Covid-19 : seuls 4 Français sur 10 envisagent de se faire vacciner

Deux tiers des Français ont généralement confiance dans les vaccins

De manière générale et hors contexte du Covid-19, 64% des Français disent avoir confiance dans les vaccins, dont 17% tout à fait confiance et 47% plutôt confiance. A l’inverse, 36% n’ont pas confiance, dont 25% pas vraiment confiance et 11% pas confiance du tout.

Les populations qui ont le plus confiance dans les vaccins sont les cadres (77% confiance), les plus diplômés (niveau master ou doctorat, 76%), les habitants de l’agglomération parisienne (70%), et, d’un point de vue politique, les électeurs de François Fillon (82%) et d’Emmanuel Macron (81%).

En termes d’âge, la confiance est relativement homogène : les 18-24 ans (69%) et les 65 ans et plus (68%) font un peu plus confiance, les 25-34 ans un peu moins (56%).

A l’inverse, les moins diplômés (niveau inférieur au bac, 54% confiance), les ouvriers (53%) et les électeurs de Marine Le Pen (54%) accordent une confiance plus nuancée.

A noter que la méfiance est particulièrement forte chez les personnes se considérant comme « gilets jaunes »* (43% confiance, 57% pas confiance) ou soutenant ce mouvement (51%, 49%), contrairement aux personnes qui n’ont jamais soutenu ce mouvement et ses revendications (72%, 28%).

Mais seuls 4 Français sur 10 envisagent actuellement de se faire vacciner contre la Covid, une proportion en baisse de 5 points depuis fin octobre

40% des Français déclarent que si dans les prochains mois un vaccin contre la Covid-19 était disponible et approuvé par les autorités scientifiques françaises, ils se feraient vacciner, une proportion en baisse de 5 points depuis le 29 octobre. Dans le détail, 26% (-2) se feraient probablement vacciner et 14% (-4) certainement. A l’inverse, 46% (+6) des Français déclarent qu’ils ne se feraient pas vacciner, dont 23% (=1) certainement pas et 23% (+5) probablement pas. 14% (-1) ne savent pas encore.

Les femmes ont moins l’intention de se faire vacciner que les hommes (32% contre 50%). En termes d’âge, les 50 ans et plus sont les plus enclin à se faire vacciner (48% oui, 41% non), les 25-49 ans sont les plus réfractaires (32% oui, 53% non).  D’un point de vue socio-professionnel, les employés (31% oui, 55% non) et les ouvriers sont particulièrement réticents à se faire vacciner (25% oui, 55% non), les cadres (46% oui, 45% non) et les professions intermédiaires (42% oui, 47% non) le sont moins. Politiquement, deux blocs émergent : les électeurs d’Emmanuel Macron (67% oui, 28% non) et de François Fillon (55% oui, 29% non) sont une majorité à souhaiter se faire vacciner, les autres électorats une majorité à le refuser (28%-35% oui, 53% non).

La baisse du souhait de se faire vacciner est particulièrement importante chez les habitants des petites agglomérations (2 à 2000 hab., 28%, -20), les catégories populaires (29%, -9), les 35-49 ans (57%, -12) et les 65 ans et plus (48%, -7).

Motifs du refus : manque de recul sur la maladie et le vaccin et peur des effets secondaires

Parmi les personnes qui déclarent refuser de se faire vacciner, la première raison évoquée est le manque de recul sur la maladie et le vaccin (66%, soit 30% de l’ensemble des Français), suivie de la crainte des effets secondaires indésirables (54%, soit 25% de l’ensemble des Français). La défiance envers les laboratoires et autorités sanitaires est la troisième explication évoquée (29%, soit 14%), devant la défiance envers les vaccins de manière générale (21%, soit 10%) et l’absence de peur d’attraper la Covid (11%, soit 5%).

