentielle sont 75% à juger négativement ces interviews, ainsi que 70% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 69% de ceux de Benoît Hamon et 53% pour ceux de François Fillon.

A l’inverse, les cadres sont 59% à avoir un avis positif sur le contenu des interviews. 7 électeurs d’Emmanuel Macron sur 10 sont également enthousiastes et partagent cet avis.

Les propos d’Emmanuel Macron face aux mobilisations sociales sont majoritairement soutenus. En revanche, ils sont partagés sur la légitimité des frappes en Syrie, et sont opposés au Président de la République sur la politique fiscale et sociale.

Invités à se positionner sur 7 déclarations prononcées par le chef de l’Etat lors de ces deux interviews télévisés, les Français font preuve d’avis différents selon les thèmes abordés :

Les Français soutiennent majoritairement Emmanuel Macron sur sa volonté réformatrice et sa détermination face aux contestations :

  • 65% des Français considèrent, comme Emmanuel Macron, que « la colère des zadistes à Notre-Dame-des-Landes est illégitime ».
  • 62% des Français souhaitent voir arriver à son terme le projet de réforme de la SNCF.
  • 56% des Français estiment que les mobilisations dans certaines universités sont dues à « des professionnels du désordre ».

Ce soutien est toutefois plus faible chez les plus jeunes (entre 45% et 50%) et les classes populaires (entre 50% et 58%).

Ainsi que chez les électeurs de J-L. Mélenchon (entre 31% et 42%), M. Le Pen (entre 50% et 60%), et B. Hamon (entre 49% et 66%).

En revanche, les Français sont partagés concernant la légitimité des frappes aériennes en Syrie sur des sites présumés de stockage et de production d’armes chimiques :

  • 53% des Français estiment que ces frappes ont été effectuées sans « légitimité internationale ». 29% se disent pas vraiment d’accord [avec le Président de la République] et 23% pas du tout d’accord. A l’inverse, 47% estiment comme Emmanuel Macron que l’intervention militaire possède une pleine « légitimité internationale », 33% sont plutôt d’accord et 14% tout à fait d’accord.

Ce thème clive fortement d’un point de vue politique : si 78% des électeurs d’E. Macron et 56% de ceux de François Fillon soutiennent cette intervention,  seulement 28% des électeurs de M. Le Pen et 32% de ceux de J-L. Mélenchon font de même.

Les Français sont opposés à Emmanuel Macron sur sa politique fiscale et sociale :

  • 66% des Français estiment que la réforme de l’ISF est injuste et réfutent l’argument d’Emmanuel Macron à ce propos : « c’est une politique d’investissement »
  • 67% des Français sont en désaccord avec Emmanuel Macron sur l’effort demandé à une partie des retraités suite à la hausse de la CSG.
  • 74% des Français sont opposés à l’instauration d’une deuxième journée travaillée mais non payée dans le cadre du financement de la dépendance, dont 48% ne sont pas du tout d’accord.

Ces oppositions sont également présentes chez les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron. Les premiers sont 69% et les seconds 61% à être en désaccord avec le Président de la République au sujet de la deuxième « journée de solidarité ». Concernant la réforme l’ISF, 53% électeurs de F. Fillon sont en désaccord, ainsi que 50% des électeurs d’E. Macron.

Télécharger ici : Les Français et les interventions d’Emmanuel Macron / Sondage ELABE pour BFMTV

Crédits image : Capture d’écran BFMTV