Mobilisation à la SNCF : une réforme de plus en plus soutenue

Une opinion publique désormais partagée sur la mobilisation des agents de la SNCF  : 44% des Français l’approuvent (+ 6 points en 15 jours), 41% (-8) la contestent.

Alors que l’opinion publique était plutôt défavorable à la mobilisation des agents SNCF il y a deux semaines (terrain d’enquête les 20 et 21 mars 2018), les Français sont aujourd’hui divisés (terrain d’enquête les 3 et 4 avril, pendant les grèves).

En effet, 44% (+6) approuvent la mobilisation, dont 20% (+3) la soutiennent et 24% (+3) ont de la sympathie. 41% (-8) y sont défavorables, dont 19% y sont opposés (-7), et 22% y sont hostiles (-1). 15% y sont indifférents (+3).

D’un point de vue politique, ces mobilisations clivent toujours fortement :

– Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon approuvent largement la mobilisation des agents de la SNCF (70% soutien/sympathie), et ce, encore plus qu’il y a deux semaines (+5).

 – Les électeurs de Marine Le Pen (51% soutien/sympathie et 36% opposition/hostilité) et les abstentionnistes de la dernière élection présidentielle (47% soutien/sympathie, 30% opposition/hostilité) sont plus nuancés mais soutiennent majoritairement la mobilisation, et ce, encore plus qu’il y a deux semaines (respectivement en hausse de 13 et 11 points).

– A l’inverse, les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon y sont majoritairement hostiles/opposés (68%). Ce taux est en légère baisse auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (-3), et en baisse plus nette auprès des électeurs de Français Fillon. A noter que 22% (+3) des électeurs d’Emmanuel Macron et 24% (+5) de ceux de François Fillon approuvent la mobilisation.

Les Français sont majoritairement favorables aux pistes évoquées par le gouvernement sur la question du statut des cheminots.

S’ils sont partagés sur le soutien à la mobilisation, les Français sont majoritairement favorables aux mesures proposées par le gouvernement relatives au statut des cheminots.

La fin du régime spécifique de retraite des agents de la SNCF nouvellement embauchés (69%) et la fin de l’emploi à vie pour les agents de la SNCF nouvellement embauchés (64%)  sont approuvées par une majorité des Français. Respectivement 37% et 29% y sont très favorables, un taux particulièrement élevé.

Ces mesures sont plébiscitées par les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon (entre 76% et 93% d’avis favorables), notamment  concernant la fin du régime spécifique de retraite (93% des électeurs de François Fillon et 86% des électeurs d’Emmanuel Macron).

S’ils sont plus nuancés, les électeurs de Benoît Hamon et de Marine Le Pen restent majoritairement favorables à ces mesures (entre 54% et 70%).

En revanche, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont partagés : 48% approuvent ces deux pistes sur le statut des cheminots alors que 51% y sont défavorables.

Réforme de la SNCF : 56% des Français estiment que le gouvernement doit modifier sa réforme en tenant compte des contestations.

Interrogés sur l’attitude que devrait avoir le gouvernement dans les semaines et mois à venir concernant la réforme de la SNCF, 56% des Français jugent qu’il devrait la modifier en tenant compte des contestations. A l’inverse, 43% estiment qu’il ne doit pas modifier sa réforme, même s’il y a des contestations.

D’un point de vue politique, une nette majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Benoit Hamon et des abstentionnistes de la dernière élection présidentielle sont en faveur d’une modification de la réforme (respectivement 80%, 68% et 69%).

Les électeurs de Marine Le Pen sont partagés (52% sont favorables à une modification et 47% à un maintien).

A l’inverse, une majorité des électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon souhaitent que le gouvernement ne modifie pas sa réforme malgré les contestations (respectivement 65% et 67%). À noter cependant qu’un tiers de ces électeurs souhaite une modification; ce taux atteint même 45% auprès des électeurs de 2nd tour d’Emmanuel Macron.

 

Télécharger ici : Les Français et la mobilisation à la SNCF

Crédits Image : Alf van Beem / Wikimedia Commons