Raisons de l’acceptation : se protéger contre la maladie et retrouver une vie normale

Les personnes qui souhaitent se faire vacciner le feraient car il s’agit de la seule solution pour se protéger contre la maladie (47%, soit 19% de l’ensemble des Français), et pour retrouver une vie normale (43%, soit 17%). 38% (soit 15%) le feront car ils ont l’habitude de se faire vacciner de manière générale et 38% (soit 15%) le feraient pour protéger les autres.

Vaccination obligatoire : 6 Français sur 10 opposés

60% des Français estiment qu’il ne faudrait pas rendre le vaccination obligatoire contre la Covid-19 pour l’ensemble de la population dans les prochaines mois, contre 21% qui considèrent que cela devrait être obligatoire. 19% des Français n’ont, à date, pas d’opinion sur ce sujet.

Le refus de rendre la vaccination obligatoire est majoritaire et est relativement homogène au sein des catégorie de populations et électorats. Quelques différences sont toutefois à noter.

Les 25-34 ans (71% non) et les femmes (67% non) sont un peu plus nombreux à refuser l’obligation de la vaccination, alors que les autres tranches d’âge (55%-62% non) et les hommes (52% non) y sont un peu moins convaincus.

Politiquement, 1 électeur sur 3 d’Emmanuel Macron (33% oui, 46% non) et de François Fillon (27%, 57%) sont favorables à l’obligation, les autres électorats y étant plus nettement opposés (63%-74% non).

A noter que les Français qui se disent certains d’aller se faire vacciner sont majoritairement favorables à son obligation (66% oui), ceux qui pensent se faire vacciner mais sans certitude sont plus partagés (37% oui, 35% non, 28% nsp).

Des Français plutôt favorables à la réouverture dès à présent des magasins dits « non essentiels » et des restaurants, mais plutôt opposés à celle des bars, lieux de loisirs et de culte

Afin d’éviter dégrader leur situation économique et pour que la vie puisse reprendre normalement, une majorité nette de Français est favorable à la réouverture immédiate des lieux de commerce suivants :

  • Les librairies (79%)
  • Les magasins d’habillement, de jouets , bijouterie (74%)
  • Les restaurants (61%)

Concernant ces trois types de lieu, le souhait d’ouverture est majoritaire au sein de toutes les catégories de Français.

En revanche, afin d’éviter d’aggraver l’épidémie, la majorité des Français préfère, tant que la seconde vague n’est pas terminée, de laisser fermer les lieux suivants :

  • Les cinémas, théâtres et musées (48% ouverture, 51% fermeture), la majorité des professions intermédiaires (64% ouverture) et des 25-34 ans (58%) se prononcent majoritairement en faveur de l’ouverture
  • Les lieux de culte quand ils accueillent des rassemblements religieux (41% ouverture, 59% fermeture), une fermeture plus fortement approuvée par les plus âgés (63% fermeture chez les 50 ans et plus , contre 50% chez 18-34 ans)
  • Les salles de sport (39% ouverture, 60% fermeture), une ouverture davantage souhaitée par les 25-34 ans (49%), et les ouvriers (48%)
  • Les bars (36% ouverture, 63% fermeture), un souhait de fermeture moins présent chez les ouvriers (47% fermeture) et les 25-34 ans (52%)
  • Les stades (27% ouverture, 72% fermeture), seul lieu parmi ces cinq où la fermeture est une opinion homogène au sein de toutes les catégories de population.

A noter que dans l’ensemble pour ces 5 types de lieu, les électeurs d’Emmanuel Macron adhèrent particulièrement au maintien de la fermeture (+4 à +16 par rapport à l’ensemble des Français).

Le confinement reste approuvé par 7 Français sur 10

L’instauration du confinement national jusqu’au 1er décembre reste approuvée par 72% (+1 point en deux semaines) des Français, dont 44% (+5) sont plutôt favorables et 28% (-4) très favorables. A l’inverse, 28% (-1) des Français y sont opposés, dont 18% (-2) plutôt opposés et 10% (+1) très opposés.

