Les responsables politiques face à la sévérité des Français

Seul 1 Français sur 6 accorde sa confiance aux responsables politiques, 1 sur 4 aux médias, mais plus d’1 sur 2 à la justice.

Interrogés sur leur niveau de confiance à l’égard de différentes institutions, les Français sont 73% à faire confiance à la police, 55% à la justice, 46% aux dirigeants d’entreprises, 38% aux syndicats de salariés, 27% aux médias, 14% aux responsables politiques et 9% aux partis politiques.

Largement devant les autres acteurs testés, 73% des Français font confiance à la police (15% tout à fait confiance et 58% plutôt confiance) et 27% ne lui font pas confiance (21% pas vraiment confiance et 6% pas du tout confiance). Cette confiance est largement majoritaire parmi l’ensemble des catégories sociales et des électorats et atteint même 83% parmi les personnes âgées de 65 ans et plus. Plus en retrait, « seuls » 58% des ouvriers accordent leur confiance à la police.

En deuxième position, 55% des Français font confiance à la justice (7% tout à fait confiance et 48% plutôt confiance) et 45% ne lui font pas confiance (35% pas vraiment confiance et 10% pas du tout confiance). Les catégories sociales qui font le plus confiance à la justice sont les 18-24 ans (69%) et les catégories sociales aisées (63%). Politiquement, des écarts importants existent en fonction de la préférence partisane déclarée. Les sympathisants LREM (77%) et de gauche (60%) font majoritairement confiance à la justice, les sympathisants de droite (53%) et les Français sans préférence partisane (54%) sont plus partagés alors que les sympathisants RN ne sont qu’un tiers (34%) à lui faire confiance.

La confiance des Français vis-à-vis des dirigeants d’entreprises (46% confiance, 53% pas confiance, 1% sans opinion) et des syndicats de salariés (38% confiance et 62% pas confiance) varie fortement en fonction de la préférence partisane déclarée.

Les sympathisants de LREM et du MoDem (71%) et les sympathisants de droite (63%) font majoritairement confiance aux dirigeants d’entreprises alors que les Français sans préférence partisane (41%), les sympathisants de gauche (40%) et les sympathisants RN (35%) ne sont qu’une minorité à leur faire confiance.

Les sympathisants de gauche sont une majorité à faire confiance aux syndicats de salariés (65%) alors que les sympathisants LRM/MoDem (24%), du RN (24%) et de droite (20%) ne sont même pas un quart à partager ce point de vue.

A noter que les 18-24 ans sont la seule catégorie sociale qui fait majoritairement confiance aux syndicats de salariés (55%).

Plus des deux tiers des Français jugent que la justice n’est pas assez sévère envers les personnalités politiques dans les affaires judiciaires.

Pour 68% des Français la justice n’est pas assez sévère envers les personnalités politiques dans les affaires judiciaires les concernant, 29% estiment que son attitude est équilibrée (« juste ce qu’il faut ») et 3% jugent la justice trop sévère envers les personnalités politiques.

Pour 47% des Français les médias ne sont pas assez sévères envers les personnalités politiques dans les affaires judiciaires les concernant, 41% estiment que leur attitude est équilibrée (« juste ce qu’il faut ») et 12% jugent les médias trop sévères envers les personnalités politiques.

L’ensemble des catégories sociales et des électorats juge majoritairement que la justice n’est pas assez sévère envers les personnalités politiques dans les affaires judiciaires qui les concernent. Ce sentiment de manque de fermeté est particulièrement élevé chez les 50-64 ans (75%), chez les sympathisants RN (76%) et les Français sans préférence partisane (74%). Seuls les sympathisants LRM/MoDem sont plus modérés sur cette question puisque 49% d’entre eux estiment que la justice n’est pas assez sévère, 50% qu’elle est sévère juste ce qu’il faut et 1% trop sévère.

Au sujet de la couverture médiatique de ces affaires judiciaires, les retraités (52%) et les catégories sociales moyennes et populaires (51%) estiment majoritairement que les médias ne sont pas assez sévères envers les personnalités politiques, cela est aussi le cas des Français sans préférence partisane (52%). A noter que l’opinion selon laquelle les médias sont trop sévères envers les personnalités politiques est partagée par environ 1 sympathisant de droite sur 4 (23%) et environ 1 sympathisant LRM/MoDem  sur 5 (21%).

Deux tiers des Français estiment que la plupart des responsables politiques font passer leur intérêt personnel avant l’intérêt général.

65% des Français estiment que la plupart des responsables politiques font passer leur intérêt personnel avant l’intérêt général, 27% que seulement une petite minorité des responsables politiques font passer leur intérêt personnel avant l’intérêt général, seulement 7% que la plupart des responsables politiques font passer l’intérêt général avant leur intérêt personnel, et 1% des Français n’ont pas d’opinion sur cette question.

L’opinion selon laquelle la plupart des responsables politiques font passer leur intérêt personnel avant l’intérêt général est particulièrement présente chez les 25-34 ans (75%) et les catégories sociales moyennes et populaires (75%, dont 79% chez les ouvriers).

Politiquement, ce sont les sympathisants RN (78%) qui partagent le plus cette opinion, suivis des Français sans préférence partisane (66%), des sympathisants de gauche (66%), des sympathisants de droite (64%) et enfin des sympathisants LRM/MoDem (47%).

6 Français sur 10 jugent que les lois votées en 2013 et 2017 sur la transparence de la vie publique et politique n’ont pas permis d’augmenter la transparence et la confiance dans la vie politique

Interrogés sur l’effet des lois de 2013 sur « la transparence de la vie publique » et de 2017 « pour la confiance dans la vie politique », 61% des Français déclarent que ces deux lois n’ont pas augmenté la transparence et la confiance dans la vie politique (15% pas du tout et 46% pas vraiment), 38% qu’elles ont augmenté la transparence et la confiance dans la vie politique (5% tout à fait et 33% plutôt) et 1% n’a pas d’opinion sur cette question.

Les catégories sociales qui jugent le plus négativement l’efficacité de ces deux lois pour augmenter la transparence et la confiance dans la vie politique sont les ouvriers (69%), les habitants des communes rurales (67%) et les habitants des petites agglomérations de 2 000 à 20 000 hab. (73%).

Politiquement, les sympathisants RN partagent largement ce constat (74%), ainsi que les Français sans préférence partisane (68%). Les sympathisants de gauche (57%) et les sympathisants de droite (55%) sont une courte majorité à estimer que ces lois n’ont pas augmenté la transparence et la confiance dans la vie politique.

Seuls les sympathisants LRM/MoDem ne s’approprient pas cette évaluation négative puisque deux tiers d’entre eux (68%) estiment que les lois votées en 2013 et 2017 ont permis d’augmenter la transparence et la confiance dans la vie politique.

Crédits image Richard Ying et Tangui Morlier