SNCF : le soutien à la grève continue de s’essouffler

Le soutien à la grève continue de s’essouffler : 48% des Français la contestent (+2 en 14 jours), 37% l’approuvent (-3)

Après une baisse des opinions favorables aux mobilisations syndicales des agents de la SNCF observée le 11 avril (40%, -4), ce soutien continue de diminuer.

De moins en moins nombreux, 37% (-3) des Français sont favorables, dont 20% (-1) affirment les soutenir et 17% (-2) éprouvent de la sympathie. A l’inverse, 48% (+2) y sont défavorables, dont 24% (+1) opposés et 24% (+1) hostiles. 15% (+1) déclarent être indifférents face à ces événements.

La principale clef d’explication de cet essoufflement se trouve auprès des Franciliens. En effet, le soutien et la sympathie des franciliens a baissé de 17 points en deux semaines, atteignant 32% d’avis favorables.

Le sujet fait toujours l’objet d’importants clivages politiques :

  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour de l’élection présidentielle sont les plus favorables à ces mobilisations, avec 71% (+1) de sympathie/soutien.
  • Les électeurs de Benoît Hamon sont partagés avec 48% (-21) en sympathie/soutien et 35% (+12) en opposition/hostilité.
  • Les électeurs de Marine le Pen et les abstentionnistes sont plutôt en opposition avec respectivement 49% (+5) et 37% (-2) d’opposition/hostilité, et 40% (-2) et 39% (-1) de sympathie/soutien. Ces chiffres sont relativement stables.
  • Les électeurs de François Fillon sont très majoritairement hostiles ou opposés à ces mobilisations (73%, -2) et seulement 19% (+1) en sympathie voire en soutien, un résultat stable.
  • Les électeurs d’Emmanuel Macron sont également majoritairement défavorables (71%, +2), alors que les opinion favorables sont en légère baisse (17%, -4). Auprès de cet électorat, la dynamique est plutôt en faveur de l’opposition.

A noter que le soutien et la sympathie à ces mobilisations est plus important auprès des jeunes de 18 à 24 ans (42%, stable) qu’auprès des personnes âgées de 65 ans et plus (31% d’avis favorables, -1).

Les personnes issues des classes aisées sont davantage en défaveur de ces mobilisations (52% d’opposition/hostilité, -11) que les personnes issues de milieux populaires (35% d’opposition/d’hostilité, +3).

Une courte majorité de Français considère que le gouvernement doit aller au bout de sa réforme malgré les contestations, une opinion qui continue de progresser.

Parallèlement à une opposition de plus en plus marquée vis-à-vis des mobilisations à la SNCF, 53% (+4) des Français estiment que le gouvernement doit aller au bout de la réforme malgré les contestations.

Inversement, 46% (-4) des Français souhaitent que le gouvernement modifie sa réforme en tenant compte des contestations.

Ici aussi, l’opinion des Franciliens a nettement évolué. 57% d’entre eux estiment que le gouvernement doit maintenir le cap, soit une augmentation de 10 points en deux semaines.

D’un point de vue politique le sujet clive également, même si la dynamique est en faveur du maintien de la réforme :

  • Les électeurs de J-L. Mélenchon sont les plus attentifs aux contestations, avec 73% qui souhaitent que le gouvernement en prennent compte. Ce résultat est toutefois en légère baisse (-5).
  • 57% des électeurs de Benoît Hamon souhaitent également que le gouvernement écoutent les revendications des contestataires. Cependant, cette position est en baisse (-21).
  • Les électeurs de Marine le Pen et les abstentionnistes, sont également partagés avec respectivement 52% (+5) et 45% (stable) qui y sont favorables à la mise en œuvre de la réforme. Contrairement aux électorats précédents, ces chiffres sont relativement stables.
  • 74% (+1) des électeurs de François Fillon sont favorables à ce que le gouvernement aille au bout, un résultat stable. Les électeurs d’Emmanuel Macron sont également majoritairement en soutien du gouvernement (77%, +8).

Un mouvement largement perçu comme catégoriel.

Interrogés sur la perception des motivations des grévistes de la SNCF, 62% des Français jugent que ces derniers se mobilisent avant tout pour défendre leurs propres intérêts, 12% pour défendre un service ferroviaire de qualité et 25% pour défendre à la fois leurs intérêts et un service de qualité.

Dans le détail, 77% des électeurs d’E. Macron et de F. Fillon estiment que les grévistes se mobilisent pour leur propres intérêts, ainsi que 62% des électeurs de Marine Le Pen.

Les électeurs de J-L. Mélenchon et de B. Hamon sont plus partagés : 46% et 40% d’entre eux estiment que les grévistes se battent pour leurs propres intérêts, mais 21% et 25% pour un réseau ferroviaire de qualité, et 31% et 35% pour les deux à la fois.

Le sentiment d’un combat catégoriel est plus net auprès des personnes âgées de 65 ans (67%), contre 52% des jeunes de 18 à 24 ans. C’est également le cas des personnes issues des classes aisées (67%), par rapport à celle issues des classes moyennes (59%) et des classes populaires (54%).

Les Français doutent des effets de la réforme. Ils sont toujours partagés sur l’amélioration de la qualité des services, de l’état du réseau et sur la réduction de la dette de la SNCF, et ne croient pas à la baisse des tarifs.

Interrogés sur les conséquences de la réforme, 56% (+3) des Français estiment qu’elle permettra de réduire la dette de la SNCF, un chiffre en hausse. Toutefois, seulement 16% (-1) des personnes interrogés en sont tout à fait sûres et 40% (+4) plutôt sûres. A l’inverse, 43% (-4) des Français déclarent que la dette ne sera pas réduite.

Les cadres en sont davantage convaincus (65% d’opinions en faveur de la réduction de la dette, +3), que les classes moyennes (61%, +10) et que les classes populaires (45%, -1).

Une nette majorité ne croit pas à la baisse des tarifs.

En effet 68% (+4) des Français estiment que les tarifs ne diminueront pas, dont 41% (+3) plutôt pas et 27% (+1) pas du tout. 32% (-4) des Français sont plus optimistes, dont 24% (stable) plutôt et 8% (-3) tout à fait.

72% (+9) des personnes âgées de 65 ans et plus ne croient pas en une baisse de tarif, alors que les plus jeunes sont plus partagés (56%, -3).

D’un point de vue politique, 70% des électeurs de J-L. Mélenchon et de F. Fillon ne croient pas en cette baisse, tout comme 62% des électeurs de M. Le Pen et 59% de ceux d’E. Macron.

Enfin, environ un Français sur deux estiment que cette réforme permettra l’amélioration de la qualité des services (51, +1) et l’état du réseau ferroviaire (50%, +1).

Les 65 ans et plus sont particulièrement optimistes (64%, +4) concernant l’amélioration de la qualité des services et l’amélioration de l’état du réseau ferroviaire (61%, +2).

Les plus convaincus sont les électeurs de E. Macron (68%, +4 et 64%, -4) et de F. Fillon (66%, +4 et 62%, -1). Les électeurs de Marine Le Pen sont partagés (53%, +2 et 52%, +3). Les électeurs de J-L. Mélenchon (37%, +7 et 35%, +9) et de Benoît Hamon (32%, +4 et 36%, +6) sont plus pessimistes.

Télécharger ici : Les Français et la mobilisation à la SNCF / Sondage ELABE pour BFMTV

 

Crédits image : Vincent BABILOTTE / Wikipedia