Pour le 2nd tour, l’écart n’a jamais été aussi serré entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

L’élection présidentielle 2022 est aux yeux des Français un moment important pour la démocratie, débattre et changer leur quotidien

Concernant l’élection présidentielle de 2022, 79% des Français considèrent qu’il s’agit d’un moment important pour la démocratie (dont 38% tout à fait), 69% qu’elle peut avoir un impact sur leur propre vie dans les mois et années à venir (dont 29% tout à fait) et pour 63% qu’elle va permettre de décider d’un certain nombre de réformes à venir, de trancher des débats (dont 22% tout à fait).

Le sentiment que cette élection est importante pour la démocratie, pour trancher les débats et qu’elle peut avoir un impact sur la vie des Français est majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats.

Les électeurs qui ont l’intention de voter pour Emmanuel Macron sont les plus convaincus de l’importance de cette élection pour la démocratie (95%, contre 80%-90% dans les électorats des principaux autres candidats) et qu’elle permettra de trancher les débats (81%, contre 58%-73%).

Seuls les Français qui n’ont aucunement l’intention d’aller voter (probabilité d’aller voter de 0 à 5 sur 10, ils représentent à ce jour 10% des inscrits) sont partagés voire sceptiques sur l’utilité de cette élection : 60% d’entre eux estiment qu’elle ne permettra pas de trancher les débats, 50% qu’elle n’aura pas d’impact sur leur vie et 49% qu’elle n’est pas un moment important pour la démocratie.

Pour une majorité de Français, la campagne électorale est de mauvaise qualité

63% des Français considèrent que la campagne électorale pour l’élection présidentielle est de mauvaise qualité, dont 44% plutôt mauvaise qualité et 19% très mauvaise qualité. A l’inverse, 22% estiment qu’elle est de bonne qualité, dont 19% plutôt bonne qualité et 3% très bonne qualité. Enfin, 15% déclarent ne pas savoir et ne pas du tout s’y intéresser.

La perception d’une campagne de mauvaise qualité est majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats.

Les électeurs qui ont l’intention de voter pour Eric Zemmour ont le jugement le plus sévère à l ‘égard de cette campagne (81% mauvaise qualité), ils devancent ceux de Yannick Jadot (74%), Jean-Luc Mélenchon (71%), Valérie Pécresse (66%) et Marine Le Pen (60%). Les potentiels électeurs d’Emmanuel Macron sont, en comparaison, un peu moins sévère (55% mauvaise qualité, 36% bonne qualité).

Les Français qui ont connu les campagnes précédentes sont particulièrement critiques à l’égard de celle de 2022 : 50% des 18-24 ans estiment qu’elle est de mauvaise qualité, mais 60% des 25-49 ans, 65% des 50-64 ans et 70% des 65 ans et plus.

Enfin, les Français qui se déclarent très intéressés par la campagne en ont un regard à peine moins négatif (61% mauvaise qualité) que ceux qui se disent plutôt intéressés (66%) ou pas vraiment intéressés (72%).

L’intérêt pour la campagne est relativement faible et baisse en 2 semaines (59%, -3)

A 11 jours du 1er tour de l’élection présidentielle, 59% (-3 points par rapport au 16 mars 2022) des Français se disent intéressés par la campagne, dont 21% (=) très intéressés et 38% (-3) plutôt intéressés. A l’inverse, 41% (+3) ne sont pas intéressés, dont 29% (+2) pas vraiment intéressés et 12% (+1) pas du tout intéressés.

L’intérêt porté à la campagne est nettement plus faible qu’en septembre 2021 (68%) et qu’en décembre (62%).

A ce jour, l’intérêt pour la campagne demeure plus fort chez les cadres (65%) que chez les catégories populaires (53%).

L’intérêt pour la campagne recule en 2 semaines dans la plupart des catégories de population, et notamment chez les électeurs qui ont l’intention de voter pour Valérie Pécresse (69%, -9), Jean-Luc Mélenchon (70%, -8) et Emmanuel Macron (68%, -7). A l’inverse, il progresse légèrement chez les potentiels électeurs d’Éric Zemmour (77%, +4) et de Marine Le Pen (72%, +1).