La grande majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (87%, -1) et de François Fillon (80%, +7) sont favorables au confinement national, et près de 2 électeurs sur 3 de Benoît Hamon (67%, -8), et de Jean-Luc Mélenchon (68%, -1). L’assentiment au confinement enregistre une baisse importante auprès des électeurs de Marine Le Pen, qui sont maintenant plus partagés (54%, -11).

Chez les 18-24 ans (73%, +8) l’adhésion progresse et atteint le niveau plus stable des autres tranches d’âges (71%-75%), à l’exception des 25-34 ans où elle demeure plus fragile (63%, -3).

D’un point de vue socio-économique, l’approbation au confinement est un peu plus faible chez les ouvriers (61% -2) que chez les employés (69%, +1), professions intermédiaires (68%, -4) et surtout que chez les cadres (78%, +5).

La confiance envers l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie progresse fortement (44%, +9) mais reste minoritaire

A la faveur d’une forte hausse de 9 points en 2 semaines, 44% des Français font maintenant confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus.

La confiance en l’exécutif se situe à un niveau comparable à fin octobre (42% le 29 octobre) et retrouve une tendance à la hausse amorcée depuis début octobre (progression constante depuis début octobre, à l’exception d’une chute ponctuelle début novembre). La confiance atteint dorénavant son plus haut niveau enregistré par Elabe depuis la mi-avril.

Dans le détail, 34% (+5) font plutôt confiance et 10% (+4) tout à fait confiance. A l’inverse, 55% (-9) des Français n’accordent pas leur confiance à l’exécutif, dont 30% (-5) pas vraiment et 25% (-4) pas du tout.

Politiquement, la confiance envers l’exécutif enregistre une progression très importante chez les électeurs de François Fillon (59%, +24), faisant suite à la baisse importante enregistrée il y a 2 semaines (-16), et chez les électeurs d’Emmanuel Macron (76%, +13). Le niveau de confiance reste faible et stable au sein des autres électorats (26%-31%).

La progression enregistrée cette semaine s’explique, en termes d’âge, par des hausses importantes chez les 35-49 ans (42%, +13), les 50-64 ans (49%, +15) et les 65 ans et plus (48%, +9). Population moins inquiète vis-à-vis de l’épidémie et moins favorable au confinement, la confiance dans l’exécutif est en revanche en baisse chez les 25-34 ans (32%, -6).

D’un point de vue socio-professionnel la confiance en l’exécutif progresse fortement chez les cadres (54%, +17), après une baisse de 14 points il y a deux semaines, et reste nettement plus élevée qu’au sein des autres catégories (34%-43%).

L’inquiétude vis-à-vis de la propagation du virus continue de baisser, mais reste très élevée

75% des Français se disent inquiets de la propagation du virus, en baisse de 6 points en deux semaines et de 9 points en trois semaines (lendemain de l’annonce du reconfinement par le président de la République le 29 octobre). Dans le détail, 55% (+2) se disent plutôt inquiets et 20% très inquiets, en forte baisse de 8 points. A l’inverse, 24% (+5) ne sont pas inquiets, dont 19% (+3) pas vraiment et 5% (+2) pas du tout.

Les Français âgés de 50 ans et plus restent les plus inquiets à l’égard de la propagation du virus (79%, -5).  L’inquiétude reste forte mais faiblit également au sein des autres tranches d’âge, et de façon particulièrement importante chez les 25-34 ans (65%, -13).

Alors que le niveau d’inquiétude est traditionnellement plutôt homogène chez au sein des différentes catégories socio-professionnelles, elle baisse fortement cette semaine chez les ouvriers (64%, -19), et plus faiblement chez les professions intermédiaires (71%, -6). L’inquiétude reste stable et forte chez les employés (81%, =) et les cadres (78%, =).

Géographiquement, l’inquiétude baisse frottement chez les habitants des grandes agglomérations (100 000 hab. et plus, 75% -8) et surtout de l’agglomération parisienne (73%, -12), et plus légèrement au sein des agglomérations petites et moyennes agglomérations et dans le monde rural (73%-78%, entre -2 et -5 points).

 

 

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