Plus de 7 Français sur 10 ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces derniers mois, une proportion en forte hausse en 1 an

73% des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces derniers mois, une proportion en forte hausse en 1 an (+16)

73% (+16 points en 1 an) des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé ces derniers mois et dernières semaines, dont 40% (+15) beaucoup baissé et 33% (+1) un peu baissé. 13% (-12) déclarent que leur pouvoir d’achat est resté le même et 14% (-3) qu’il a augmenté, dont 7% (+1) beaucoup augmenté et 7% (-4) un peu augmenté.

Le sentiment d’une dégradation de son pouvoir d’achat traverse désormais l’ensemble des catégories de population et électorats : cadres/professions intermédiaires (76% baissé, +22) et employés/ouvriers (73%, +19), 65 ans et plus (73%, +10) et moins de 35 ans (67%, +25), urbains (75%, +16) et ruraux (73%, +13) ; et politiquement, les électeurs de Marine Le Pen (76%) comme d’Emmanuel Macron (64%).

Ce sentiment est particulièrement intense chez les 35-49 ans (50% beaucoup baissé, +21), les ouvriers (48%, +16) et les électeurs de Marine Le Pen (50%).

3 Français sur 10 déclarent devoir beaucoup « se serrer la ceinture »

85% des Français disent devoir « se serrer la ceinture », dont 30% beaucoup et 55% un peu.

Une très large majorité de Français au sein de toutes les catégories de populations déclarent « se serrer la ceinture » (à titre d’exemple 79% des cadres et 91% des catégories populaires se trouvent dans cette situation), mais les catégories populaires (41% beaucoup), les 25-49 ans (41%), politiquement les électeurs de Marine Le Pen (47%) et les Français qui déclarent que leur pouvoir d’achat a beaucoup baissé ces derniers mois (55%) sont particulièrement touchés.

Cette forte pression sur le pouvoir d’achat provoque des renoncements en série : loisirs, vacances, essentiels du quotidien (alimentation, chauffage)…

Pour des raisons financières, près d’1 Français sur 2 a dû renoncer ces derniers mois à faire du shopping (51%), faire une sortie (51%, +19 points en 1 an), et partir en vacances ou en week-end (48%, +13).

Plus d’un tiers a renoncé à acheter certains produits alimentaires (39%, +13) et à chauffer convenablement leur logement (37%, +12), et moins d’un tiers à faire un don à des associations (25%, +8), aider financièrement des proches (20%, +2) et se soigner/prendre soin de leur santé (17%, =). Enfin, 5% (+1) ont dû renoncer à payer les études/la scolarité de leurs enfants.

Au global, 8 Français sur 10 ont dû renoncer à au moins 1 de ces dépenses. A l’inverse, seuls 20% n’ont renoncé à aucune.

L’opinion se durcit sur l’action gouvernementale : 47% (+8) pensent que les mesures n’améliorent pas du tout la situation, 44% (-4) qu’elles vont dans le bon sens mais sont insuffisantes

Concernant les mesures pour le pouvoir d’achat prises par le gouvernement au cours des derniers mois, 47% (+8 points depuis le 28 septembre 2022) des Français pensent qu’elles n’améliorent pas du tout la situation en matière de pouvoir d’achat, 44% (-4) qu’elles vont dans le bon sens mais sont insuffisantes et 8% (-4) qu’elles permettent une vraie amélioration. Statu quo sur 2 mois et demi : alors que le jugement de l’opinion avait connu une amélioration fin septembre, ce durcissement rétablit les niveaux mesurés fin août.

D’un point de vue politique, les électeurs de Marine Le Pen se montrent les plus critiques (59% n’améliorent pas du tout, +7) devant ceux de Jean-Luc Mélenchon qui demeurent partagés entre bonne direction mais insuffisantes (49%) et inefficacité (45%). La majorité des électeurs d’Emmanuel Macron considère que l’action du gouvernement va dans le bon sens mais est insuffisante (55%), si la critique reste minoritaire au sein de cet électorat, on mesure toutefois une forte hausse (25%, +12).

D’un point de vue socio-professionnel, l’opinion des ouvriers se durcit et devient majoritairement critique (60% n’améliorent pas du tout, +13). La critique progresse également chez les cadres et professions intermédiaires qui sont maintenant partagés entre inefficacité (47%, +13) et une bonne direction mais des mesures insuffisantes (43%, -9).

