Proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger le report de l’âge de départ à la retraite : 61% des Français souhaitent qu’elle soit adoptée

Proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger le report de l’âge de départ à la retraite : 7 Français sur 10 souhaitent qu’elle soit débattue et mise au vote à l’Assemblée…

71% des Français souhaitent que la proposition de loi du groupe LIOT visant à supprimer le report de l’âge légal de départe à la retraite de 62 à 64 ans soit débattue et mise au vote à l’Assemblée nationale. A l’inverse, 29% considèrent que cette proposition ne doit pas être débattue. Ainsi, seuls un quart des Français partage la ligne du gouvernement qui souhaite que l’article 40 de la Constitution soit utilisé (article qui empêche les parlementaires de déposer une proposition de loi qui implique de nouvelles dépenses publiques, sans moyens de les financer).

Le souhait que cette proposition de loi soit débattue est majoritaire dans toutes les catégories de population et électorats, sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (55% non).

… et 6 sur 10 qu’elle soit adoptée

61% des Français souhaitent que cette proposition de loi soit votée par les députés (contre 38% qui ne le souhaitent pas).

Le souhait que cette proposition de loi aboutisse est particulièrement présent chez les actifs (65%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (83%) et dans une moindre de Marine Le Pen (66%). Les retraités (51% oui, 46% non) sont plus partagés, les électeurs d’Emmanuel Macron y sont majoritairement défavorables (56% non).

Stable en 1 mois, l’approbation de la mobilisation reste majoritaire dans l’opinion (58%)

58% (stable depuis le 4 mai) des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites. Dans le détail, 38% (=) la soutiennent et 20% (=) en ont de la sympathie. A l’inverse, 27% (=) désapprouvent la mobilisation, dont 13% (-2) qui y sont opposés et 14% (+2) hostiles. Enfin, 15% (=) déclarent y être indifférents.  

L’approbation de la mobilisation demeure élevée chez les actifs (65%), en particulier chez les employés/ouvriers (71%), chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (85%) et dans une moindre mesure de Marine Le Pen (67%). Les retraités sont très partagés (45% désapprobation, 43% approbation). Les électeurs d’Emmanuel Macron désapprouvent en majorité cette mobilisation (59%, 24% approbation). 

« Le combat continue » pour 59% des Français, un chiffre en légère baisse depuis mi-avril (-4)

Concernant la réforme des retraites, 59% (-4 depuis le 16 avril) des Français affirment que « le combat continue », contre 41% (+4) « qu’il faut tourner la page ».

Depuis mi-avril, la volonté que « le combat continue » recule fortement et devient minoritaire chez les cadres (48%, -17). Les retraités (54%), les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (83%) et de 2nd tour (64%) souhaitent majoritairement « tourner la page ».

A l’inverse, « le combat continue » reste l’état d’esprit d’une majorité d’employés/ouvriers (69%), de professions intermédiaires (65%), d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon (87%) et, en 1 mois et demi, de plus en plus d’électeurs de Marine Le Pen (74%, +7).

L’opposition à la réforme des retraites s’effrite légèrement depuis mi-avril mais reste élevée (66%, -3)

66% (-3 depuis le 16 avril) des Français sont opposés à la réforme des retraites proposée par Emmanuel Macron et le gouvernement. En 1 mois et demi, l’opposition recule principalement chez les cadres (58%, -10) et dans une moindre mesure chez les retraités (48%, -4).

L’opposition reste très présente chez les actifs (73%), en particulier chez les employés/ouvriers (78%). Les retraités sont quant à eux plus partagés (50% favorables, 48% opposés).

Politiquement, ce sont chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon que l’opposition est la plus large (88%), devant ceux de Marine Le Pen (80%). Sur cette réforme, le Président de la République dispose d’un soutien relativement élevé de ses électeurs de 1er tour (76%, même si 24% sont opposés) et dans une moindre mesure de 2nd tour (57% favorables).

Une majorité de Français toujours convaincue que l’on peut réformer le système de retraite sans travailler plus longtemps

Concernant le système de retraite, 52% (-1 depuis le 3 mars) des Français estiment qu’il y a d’autres solutions que de travailler plus longtemps, 29% (-4) qu’il faut travailler plus longtemps mais pas comme le propose la réforme du gouvernement car elle n’est pas équilibrée, pas juste et 19% (+6) qu’il faut travailler plus longtemps et sont favorables à la réforme prévue par le gouvernement.

Une majorité d’actifs sont convaincus que l’on peut réformer le système de retraite sans devoir travailler plus longtemps (56%). A l’inverse une majorité de retraités considèrent qu’il faut travailler plus longtemps, mais ils sont partagés entre une certaine distance avec la réforme du gouvernement (31% pas comme le propose le gouvernement) et un soutien (29% favorables).

D’un point de vue politique, le sentiment qu’il y a d’autres solutions que travailler plus longtemps est particulièrement exprimé par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (75%) et dans une moindre mesure de Marine Le Pen (60%). Les électeurs d’Emmanuel Macron estiment qu’il faut travailler plus longtemps, « seul » 1 sur 2 est en accord avec la manière de réformer proposée par le gouvernement (53%, et 27% qu’il faut travailler plus longtemps mais pas comme le propose ce dernier).

64% des Français estiment que l’argument de la dette publique utilisé par l’exécutif ne justifie pas de faire cette réforme

Dans le cadre de la réforme des retraites, Emmanuel Macron et le gouvernement d’Elisabeth Borne ont notamment justifié la réforme des retraites en déclarant qu’elle permettrait de réduire les dépenses publiques et donc l’endettement de la France. 64% des Français estiment que l’argument de la dette publique ne justifie pas de faire cette réforme. A l’inverse, 35% comprennent que l’exécutif ait fait cette réforme, car cela va participer à ne pas aggraver la dette publique.

L’argument de la dette publique convainc une majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (79%), de 2nd tour (62%), mais il est rejeté dans toutes les autres catégories de population et électorats, en particulier par les actifs (68%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (90%) et de Marine Le Pen (83%), y compris par une majorité de retraités (55%).

Pour près de 4 Français sur 10, personne ne sort gagnant de la séquence sur la réforme des retraites

Les syndicats de salariés et le RN/Marine Le Pen ressortent les plus renforcés aux yeux des Français

38% (-2 points depuis 4 mai) des Français estiment qu’il n’y a pour le moment aucun gagnant de cette séquence sur la réforme des retraites.

31% (+1) considèrent que les syndicats de salariés et 30% (-2) le Rassemblement National et Marine Le Pen ressortent les plus renforcés de cette séquence, 18% (=) qu’il s’agit d’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Elisabeth Borne, 14% (+2) l’opposition de gauche/la NUPES et 12% (+3) Les Républicains.

Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment que les syndicats (50%) sortent gagnant de cette séquence, nettement devant la NUPES (29%) et le RN (27%).

Pour 4 électeurs d’Emmanuel Macron sur 10, personne ne sort renforcé de cette séquence (39%). Au sein de cet électorat, l’exécutif (31%) devance le RN (27%) et les syndicats (22%).

Aux yeux des électeurs de Marine Le Pen, leur propre camp est le principal gagnant (52%) devant les syndicats de salariés (35%).

Le sentiment que personne ne ressort gagnant de cette séquence reste particulièrement présent chez les abstentionnistes (54%).

Télécharger le rapport : Les Français la réforme des retraites (vague 15) et la proposition de loi LIOT

Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier