Les Français, Vladimir Poutine et la guerre en Ukraine

Vladimir Poutine, une menace pour la France

61% des Français jugent que Vladimir Poutine est une menace réelle pour la sécurité de la France.

Pour 24%, cette menace concerne certains pays de l’UE mais pas la France.

15% estiment qu’il n’est pas du tout une menace ni pour la France ni pour les autres pays de l’UE.

Ce diagnostic est partagé par toutes les catégories de population, et de manière encore plus marquée chez les électeurs d’Emmanuel Macron (73% une menace pour la France) et les plus âgés (68% chez les plus de 65 ans, contre 42% pour les 18-24 ans).

La crainte que Vladimir Poutine ne s’arrête pas à l’Ukraine et qu’il s’attaque à un pays de l’OTAN

60% pensent que Vladimir Poutine s’attaquera à un pays de l’OTAN (dont les pays frontaliers Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne) dans les prochaines années. 23% estiment en revanche que cela n’arrivera pas, 17% ne savent pas.

Ce pronostic est majoritaire dans toutes les catégories de population, même s’il est encore plus net chez les électeurs d’Emmanuel Macron (70%) alors que ceux de Marine Le Pen (54% / 32% Non / 14% Ne sait pas) et d’Éric Zemmour (49% / 41% Non / 10% Ne sait pas) sont plus partagés.

Soutenir l’Ukraine, oui ; se mettre en danger, non

54% des Français estiment qu’il faut continuer d’aider l’Ukraine face à la Russie comme on le fait actuellement, mais qu’il ne faut pas que la France s’engage trop loin dans cette guerre et risque le conflit avec la Russie, même si cela signifie une défaite de l’Ukraine.

24% jugent qu’il faut défendre coûte que coûte l’Ukraine face à la Russie, sans limite, pour éviter que Vladimir Poutine gagne la guerre.

A l’inverse, 21% pensent qu’il faut maintenant laisser l’Ukraine se défendre seule face à la Russie.

La position d’Emmanuel Macron n’est pas majoritairement partagée par son électorat, même si le soutien est un peu plus important : 38% « défendre coûte que coûte, sans limite ». Le retrait total vis-à-vis de l’Ukraine est nettement plus important chez les électeurs d’Éric Zemmour (48%) et dans une moindre mesure de Marine Le Pen (34%).

L’opinion plutôt en désaccord avec les récentes déclarations d’Emmanuel Macron, mais un fort clivage politique

57% des Français jugent qu’il a eu tort de hausser le ton face à la Russie et d’appeler les alliés à un sursaut, estimant que cela crée des désaccords entre les alliés et fait monter les tensions entre la France et la Russie. Une opinion partagée par une large majorité des électeurs de Marine Le Pen (79%) et d’Éric Zemmour (72%), et dans une moindre mesure ceux de Jean-Luc Mélenchon (54%) et les sympathisants LR (57%).

A l’inverse, 42% trouvent qu’il a eu raison de hausser le ton face à la Russie et d’appeler les alliés à un sursaut, même si cela crée des désaccords entre les alliés et fait monter les tensions entre la France et la Russie. Son électorat est très largement en soutien de ses prises de position (70%), tout comme l’électorat de Yannick Jadot (77%).

Aide militaire de 3 milliards : les Français très partagés

51% des Français sont opposés à l’aide militaire de la France d’un montant de 3 milliards d’euros à l’Ukraine en 2024 ; 49% y sont favorables.

La grille de lecture est politique, mais également économique :

  • Un très net soutien parmi les électeurs d’Emmanuel Macron (71%) et de ceux de Yanick Jadot (94%)
  • Une opinion très divisée chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (54% favorables / 46% opposés) et les sympathisants LR (54%/46%)
  • Un rejet net auprès des électeurs de Marine Le Pen (73% opposés) et d’Éric Zemmour (75%)

L’approbation de l’aide de 3 milliards d’euros est corrélée à la situation financière : elle atteint 62% chez les plus aisés, alors qu’elle n’est que de 34% chez les plus modestes.

Entrée de l’Ukraine dans l’Union Européenne et dans l’OTAN : oui, mais après la guerre

69% des Français sont favorables à une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, mais la plupart d’entre eux (45%) le sont lorsque la guerre sera terminée (24% adhésion rapide). 30% s’opposent à toute adhésion. Pour l’entrée dans l’Union Européenne, 64% y sont favorables, mais 41% après la guerre. 35% y sont opposés.

Les électorats de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour se montrent les plus hostiles : respectivement 45% et 56% s’opposent à l’adhésion à l’OTAN (même après la guerre), et 52% et 64% pour l’UE.

Aucune personnalité politique n’obtient une majorité de confiance pour faire face à la situation internationale concernant la guerre en Ukraine. Marine Le Pen et le RN recueillent la plus large confiance, devant Emmanuel Macron et les dirigeants LR

34% des Français font confiance à Marine Le Pen et au RN pour faire face à la situation internationale née de la guerre de la Russie en Ukraine.

Ils devancent de peu Emmanuel Macron (32%) et le dirigeants LR (31%).

Les dirigeants PS recueillent la confiance de 24% des Français. Les autres forces politiques recueillent moins de 20% de confiance (17% Jean-Luc Mélenchon et LFI, 17% EELV, 17% Eric Zemmour et Reconquête, 16% Fabien Roussel et la Parti Communiste).

Marine Le Pen fait le plein dans son électorat (83%) et recueille la confiance d’une majorité de celui d’Éric Zemmour (59%). Elle recueille également 15% à 22% de confiance dans les autres électorats.

Emmanuel Macron recueille lui la confiance de 79% de son électorat, 56% de celui de Yannick Jadot, 23% de celui de Jean-Luc Mélenchon, et moins de 20% des électorats de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour.

Quelle issue à la guerre ? Pour l’opinion, pas de vainqueur entre la Russie et l’Ukraine

70% des Français pensent que ni l’Ukraine ni la Russie ne sortira vainqueur du conflit (-2 par rapport à septembre 2022). 20% pensent que la Russie l’emportera, en hausse de 6 points en 1 an et demi ; 10% pendent que ce sera l’Ukraine (-3). A noter que 40% de l’électorat d’Éric Zemmour pensent que la Russie l’emportera.

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