Les Français et le droit du sol / Les Français et la grève SNCF

Suppression du droit du sol à Mayotte : une mesure largement soutenue (75%)

Après que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé la volonté de l’exécutif de supprimer le droit du sol à Mayotte, 75% des Français s’y déclarent favorables.

Une opinion majoritaire dans toutes les catégories de population, à l’exception des plus jeunes (49% chez les moins de 25 ans). La mesure est moins soutenue dans les électorats de gauche mais recueille tout de même une majorité (61% de l’électorat de J.-L. Mélenchon, 68% de celui de Y. Jadot).

Une efficacité relative pour lutter contre l’immigration clandestine, des doutes pour contrer l’insécurité

67% estiment que la mesure sera efficace pour lutter contre l’immigration clandestine à Mayotte (dont 26% très efficace).

L’efficacité pour lutter contre l’insécurité ne convainc pas totalement (55%, dont 18% très efficace).

Pour l’ensemble des électorats, l’efficacité estimée de la mesure est inférieure au niveau d’approbation de la mesure en elle-même ; c’est auprès de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon que l’efficacité est la plus remise en question (53% pas efficace pour lutter contre l’immigration clandestine, 60% pour l’insécurité).

Le rejet au nom des « valeurs républicaines » ne convainc pas l’opinion

Pour 43% des Français, cela ne pose aucun problème que la France prenne ce type de décision pour Mayotte, et ce, malgré la modification de la Constitution et du Code Civil. Une opinion particulièrement partagée chez les plus de 50 ans (49%), les sympathisants LR (64%), les électeurs de M. Le Pen (63%) et ceux d’E. Zemmour (82%).

Pour 36%, si cette mesure n’est pas idéale, la situation à Mayotte ne laisse pas le choix.

Seuls 20% estiment que c’est un problème que la France prenne ce type de décision, estimant que le droit du sol fait partie des principes fondamentaux de la République Française. Un chiffre qui atteint 42% chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon.

L’argument des « valeurs républicaines » ne résiste pas non plus chez l’électorat d’Emmanuel Macron : 48% « aucun problème », 40% « pas idéal, mais pas le choix », 12% « cela me pose un problème ».

Fin du droit du sol à Mayotte : une décision pragmatique (64%) plutôt qu’une victoire idéologique du RN (35%)

64% estiment que la proposition du gouvernement de suppression du droit du sol à Mayotte n’est pas une victoire idéologique du RN mais une mesure pragmatique uniquement pour Mayotte justifiée au vu de la situation, une opinion largement partagée par l’électorat d’Emmanuel Macron (79%) et les sympathisants LR (75%).

A l’inverse, 35% jugent que c’est une victoire idéologique de Marine Le Pen et du RN, principalement dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (51%).

Politique d’Emmanuel Macron : le discours de l’exécutif d’une politique « anti-RN » ne convainc pas

Seuls 13% des Français estiment que la politique menée par Emmanuel Macron permet de combattre Marine Le Pen et le Rassemblement National. Un discours qui ne convainc qu’une minorité y compris au sein de l’électorat du Président de la République (29%).

37% estiment même que la politique de l’exécutif profite au RN. Un score qui atteint 57% chez l’électorat de Jean-Luc Mélenchon et 44% chez celui de Marine Le Pen.  Cette opinion est également partagée par 22% des électeurs d’Emmanuel Macron.

Pour près d’un Français sur deux (49%), la politique d’Emmanuel Macron n’a pas d’impact sur Marine Le Pen et le RN.

Proposition de généralisation de la suppression du sol à l’ensemble du territoire français : une opinion très divisée, de forts clivages politiques

Alors que certains responsables politiques de droite et d’extrême droite ont réclamé l’extension de la suppression du droit du sol à l’ensemble du territoire français, la proposition divise fortement, sous l’effet de forts clivages politiques entre gauche et droite/extrême droite, et d’un électorat « macroniste » très partagé :

50% des Français souhaitent sa suppression sur l’ensemble du territoire, dont 69% des sympathisants LR, 76% des électeurs de Marine Le Pen et 93% de ceux d’Éric Zemmour.

39% plaident pour le maintien de la règle actuelle (devenir français à ses 18 ans ou à ses 13 ans si on en fait la demande, à condition de résider en France à ses 18 ans et d’y avoir vécu au moins 5 ans d’affilée en France depuis ses 11 ans), dont 59% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 69% de ceux de Yannick Jadot.

10% souhaitent son assouplissement à toute personne née sur le territoire français (12% chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon).

L’électorat d’Emmanuel Macron est très partagé : 49% « suppression », 46% « maintien », 5% « assouplissement ».

Proposition LR de RIP sur une partie des mesures censurées de la loi Immigration : un soutien très majoritaire pour l’organisation du référendum (77%)

Suite à la proposition de LR de soumettre au référendum une partie des mesures de la loi Immigration censurées par le Conseil Constitutionnel, 77% se montrent favorables à son organisation.

Un soutien majoritaire dans toutes les catégories de population, y compris chez l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (62%).


Grèves des contrôleurs SNCF ce week-end : une opinion hostile

Seuls 27% des Français portent un regard favorable sur la grève d’une partie des contrôleurs SNCF prévue ce week-end*, le niveau le plus bas parmi les différentes grèves SNCF mesurées par Elabe, et plus largement parmi l’ensemble des mobilisations de ces dernières années. 52% y sont favorables, et 21% indifférents.

Seul l’électorat de Jean-Luc Mélenchon porte un regard favorable sur ce mouvement de grève (54% ; 27% défavorables ; 19% indifférents).

A noter qu’à date du 13/14 février, près de deux tiers des Français (64%) avaient déjà entendu parler de la grève prévue ce week-end.

A qui la faute entre syndicats et direction ? Une responsabilité partagée, mais des syndicats plutôt pointés du doigt

41% des Français estiment que la responsabilité est partagée entre les syndicats de contrôleurs et la direction de SNCF.

39% estiment en revanche que la faute revient aux syndicats de contrôleurs, notamment dans l’électorat d’Emmanuel Macron (56%), auprès des sympathisants LR (61%) et des électeurs d’Éric Zemmour (73%), ainsi que de manière générale parmi ceux qui s’opposent à la grève (59%).

20% seulement jugent que c’est la direction de la SNCF qui est responsable de ce conflit social, une opinion majoritaire chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (41%), et de manière générale chez ceux qui portent un regard positif sur la grève (48%).

De manière générale, par rapport à d’autres mouvements sociaux récents (TotalEnergies syndicats / direction ; Réformes des retraites syndicats / gouvernement), les syndicats sont plus nettement pointés du doigt dans le cas de cette mobilisation des contrôleurs SNCF.

*Après mise à niveau sur le contexte de la grève (voir détail dans rapport complet)


Télécharger le rapport : Les Français et le droit du sol – Les Français et la grève SNCF

Crédits image : Passeport Visas Frontière – Pixabay