Pour 56% des Français, Elisabeth Borne est une mauvaise Première ministre
56% (-1 depuis le 25 janvier 2023) des Français estiment qu’Elisabeth Borne est une mauvaise Première ministre, dont 29% (+2) plutôt mauvaise et 27% (-3) très mauvaise. A l’inverse, 27% (+2) considèrent qu’elle est une bonne Première ministre, dont 24% (+1) plutôt bonne et 3% (+1) très bonne. Un peu moins d’1 Français sur 5 (17%, -1) ne se prononce pas.
Une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population porte un regard négatif sur la Première ministre, à l’exception des électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (67% bonne PM) et dans une moindre mesure de 2nd (51%), et des 65 ans et plus qui sont très partagés (43% mauvaise, 41% bonne).
Sur un temps plus long, depuis septembre 2022, l’image de la Première ministre s’est nettement dégradée (de 37% mauvaise PM à 56% aujourd’hui, soit +19).
Si les Français ont une image négative de la Première ministre, elle s’améliore nettement depuis mars mais ne revient pas à son niveau pré-retraites
En 4 mois (depuis le 29 mars 2023), la Première ministre est perçue par les Français comme une personnalité moins inquiétante (elle vous inquiète, 49%, -2), arrogante (48%, -4) et plus courageuse (51%, +8), dynamique (37%, +5), capable d’obtenir des résultats (34%, +12), de réformer le pays (32%, +8), sincère (29%, +4), capable de faire des compromis avec les oppositions (26%, +10), rassurante (21%, +7), sympathique (21%, +6), capable de comprendre les gens comme vous (18%, +2) et de rassembler les Français (16%, +3). Enfin, 66% la perçoivent comme une personnalité autoritaire.
L’image d’E. Borne a connu une dégradation entre sa prise de poste et la séquence retraites, mais depuis la fin de cette séquence, cette dégradation a été enrayée.
En 4 mois, c’est-à-dire depuis la période « réforme des retraites », l’image de la Première ministre s’améliore au sein de tous les électorats et de manière particulièrement forte chez les électeurs d’Emmanuel Macron : 72% (+26) estiment qu’elle obtient des résultats, 66% (+14) capable de réformer le pays et 56% (+17) de faire des compromis avec les oppositions.
Depuis la période pré-retraites (septembre 2022), la Première ministre est perçue comme étant plus autoritaire (+15), arrogante (+13), inquiétante (+10) et moins capable de rassembler les Français (-5) et faire des compromis avec les oppositions (-4). A l’inverse, sa capacité à obtenir des résultats (+9) et dans une moindre mesure son courage (+3) sortent renforcés de cette séquence. Ces gains d’image s’observent au sein de tous les électorats, mais surtout chez les électeurs d’Emmanuel Macron (+15 obtient des résultats, +8 courageuse).
Pour 3 Français sur 4, Elisabeth Borne applique les décisions d’Emmanuel Macron sans réellement les influencer
Concernant le rôle de la Première ministre Elisabeth Borne, 77% ont le sentiment qu’elle applique les décisions d’Emmanuel Macron. A l’inverse, 22% considèrent qu’elle a une réelle influence sur les décisions qui sont prises.
Cette perception est majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats, y compris chez les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (55%).
44% des Français estiment qu’Emmanuel Macron a eu raison de maintenir Elisabeth Borne dans ses fonctions de Première ministre
Le Président de la République Emmanuel Macron a décidé de maintenir Elisabeth Borne dans ses fonctions de Première ministre. 55% des Français estiment qu’il a eu tort de maintenir Elisabeth Borne à son poste de Première ministre. A l’inverse, 44% considèrent qu’il a eu raison.
Cette décision révèle un clivage politique :
- Les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (78% raison), de 2nd tour (69%) et les électeurs de Valérie Pécresse (58%) estiment qu’il a eu raison
- A l’inverse, les électeurs de Marine Le Pen (73%), de Jean-Luc Mélenchon (68%) et les abstentionnistes (58%) qu’il a eu tort
Et un clivage générationnel : les moins de 35 ans (69%) et dans une moindre mesure les 35-64 ans (57%) estiment qu’il a eu tort tandis que les 65 ans et plus considèrent en majorité qu’il a eu raison de maintenir Elisabeth Borne au poste de Première ministre (60%).
Pour plus de 8 Français sur 10, Emmanuel Macron n’a pas réussi les « 100 jours d’apaisement et d’action »
Le 17 avril dernier, suite à la réforme des retraites, Emmanuel Macron annonçait l’ouverture d’une période de 100 jours « d’apaisement et d’action ». Au bout de ces 100 jours, 87% des Français estiment qu’il n’a pas réussi « les 100 jours d’apaisement » (dont 51% pas du tout) et 80% « les 100 jours d’action » (dont 41% pas du tout).
Une critique exprimée par l’ensemble des catégories de population et électorats, y compris par les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour : 71% estiment qu’il n’a pas réussi « les 100 jours d’apaisement » et 51% « les 100 jours d’action ».
Près d’1 Français sur 2 n’attend rien de la prise de parole d’Emmanuel Macron prévue dans les prochains jours. L’autre moitié l’attend en priorité sur le pouvoir d’achat, l’économie et les émeutes
46% des Français n’attendent rien de la prise de parole du chef de l’Etat prévue dans les jours à venir. Pour le reste, l’opinion attend de cette prise de parole qu’il :
- Apporte des réponses à la crise du pouvoir d’achat (34%)
- S’exprime sur la situation économique du pays (26%)
- S’exprime sur les émeutes qui ont eu lieu fin juin – début juillet (26%)
- S’exprime sur les services publics et la santé (22%)
- Fasse le bilan des « 100 jours d’apaisement et d’action » annoncé en avril (20%)
- Apporte des réponses à la crise écologique (18%)
Les électeurs de Marine Le Pen (56%) et les habitants des communes rurales (55%) sont particulièrement nombreux à ne rien attendre de cette prise de parole.
Le pouvoir d’achat est la 1ère attente dans tous les pans de la société, et particulièrement chez les Français qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois (37%).
Le bilan des « 100 jours » est particulièrement attendu par les électeurs d’Emmanuel Macron (35%), les réponses à la crise écologique par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (23%).
67% des Français ont le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a ni projet ni vision globale pour le pays, une proportion en hausse (+3) depuis mai
67% (+3 depuis le 16 mai 2023) des Français ont le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a ni projet ni vision globale pour le pays, dont 37% (+2) pas vraiment et 30% (+1) pas du tout. Cette opinion progresse de manière constante depuis le début du 1er quinquennat (de 43% en avril 2018 à 67% aujourd’hui, soit +24 points).
A l’inverse, 33% (-3) estiment qu’il a un projet et une vision, dont 25% (-2) plutôt et 8% (-1) tout à fait.
Le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a pas de vision pour le pays reste minoritaire mais progresse chez ses électeurs (27%, +8), se renforce chez les électeurs de Marine Le Pen (90%, +9) et recule mais reste très élevé chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (71%, -9).
L’orientation politique de l’exécutif perçue à droite par 49% de Français, au centre par 38%
49% (-3 points depuis le 24 avril 2023, après avoir fait +14 entre juillet 2022 et avril 2023) des Français considèrent que l’orientation politique de l’exécutif est plutôt à droite, 38% (+2) au centre et 11% (=) à gauche.
Les électeurs d’Emmanuel Macron positionnent majoritairement l’orientation de l’exécutif au centre (55%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon à droite (79%) et les électeurs de Marine Le Pen de plus en plus au centre (42%, +7) et de moins en moins à droite (39%, -5).
Télécharger le rapport : Les Français et l’exécutif
Crédits image : Commons Wikimedia / Leynadmar