61% (+3 en 1 semaine) des inscrits se disent tout à fait certains de se rendre aux urnes en avril 2022 et 14% (-2) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle allant de 0 à 10 (où 0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 être tout à fait certain d’aller voter, les notes intermédiaires permettant aux sondés de nuancer leur intention), 61% (+3 par rapport au 21 mars) des inscrits se disent tout à fait certain d’aller voter (note 10), et 14% (-2) l’envisagent sérieusement (note 9).

La certitude (note 10) de se rendre aux urnes progresse cette semaine au sein des populations qui se mobilisent les moins et qui « rentrent » plus tardivement dans la campagne : les 18-24 ans (56% note 10, +6), les 25-34 ans (55%, +3) et les catégories populaires (53%, +4).

Malgré ces progressions, cette certitude demeure plus importante avec l’âge (jusqu’à 68% des 65 ans et plus sont certains d’aller voter, note 10) et chez les cadres et professions intermédiaires (58%).

Enfin, la certitude de se rendre aux urnes reste plus faible qu’en 2017 à la même période, c’est-à-dire 11 jours avant le 1er tour (63% certains d’aller voter, note 10).

A ce jour, les plus jeunes, les milieux populaires et électeurs de gauche sur-représentés chez les abstentionnistes potentiels

A partir de cette même échelle allant de 0 à 10 (0 signifie être tout à fait certain de ne pas aller voter et 10 tout à fait certain d’aller voter), 25% des électeurs envisagent ou se disent certains de ne pas aller voter (notes 0 à 8 sur 10).

Les populations qui ont le plus l’intention de ne pas se rendre aux urnes sont :

  • Les plus jeunes (32% des moins de 50 ans envisagent ou se disent certains ne de pas aller voter, contre 23% des 50-64 ans et 16% des 65 ans et +)
  • Les catégories populaires (35%, contre 23% des cadres et professions intermédiaires)
  • Les électeurs de gauche (26% des électeurs de 2017 de J.-L. Mélenchon, 25% B. Hamon, contre 17% E. Macron, 11% F. Fillon et 17% M. Le Pen)

Les raisons de l’abstention : défiance envers le monde politique, offre électorale pas satisfaisante, élection jouée d’avance et campagne pas au niveau

Les Français qui envisagent de ne pas aller voter ou ne sont pas certains d’y aller (probabilité 0 à 8 sur 10) expliquent leur choix par ces raisons :

  • Ils ne font pas confiance aux politiques (cité par 58%, 3 réponses possibles parmi 8 items)
  • Aucun des candidats ne leur convient (42%)
  • L’élection est jouée d’avance (36%)
  • La campagne n’est pas intéressante, pas au niveau (33%)
  • Ils ne connaissent pas bien les candidats et leur programme (23%)
  • Pour des raisons pratiques (pas disponible ce week-end, ne savent pas où voter, etc.) (23%)
  • Cela ne sert à rien de voter (19%)
  • Et 7% citent une autre raison

Au 1er tour, E. Macron reste nettement en tête des intentions de vote exprimées (28%, +0.5)

M. Le Pen progresse (21%, +1) et devance J.-L. Mélenchon (15.5%, +0.5)

E. Zemmour (10.5%, +0.5) et V. Pécresse (9.5%, -0.5) sont distancés

Emmanuel Macron est crédité de 28% des intentions de votes exprimées, après une baisse entre de 6 points entre le 8 et le 21 mars, il est stable cette semaine (+0.5). Le Président sortant disposerait d’un soutien très solide de ses propres électeurs de 2017 (81% voteraient à nouveau pour lui) et du soutien d’1 électeur sur 4 de François Fillon et près d’1 sur 5 de Benoît Hamon. Il arriverait nettement en tête chez les 50-64 ans (29%), 65 ans et plus (34%), les cadres (34%) et professions intermédiaires (30%). A la même époque en 2017, Emmanuel Macron était à 23.5%.

Marine Le Pen poursuit sa dynamique positive et consolide son avance sur les autres prétendants au 2nd tour (21%, +1 en une semaine, +3 en trois semaines)

Le socle électoral de Marine Le Pen continue de se reconstituer progressivement : 68% (+3 en une semaine, +18 en trois semaines) de ses électeurs de 2017 voteraient à nouveau pour elle. La candidate RN bénéficierait également du soutien d’1 électeur sur 10 de François Fillon. Elle arriverait nettement en tête au sein des catégories populaires (31%). A la même époque en 2017, Marine Le Pen était à 22.5%

Jean-Luc Mélenchon est crédité de 15.5% des voix et poursuit sa progression (+0.5 en 1 semaine, +1.5 en 2 semaines). Yannick Jadot (4%, -0.5) et Fabien Roussel (2.5%, -1) reculent légèrement.

