Proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger le report de l’âge de départ à la retraite : 7 Français sur 10 souhaitent qu’elle soit débattue et mise au vote à l’Assemblée…
71% (stable en 1 semaine) des Français souhaitent que la proposition de loi du groupe LIOT visant à supprimer le report de l’âge légal de départe à la retraite de 62 à 64 ans soit débattue et mise au vote à l’Assemblée nationale. A l’inverse, 28% (-1) considèrent que cette proposition ne doit pas être débattue.
Le souhait que cette proposition de loi soit débattue est majoritaire dans toutes les catégories de population et électorats, sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (55% non).
…et 64% qu’elle soit adoptée, un chiffre en légère hausse en 1 semaine (+3)
64% (+3) des Français souhaitent que cette proposition de loi soit votée par les députés (contre 36%, -2, qui ne le souhaitent pas), une hausse principalement observée chez les retraités (61%, +10).
Le souhait que cette proposition de loi aboutisse est particulièrement présent chez les actifs (66%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (79%) et de Marine Le Pen (72%). A l’inverse, les électeurs d’Emmanuel Macron y sont majoritairement défavorables (54% non).
L’approbation de la mobilisation progresse en 1 semaine (63%, +5)
63% (+5 points en 1 semaine) des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites. Dans le détail, 39% (+1) la soutiennent et 24% (+4) en ont de la sympathie. A l’inverse, 25% (-2) désapprouvent la mobilisation, dont 15% (+2) qui y sont opposés et 10% (-4) hostiles. Enfin, 12% (-3) déclarent y être indifférents. Alors que l’approbation avait légèrement reculé en avril et mai (de 63% à 58%), on retrouve cette semaine le niveau mesuré fin mars.
L’approbation de la mobilisation rebondit en 1 semaine chez les retraités (49%, +6) et dans une moindre mesure chez les actifs (68%, +3).
Politiquement, une large majorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (89%, +4), d’électeurs de Marine Le Pen (69%, +2) et d’abstentionnistes (66%, +5) soutiennent ou ont de la sympathie pour ce mouvement. A la faveur d’une hausse, près d’un tiers des électeurs d’Emmanuel Macron l’approuve (31%, +7 ; contre 54% désapprobation).
« Le combat continue » pour 6 Français sur 10
Concernant la réforme des retraites, 59% (stable en 1 semaine, -4 depuis le 16 avril) des Français affirment que « le combat continue », contre 40% « qu’il faut tourner la page ».
La volonté que « le combat continue » est particulièrement exprimée par les actifs (65%), en particulier les employés/ouvriers (72%), les moins de 35 ans (71%) et politiquement les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (85%), de Marine Le Pen (72%) et les abstentionnistes (66%).
A l’inverse, le sentiment « qu’il faut tourner la page » est majoritaire chez les retraités (56%), chez les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (79%) et dans une moindre mesure de 2nd tour (62%).
Si une majorité de Français dit aller bien personnellement, ils sont pessimistes sur la situation du pays
Si une majorité (66%, +2 points depuis le 23 novembre 2022) de Français estiment qu’ils vont bien à titre personnel, ils ont un regard beaucoup plus sombre sur la situation du pays : 78% (=) estiment qu’il ne va pas bien, dont 54% (+2) pas très bien et 24% (-2) pas bien du tout. A l’inverse, 21% (-1) considèrent que le pays va bien, dont 19% (-1) plutôt bien et 2% (=) très bien.
La situation financière en fin de mois est la variable socio-démographique qui révèle les écarts les plus importants : 85% des Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre déclarent aller bien, contre seulement 42% des Français qui doivent se restreindre.
Le pessimisme sur la situation du pays est majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats, les électeurs d’Emmanuel Macron ont en comparaison un regard un peu moins négatif (57% la France ne va pas bien) que les autres électorats (87% J.-L. Mélenchon, 86% M. Le Pen, 81% abstentionnistes).
En croisant les résultats de ces deux questions, 4 groupes de Français se distinguent :
- Le pays ne va pas bien mais je vais bien (47%, +2 depuis novembre 2022)
- Le pays ne va pas bien et je ne vais pas bien (31%, -1)
- Le pays va bien et je vais bien (19%, =)
- Le pays va bien mais je ne vais pas bien (2%, -1)
Le pouvoir d’achat reste de loin la priorité n°1 des Français malgré un léger recul depuis mi-avril
La sécurité, l’immigration et le logement sont en hausse
56% (-5 points depuis le 16 avril 2023) des Français placent le pouvoir d’achat parmi les 3 priorités d’action de l’exécutif pour les prochains mois. Malgré cette baisse, cet enjeu reste n°1 auprès de toutes les catégories de population. Il devance la santé citée par 34% des Français (+1).
Près d’1 Français sur 4 citent la sécurité qui progresse (26%, +6), l’environnement/écologie (24%, +1), les retraites (23%, +1) et l’immigration en hausse également (23%, +5).
Entre 12% et 18% des Français évoquent l’éducation (18%, -1), les inégalités/injustices sociales (16%, -2), l’emploi (16%, -2), la dette publique (15%, +2) et le logement en hausse (12%, +5), un enjeu au cœur de l’actualité après l’annonce par le gouvernement d’un plan pour le secteur de l’immobilier.
Enfin, moins d’1 Français sur 10 estime que le gouvernement doit en priorité s’occuper de la protection sociale (7%, -3), la fiscalité (7%, -1), la guerre en Ukraine (6%, +2), les inégalités hommes-femmes (5%, -1), la menace terroriste (5%, =) et la place de la France dans le monde (4%, =).
Quelques enseignements issus des dynamiques mesurées depuis mi-avril :
- Le pouvoir d’achat recule uniquement chez les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (49%, -9), alors qu’il est stable à un niveau élevé chez les Français qui doivent se restreindre (67%, +1)
- Si la sécurité et l’immigration n’occupent pas les mêmes positions en termes de priorité selon les électorats (respectivement 9ème et 12ème sur 17 chez les électeurs de J.-L. Mélenchon, 4ème et 2ème chez les électeurs de Marine Le Pen), on observe toutefois des hausses depuis mi-avril au sein de tous les électorats
- Le logement progresse fortement chez les locataires (22%, +8, passant de la 9ème à la 6ème place) et politiquement chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (19%, +13, 11ème à 6ème)
Près de 3 Français sur 4 ne font pas confiance à l’exécutif pour mener à bien les grands chantiers du pays : partage de la valeur, pouvoir d’achat, éducation, ordre républicain, santé, conditions de travail, immigration, climat
Toutefois, une défiance moins forte et en recul depuis fin mars sur le plein-emploi et la réindustrialisation du pays
Près de 3 Français sur 4 ne font pas confiance à l’exécutif pour mener à bien les principaux chantiers du pays :
- Améliorer le partage de la valeur, pour que les profits soient mieux partagés entre les salariés, l’entreprise et les actionnaires lorsqu’il y a des bénéfices importants (78% pas confiance)
- Améliorer le pouvoir d’achat des Français (76%)
- Améliorer le système éducatif (76%)
- Rétablir l’ordre républicain (75%)
- Améliorer le système de santé et l’accès aux soins (75%)
- Améliorer les conditions de travail et les carrières des métiers dits « pénibles » (75%)
- Gérer l’immigration (74%)
- Répondre aux enjeux climatiques (73%)
En comparaison, le scepticisme sur la capacité de l’exécutif à atteindre le plein-emploi en baissant le chômage et à réindustrialiser le pays est moins fort et recule depuis le 23 mars (65% pas confiance, -6), une baisse observée principalement chez les cadres (49% pas confiance, -11) et chez les professions intermédiaires (65%, -13).
L’exécutif dispose d’une confiance majoritaire quoiqu’imparfaite des électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (54% à 75%) mais fait face à une forte défiance au sein de tous les autres électorats.
65% des Français satisfaits qu’il n’y ait pas de majorité absolue, ils y voient une bonne chose pour la démocratie et le débat, une proportion toutefois en baisse (-4) depuis septembre
Pour 65% (-4 points depuis 28 septembre 2022, -6 points depuis le 22 juin) des Français, le fait que les partis en soutien au Président de la République n’aient pas la majorité absolue à l’Assemblée est une bonne chose pour la démocratie et le débat. A l’inverse, 34% (+5) estiment qu’il s’agit d’une mauvaise chose pour le pays, car Emmanuel Macron ne pourra pas appliquer son programme et cette situation va provoquer un blocage et paralyser le fonctionnement des institutions.
L’opinion selon laquelle cette situation est une bonne chose recule dans les mêmes proportions au sein des 3 principaux électorats : Jean-Luc Mélenchon (78%, -5), Marine Le Pen (70%, -5) et Emmanuel Macron (43%, -6).
A ce jour, cette opinion est majoritaire dans tous les pans de la société, sauf chez les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron (56% mauvaise chose).
Pas de majorité absolue à l’Assemblée : une majorité de personnes interrogées privilégie des négociations au cas par cas plutôt qu’une coalition avec Les Républicains
Face à cette situation politique où le Président Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue à l’Assemblée Nationale, 54% des Français souhaitent qu’il y ait des négociations au cas par cas avec un ou des partis d’opposition en fonction des projets de loi, 16% qu’il y ait un accord de coalition pour les 4 ans à venir entre Emmanuel Macron et le parti « Les Républicains » et 30% ne savent pas.
Une majorité absolue des sympathisants Renaissance (51% négociations cas par cas, 32% coalition) et relative des sympathisants Les Républicains (45% négociations cas par cas, 39% coalition) se prononcent plutôt en faveur des négociations en fonction des projets de lois.
Télécharger le rapport : Les Français la réforme des retraites (vague 16) et l’exécutif
Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier