Réforme de la SNCF : à qui va bénéficier l’ouverture à la concurrence ?

Près de 7 Français sur 10 estiment que la SNCF ne se modernise pas suffisamment.

69% des Français affirment que la SNCF est une entreprise qui ne se modernise pas suffisamment et n’améliore pas ses services. A l’inverse, près de 3 Français sur 10 (29%) affirment que la SNCF est une entreprise qui se modernise et qui adapte ses services aux besoins des voyageurs.

Cette critique à l’égard de la SNCF est encore plus forte chez les électeurs de François Fillon (82% déclarent que l’entreprise ne se modernise pas suffisamment) et d’Emmanuel Macron (78%). Bien qu’également majoritairement critiques, les électeurs de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon sont moins nombreux à faire part d’un jugement négatif (respectivement 65% et 58%).

A noter que les jeunes adultes sont moins critiques que leurs ainés. Les personnes âgées de 18 à 24 ans ne sont que 59% à pointer le manque de modernisation de la SNCF contre 72% des personnes âgées de 50 à 64 ans et de 65 ans et plus.

Ouverture à la concurrence des lignes de train : plutôt une bonne chose pour les usagers et l’état du réseau ferroviaire. Concernant l’impact sur la SNCF et ses agents, les Français sont plus partagés.

76% des Français estiment que l’ouverture à la concurrence des lignes ferroviaires sera une bonne chose pour les usagers du train, dont 35% une très bonne chose. Ils se montrent également majoritairement positifs concernant l’état du réseau ferroviaire, 64% déclarent que cela sera une bonne chose, dont 21% une très bonne chose.

En revanche les Français sont plus partagés vis-à-vis de l’impact sur le groupe SNCF et ses agents.

Ils ne sont que 54% à déclarer cela sera une bonne chose pour la SNCF et 45% une mauvaise chose. Plus pessimistes, ils sont 54% à déclarer que cette ouverture sera une mauvaise chose pour les agents SNCF.

Le sujet de l’ouverture à la concurrence provoque un clivage politique : d’une part, les électeurs de François Fillon et d’Emmanuel Macron soutiennent majoritairement ce projet de libéralisation du secteur ferroviaire, et d’autre part, les électeurs de Benoît Hamon et de Jean-Luc Mélenchon s’y opposent majoritairement. Les électeurs de Marine Le Pen se trouvent dans une position intermédiaire.

Les électeurs de F. Fillon et d’E. Macron estiment que cette ouverture à la concurrence sera une bonne chose à la fois pour les usagers du train (respectivement 93% et 89%), pour l’état réseau ferroviaire (77% et 72%) et pour la SNCF (69%). Ils sont un peu plus partagés pour les agents SNCF : les électeurs d’E. Macron sont 56% à déclarer que cela sera une bonne chose et seulement 53% des électeurs de F. Fillon.

Les électeurs de J-L. Mélenchon et de B. Hamon sont très partagés quant aux bienfaits de l’ouverture à la concurrence pour les usagers du train (59% et 51% affirment que ce serait une bonne chose) et l’état du réseau ferroviaire (50% et 45%).  Et ils sont une majorité à affirmer que cela sera une mauvaise chose pour les agents de la SNCF (respectivement 70% et 68%) et pour la SNCF (61% et 63%).

Près de 8 Français sur 10 affirment que les différentes mobilisations qui s’opposent à la politique menée par le gouvernement prendront de l’ampleur dans les prochaines semaines.

78% des Français déclarent qu’il est probable, dont 32% très probable, que les mobilisations s’amplifieront dans les semaines à venir. Et ils sont 74% à affirmer qu’il est probable, dont 30% très probable, que les mobilisations s’étendront à d’autres catégories de population.

Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et de Benoît Hamon ainsi que les abstentionnistes de la dernière élection présidentielle sont ceux qui se montrent le plus assurés de l’amplification des mobilisations. Ils sont entre 81% et 87% à déclarer qu’il est probable que les mobilisations s’amplifient dans les semaines à venir. Et ils sont entre 79% et 81% à déclarer qu’il est probable que ces mobilisations s’étendent à d’autres populations.

Même s’ils sont moins nombreux à l’affirmer, les électeurs d’E. Macron estiment malgré tout en majorité que ces mobilisations prendront de l’ampleur. 67% disent qu’il est probable que ces mobilisations s’amplifient et ils sont 61% à estimer qu’il est probable que ces mobilisations s’étendent.

Télécharger ici : Les Français et la réforme de la SNCF / Sondage ELABE pour Les Echos, Radio Classique et Institut Montaigne

Crédits Image : Oliver Mallich / Flickr