Jean-Luc Mélenchon connait le même phénomène que Marine Le Pen : il continue de reconquérir ses propres électeurs de 2017 (64% voteraient à nouveau pour lui, +5 en une semaine, +13 en trois semaines). Le candidat Insoumis aurait le soutien d’1 électeur sur 4 de Benoît Hamon (23%, +7). A la même époque en 2017, Jean-Luc Mélenchon était à 18.5%.

Eric Zemmour (10.5%, +0.5) et Valérie Pécresse (9.5%, -0.5) pour la première fois mesurée sous la barre symbolique des 10%, sont tous deux distancés dans la course au 2nd tour.

Le candidat soutenu par Reconquête bénéficierait du soutien d’1 électeur sur 5 de Marine Le Pen et de François Fillon

Valérie Pécresse ne parvient toujours pas à mobiliser une majorité d’électeurs fillonistes de 2017 (42%, stable).

Les autres candidats sont crédités de moins de 3% des voix exprimées.

6 électeurs sur 10 voteront par enthousiasme, 4 sur 10 par défaut

61% des électeurs voteront plutôt par enthousiasme, 39% par défaut.

Dans le détail, les électeurs qui déclarent le plus que leur vote sera un vote par enthousiasme sont ceux d’Eric Zemmour (81%) et de Marine Le Pen (76%) assez nettement devant ceux d’Emmanuel Macron (64%), de Valérie Pécresse (60%). Les potentiels électeurs de Jean-Luc Mélenchon (54% enthousiasme, 46% défaut) et de Yannick Jadot (48% enthousiasme, 52% défaut) sont beaucoup plus partagés et moins enthousiastes qu’en janvier (respectivement -20 et -20).

La sureté du choix progresse fortement en 1 semaine (75%, +6)

A ce jour, 75% (+6 en une semaine) des électeurs qui ont l’intention d’aller voter (notes 9 à 10) se disent certains de leur choix. A l’inverse, 25% (-6) d’entre eux pourraient changer d’avis d’ici à l’élection, des chiffres stables en une semaine.

La certitude du choix progresse cette semaine dans la plupart des électorats :  Yannick Jadot (même si elle reste très fragile, 54%, +8), Marine Le Pen (82%, +7), Eric Zemmour (83%, +7), Jean-Luc Mélenchon (73%, +5).
Elle reste stable mais à un niveau très élevée chez les potentiels électeurs d’Emmanuel Macron (84%, =).

A noter que la sureté du choix est plus forte qu’en 2017 à la même période, soit 11 jours avant le 1er tour (70%).

Au 2nd tour, l’écart n’a jamais été aussi serré entre Emmanuel Macron (52.5%, -3.5) et Marine Le Pen (47.5%, +3.5)

Compte-tenu des résultats mesurés au 1er tour et des marges d’erreur (cf. slide 31), la configurations E. Macron / M. Le Pen est aujourd’hui la seule hypothèse plausible.

La hausse de Marine Le Pen s’explique par 2 phénomènes :

  • Une dynamique positive au 1er tour
  • Un meilleure report de voix des potentiels électeurs de 1er tour d’Éric Zemmour (79%, +10 en une semaine) et dans une moindre mesure de Jean-Luc Mélenchon (31%, +4)

Toutefois, Emmanuel Macron l’emporterait grâce à un meilleur score au 1er tour et à de bons reports de voix des électeurs de Yannick Jadot (66%), de Valérie Pécresse (43% E. Macron, 27% M. Le Pen, 30% abstention) et des électeurs qui n’ont pas exprimé d’intention de vote au 1er mais qui iraient voter au 2nd (37% E. Macron, 48% s’abstiendraient).

Télécharger le rapport : Les Français et l’élection présidentielle 2022

 

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ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection présidentielle de 2022. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 1 531 personnes représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 416 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 28 au 30 mars 2022.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.

Pour les questions d’opinion, l’ensemble de l’échantillon est pris en compte

Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,1 points de pourcentage. »