Les Français partagent le constat d’une société de plus en plus violente

Le sentiment d’insécurité reste à un niveau élevé, et diffus dans toute la société

63% des Français déclarent se sentir souvent (16%) ou de temps en temps (47%) inquiets pour leur propre sécurité, et 81% des parents pour celle de leurs enfants (44% souvent, 37% de temps en temps).

Cette inquiétude traverse toutes les catégories de population, quel que soit le genre, l’âge, la classe sociale ou encore la sensibilité politique du répondant.

Cette peur est cependant encore plus intense auprès des femmes : 67% (dont 18% souvent).

Et si elle traverse tous les électorats, elle est encore plus largement ressentie à l’extrême droite de l’échiquier politique (JL Mélenchon : 50% pour soi, 59% pour ses enfants; Emmanuel Macron : 51% pour soi, 83% pour ses enfants ; Marine Le Pen : 82% pour soi, 93% pour ses enfants ; Eric Zemmour : 86% pour soi, 100% pour ses enfants).

2 Français sur 10 (18%) affirment même que leur lieu de vie est concerné par une importante violence, notamment dans les grands centres urbains : 30% des habitants d’agglomérations de plus de 100 000 habitants (notamment en région parisienne et dans le Sud-Est) déclarent qu’il y a beaucoup de violences là où ils vivent.

Le constat largement partagé d’une société de plus en plus violente, dont les évènements de Crépol sont un des symboles

Aux yeux de l’opinion publique, la société française vit une réelle augmentation de l’insécurité (81%), rejetant l’hypothèse d’une sur-médiatisation qui déformerait la réalité. Seuls 19% jugent que les médias parlent plus qu’avant de la violence mais sans réelle augmentation de la violence dans la société française.

Dans ce contexte, les Français vivent le drame de Crépol comme un des symboles de cette société de plus en plus violente (88%).

S’ils partagent ce constat, les jeunes portent cependant un regard plus nuancé sur la tendance à l’augmentation de la violence dans la société et interrogent davantage le rôle des médias (39% chez les moins de 25 ans, contre 19% auprès de l’ensemble de la population).

Comment réduire la violence ? Education des enfants, autorité et sévérité de la justice apparaissent comme les principaux leviers d’action

Mieux éduquer les enfants apparaît comme la solution la plus largement soutenue par les Français (92% « indispensable »), pour agir contre la montée de la violence.

Le respect de l’autorité (84%) et une plus grande sévérité de la justice (82%) font également consensus.

Ces trois leviers d’action forment un trio qui ne souffre d’aucun clivage dans la société, et qui rassemble notamment l’ensemble des segments politiques.

Avoir une plus forte présence policière apparaît indispensable pour 62% des Français mais divise : si elle n’est pas rejetée, elle apparaît moins cruciale auprès de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (42%).

La réduction des inégalités sociales et une meilleure mixité sociale (43% indispensable) divisent elles aussi : 65% auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, contre 38% de ceux d’Emmanuel Macron et 35% de ceux de Marine Le Pen.

Une majorité dénonce la récupération politique des récents évènements de violence

58% des Français jugent que les responsables politiques ne doivent pas se servir de faits de violence et d’agression pour en faire des polémiques, une opinion particulièrement partagée par les électeurs d’Emmanuel Macron (73%).

A l’inverse, 41% estiment qu’il est normal que les responsables politiques expriment leurs désaccords et critiques suite à de tels faits. Les électeurs de Marine Le Pen (54%) et d’Éric Zemmour (70%) défendent majoritairement cette position.

Si aucun responsable politique ne rassemble une majorité de confiance, Marine Le Pen est celle qui en recueille le plus sur les questions de sécurité

Marine Le Pen recueille la confiance de 41% des Français sur les questions de sécurité (stable depuis début octobre). Elle rassemble ses électeurs de 2022 (83%), mais également 88% de ceux d’Éric Zemmour, 67% de ceux de Valérie Pécresse, et même 34% de ceux d’Emmanuel Macron et 17% de ceux de Jean-Luc Mélenchon.

Le ministre de l‘intérieur Gérald Darmanin rassemble la confiance de 31% des Français, grâce notamment à un soutien de 67% des électeurs d’Emmanuel Macron et 57% de ceux de Valérie Pécresse.

La confiance dans le Président de la République recule de 3 points en 1 mois et demi, à 28%, avec notamment une baisse auprès de son électorat (72%, -8).

Les dirigeants de LR recueille eux aussi la confiance de 28% des Français (dont 61% des électeurs de Valérie Pécresse et 55% de ceux d’Emmanuel Macron).

Les autres responsables politiques ont la confiance de moins de 25% de la population (Fabien Roussel 21% ; Eric Zemmour 20% ; les dirigeants du PS 18% ; les dirigeants EELV 18% ; Jean-Luc Mélenchon 12%).

Les vulnérabilités du quotidien guident les priorités d’action du gouvernement : le pouvoir d’achat reste largement en tête, la sécurité, l’environnement et l’éducation progressent

Invités à choisir 3 priorités d’actions du gouvernement, 57% des Français citent le pouvoir d’achat (+4), largement devant les autres sujets depuis de nombreux mois.

Plus loin, 36% citent la sécurité, en hausse de 3 points en moins d’un mois, notamment auprès des femmes (+7 à 38%) et des plus de 65 ans (+9 à 43%).

Ensuite viennent la santé (29%), l’immigration (26%), l’éducation (23%, +4) et l’environnement (21%, +3).

L’éducation progresse notamment auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (40%, +15), et l’environnement auprès des habitants du rural (26%, +9) et des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (39%, +10).

La menace terroriste est en recul de 7 points en 3 semaines, à 20%.

Les autres sujets sont cités par moins de 20% de la population.


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