L’opinion publique continue de soutenir massivement la mobilisation des agriculteurs
81% (-1 point en 1 semaine) des Français approuvent la mobilisation des agriculteurs contre le projet d’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur, dont 44% (+4) qui la soutiennent et 37% (-5) qui en ont de la sympathie. A contrario, 10% (stable) désapprouvent cette mobilisation, dont 7% (+1) qui y sont opposés et 3% (-1) hostiles. 9% (+1) des Français déclarent y être indifférents.
Une mobilisation largement approuvée au sein de toutes les catégories de la population et électorats : électeurs du RN (92% approbation, dont 65% soutien), NFP (81%, dont 45%), droite (77%, dont 24%) et Ensemble (73%, dont 27%), ainsi l’intensité du soutien (modalité de réponse « vous la soutenez ») est particulièrement élevée parmi les électeurs du RN.
Il s’agit d’un niveau de soutien comparable à la première mobilisation d’agriculteurs en début d’année.
Plus de 3 Français sur 4 opposés à l’accord de libre-échange UE/Mercosur
76% des Français se disent opposés à l’accord de libre-échange actuellement en négociation entre l’Union européenne et le Mercosur, dont 39% très opposés et 37% plutôt opposés. A l’inverse, 24% y sont favorables, dont 19% plutôt favorables et 5% très favorables.
Cet accord est largement rejeté au sein de tous les électorats (1er tour Législatives 2024) : électeurs du Rassemblement National (84% opposés, dont 58% très opposés), d’Ensemble (79%), du Nouveau Front Populaire (77%) et de droite (LR/UDI/DVD, 76%).
Il y a relativement peu d’écarts d’un point de vue socio-professionnel, l’opposition est partout majoritaire (cadres 73%, professions intermédiaires 80%, employés/ouvriers 67%).
On observe en revanche des écarts plus importants selon l’âge : les 18-34 ans se montrent moins opposés (55%, et 45% favorables) que les 35 ans et plus (82%, et 18%).
Aux yeux des Français, un accord néfaste pour l’agriculture française, le consommateur (normes sanitaires) et le climat
Un regard négatif mais plus partagé pour le pouvoir d’achat et l’industrie automobile
Concernant ce traité de libre-échange UE/Mercosur, 78% des Français estiment qu’il est une mauvaise chose pour les agriculteurs français éleveurs et producteurs de viande (bovine ou volaille), 78% qu’il est une mauvaise chose pour la qualité (normes sanitaires) des produits proposés au consommateur européen, 77% pour la lutte contre le dérèglement climatique, 77% pour l’agriculture française au global et 65% pour les agriculteurs français viticulteurs. L’opinion est également négative mais dans une moindre proportion pour l’industrie automobile européenne (55% mauvaise chose) et pour le pouvoir d’achat des consommateurs européens (54%).
Cet accord est majoritairement perçu comme une mauvaise chose pour l’agriculture française, le consommateur et le climat au sein de tous les électorats.
En revanche, les électeurs d’Ensemble sont une majorité à y voir une bonne chose pour l’industrie automobile européenne (57%).
A l’exception des électeurs du Rassemblement National (66% mauvaise chose), les principaux électorats (Ensemble, droite, NFP) sont plus partagés sur les conséquences de cet accord pour le pouvoir d’achat des consommateurs européens (près de 50% bonne chose / 50% mauvaise chose).
A noter que l’impact de cet accord sur le pouvoir d’achat divise les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (51% bonne chose / 48% mauvaise chose) mais rencontre un large scepticisme chez les Français qui doivent se restreindre pour boucler leurs fins de mois (63% mauvaise chose).
2 Français sur 3 ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour renégocier cet accord afin qu’il soit plus favorable à l’agriculture française
Le Président de la république Emmanuel Macron a déclaré que « la France ne signerait pas en l’état ce traité de Mercosur. Nous ne croyons pas au pré-accord tel qu’il a été négocié, il serait très mauvais pour notre agriculture ». 66% des Français ne font pas confiance à Emmanuel Macron pour renégocier cet accord afin qu’il soit plus favorable à l’agriculture française, dont 33% pas du tout confiance et 33% pas vraiment confiance. A l’inverse, 33% lui font confiance, dont 26% plutôt confiance et 7% tout à fait confiance.
La défiance est majoritaire dans toutes les catégories de la population et électorats (y compris au sein des électeurs de droite : 55% pas confiance), sauf parmi l’électorat d’Ensemble (70% confiance).
Majoritairement opposés à l’adoption d’une motion de censure début octobre, 51% des Français y sont désormais favorables Les électeurs RN ont basculé de l’opposition à un soutien majoritaire
Concernant le projet de budget pour 2025, certaines formations politiques envisagent de voter une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier. 51% des Français souhaitent qu’une motion de censure soit adoptée contre le gouvernement de Michel Barnier, dont 30% plutôt et 21% tout à fait. A l’inverse, 48% ne le souhaitent pas, dont 35% pas vraiment et 13% pas du tout. Depuis le 2 octobre, l’opinion en soutien à une motion de censure progresse fortement (de 37% à 51%, soit +14 points).
D’un point de vue politique :
- Les électeurs du Rassemblement National ont basculé vers un soutien majoritaire à une motion de censure (61% oui, +32)
- L’opposition à la censure du gouvernement reste majoritaire mais recule chez les électeurs de droite (67% non, -15) et d’Ensemble (74%, -10)
- Les électeurs du NFP demeure largement favorables à une motion de censure (72% oui, +1)
D’un point de vue socio-professionnel, le soutien à une motion de censure progresse fortement et devient majoritaire chez les actifs (59%, +17), en particulier chez les professions intermédiaires (63%, +20) tandis que cette opinion augmente plus faiblement et reste minoritaire chez les retraités (34%, +7).
Michel Barnier : une action et des décisions qui vont dans la mauvaise direction pour 62% des Français
62% des Français estiment que les décisions et l’action du Premier ministre Michel Barnier vont plutôt dans la mauvaise direction, une proportion qui se stabilise (+1 point) en 1 mois après avoir fortement progressé de 13 points courant octobre (entre le 2 et le 23). A l’inverse, 37% estiment qu’il va dans la bonne direction (-1 depuis le 23 octobre).
Une action clivante d’un point de vue politique : la majorité des électeurs d’Ensemble (67% bonne direction) et de droite (62%) estiment toujours que le Premier ministre va dans la bonne direction. Mais à l’inverse, les électeurs du NFP (77% mauvaise direction) et du RN (70%, en hausse de 5 points) jugent que Michel Barnier va dans la mauvaise direction. Les populations les plus critiques à l’égard du Premier ministre sont les actifs (66%) en particulier les professions intermédiaires (71%) tandis que les retraités sont plus partagés (52% mauvaise, 47% bonne).
L’opinion sceptique sur la capacité de Michel Barnier à trouver une majorité pour voter le Budget
60% des Français pensent que Michel Barnier ne sera pas capable de faire des compromis avec les différentes formations politiques et obtenir une majorité pour faire voter le budget, dont 43% probablement pas et 17% certainement pas. A l’inverse, 39% pensent qu’il en sera capable, dont 35% probablement et 4% certainement.
D’un point de vue politique, la majorité des électeurs d’Ensemble (60% oui) et dans une moindre mesure de droite (54%) sont optimistes, les électeurs du RN (73% non) et du NFP (73%) sont sceptiques.
Télécharger le rapport : Les Français et l’accord UE-Mercosur / Les Français et Michel Barnier
Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier / Croquant