Enfin, en termes d’âge, les 25-49 ans ont un jugement plus sévère (55% n’améliorent pas du tout, +14) que les autres tranches d’âge – les 50 ans et plus (43%, +3) et les 18-24 ans (35%, +8) – où l’opinion selon laquelle les mesures vont dans le bon sens mais sont insuffisantes prédomine (respectivement 47% et 52%).

L’ensemble des catégories de populations sont touchés par ces renoncements. Les plus impactés sont les catégories populaires (84% au moins 1, dont 58% sortie, 43% alimentation, 42% se chauffer et 24% se soigner), et politiquement les électeurs de Marine Le Pen (86% au moins 1, dont 60% sortie, 55% vacances/week-end, 49% alimentation, 44% se chauffer, 27% se soigner).

Pour une majorité de Français, les mesures et aides pour limiter la hausse des prix doivent continuer de s’adresser à l’ensemble des ménages

61% des Français partagent cette opinion. A l’inverse, 39% estiment que ces mesures et aides doivent être davantage ciblées sur ceux qui en ont le plus besoin.

Politiquement, seuls les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se montrent partagés (51% ensemble, 49% ciblées), les autres électorats se prononcent majoritairement pour la poursuite d’aides adressées à l’ensemble des ménages : électeurs de Marine Le Pen (73%), d’Emmanuel Macron (63%) et abstentionnistes (61%).

La poursuite d’aides adressées à l’ensemble des ménages est particulièrement soutenue par les Français qui ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a beaucoup baissé ces derniers mois (67%).

28% des Français font confiance à l’exécutif pour lutter contre la hausse des prix et améliorer le pouvoir d’achat

28% des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement d’Elisabeth Borne pour lutter contre la hausse des prix et améliorer le pouvoir d’achat des Français, dont 5% tout à fait confiance et 23% plutôt confiance. A l’inverse, 72% ne leur font pas confiance, dont 37% pas vraiment confiance et 35% pas du tout confiance.

L’exécutif bénéficie du soutien de son socle électoral : 75% des électeurs d’Emmanuel Macron lui font confiance.

Mais la défiance est nettement majoritaire au sein de toutes les catégories de population et des autres électorats, elle est particulièrement forte chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (90% pas confiance), de Marine Le Pen (85%), chez les abstentionnistes (84%), et chez les plus précaires financièrement : Français qui ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a beaucoup baissé (87%) et qui doivent beaucoup « se serrer la ceinture » (81%).

Aucune des principales personnalités d’opposition n’obtient la confiance de plus de 3 Français sur 10. Marine Le Pen (30%) devance nettement Jean-Luc Mélenchon (20%), les dirigeants LR (20%) et Eric Zemmour (14%)

Pour lutter contre la hausse des prix et améliorer le pouvoir d’achat des Français, 30% des Français font confiance à Marine Le Pen, 20% à Jean-Luc Mélenchon, 20% aux dirigeants du parti Les Républicains et 14% à Eric Zemmour.

Politiquement, Marine Le Pen (95% des sympathisants RN lui font confiance), Jean-Luc Mélenchon (92% sympathisants LFI) et dans une moindre mesure les dirigeants de LR (77% des sympathisants de droite) disposent d’une confiance très solide dans leurs camps respectifs*. Pour le reste :

  • Marine Le Pen a la confiance de près d’1 sympathisant de droite sur 3
  • Les dirigeants LR, d’1 sympathisant Renaissance/alliés sur 3
  • Jean-Luc Mélenchon, d’1 sympathisant EELV/PS sur 3

Marine Le Pen est la personnalité qui obtient le niveau de confiance le plus élevé chez les Français les plus précaires financièrement : ceux qui doivent beaucoup « se serrer la ceinture » (43% d’entre eux lui font confiance, contre 16%-25% pour les autres personnalités) et ceux qui ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a beaucoup baissé (32%, contre 14%-21%).

En comparant les niveaux de confiance entre ces 4 personnalités et l’exécutif :

  • Marine Le Pen est la personnalité qui obtient le niveau de confiance le plus élevé chez les catégories populaires, les professions intermédiaires, les 25-64 ans, les habitants des commune rurales et des petites et moyennes agglomérations
  • L’exécutif chez les cadres, les retraités et les habitants de l’agglomération parisienne
  • Jean-Luc Mélenchon chez les 18-24 ans

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