Une majorité de Français a le sentiment que son pouvoir d’achat a baissé depuis 2017

Le pouvoir d’achat est à ce jour le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à la présidentielle de 2022

Le pouvoir d’achat est pour le moment le thème qui comptera le plus dans le choix des électeurs à l’élection présidentielle de 2022 (45% des citations parmi trois réponses possibles), en progression de 4 points depuis le 22 septembre, et de 12 points depuis fin juin.

Il devance nettement la sécurité (30%, -1 en un mois et -8 en quatre mois), l’immigration (27%, stable), la santé (26%) en baisse de 3 points en un mois, et l’environnement/écologie (25%, +1).
Près d’1 Français sur 5 cite :
les retraites (22%, +1), l’emploi (21%, +1), les inégalités/injustices sociales (18%, +2), l’éducation (17%, +2) et la menace terroriste (16%, stable).

Les autres thèmes cités sont : la fiscalité (13%, -1), la protection sociale (11%, stable), la dette publique (8%, -1), les inégalités hommes/femmes (6%, -1), la place de la France dans le monde (5%, -1) et le logement (4%, -1).

En 4 mois, le thème du pouvoir d’achat est important et progresse fortement :

  • Au sein des communes rurales (55%, +22), dans les petites agglomérations de 2 000 à 20 000 hab. (54%, +16) et moyennes agglomérations de 20 000 à 10 000 habitants (45%, +18). A l’inverse, cet enjeu ne progresse que très légèrement au sein des grandes agglomérations de province (39%, +5) et dans l’agglomération parisienne (30%, +1)
  • Chez les professions intermédiaires (48%, +21), les ouvriers (61%, +16) et employés (46%, +12). Un enjeu qui est un peu moins décisif pour les cadres (41%, +10) et les retraités (40%, +7)
  • Au sein des tranche d’âge d’actifs (25-64 ans), 48% à 51% d’entre eux citent ce thème (+12 à +18), contre 32% (+8) des 18-24 ans et 38% (+5) des 65 ans et plus
  • Chez les personnes qui se restreignent pour boucler leurs fins de mois (53%, +15), contre 40% (+10) chez les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre

A ce jour, les thèmes qui compteront le plus :

  • Pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon de 2017 sont le pouvoir d’achat (48%), la santé (34%) et les inégalités (33%)
  • Les électeurs de Benoît Hamon citent le pouvoir d’achat (50%), l’environnement (39%) et les inégalités (38%)
  • Les électeurs d’Emmanuel Macron évoquent en priorité le pouvoir d’achat (43%), et l’emploi (31%)
  • Le top 3 des thèmes qui compteront le plus pour les électeurs de François Fillon sont la sécurité (46%), l’immigration (44%), et le pouvoir d’achat (39%)
  • Les électeurs de Marine Le Pen citent l’immigration (54%), le pouvoir d’achat (52%) et la sécurité (37%)

Une majorité de Français (57%) a le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé depuis 2017

Par rapport à 2017, 57% des Français ont le sentiment que leur pouvoir d’achat a baissé, dont 32% un peu et 25% beaucoup. A l’inverse 17% considèrent qu’il a augmenté, dont 11% un peu et 6% beaucoup. 25% des Français ont le sentiment qu’il est resté le même.

Dans le détail, le sentiment d’une baisse du pouvoir d’achat depuis 2017 est majoritaire (absolu ou relatif) au sein de toutes les catégories de population, toutefois des écarts d’intensité sont à noter :

  • Les Français qui bouclent difficilement leurs fins de mois ont nettement plus le sentiment d’avoir perdu du pouvoir d’achat en 4 ans et demi (74%) que ceux qui les bouclent facilement (44%)
  • La perception d’une baisse du pouvoir d’achat augmente avec l’âge : 68% des 50-64 ans et 63% des 65 ans et plus ont ce sentiment, contre 40% des moins de 35 ans
  • Politiquement, les électeurs de Marine Le Pen du 1er tour en 2017 sont plus nombreux à exprimer une baisse du pouvoir d’achat (69%), les électeurs d’Emmanuel Macron les moins nombreux (42% a baissé, 34% resté le même).

Les postes de dépenses qui ont le plus augmenté ces dernières années pour les Français sont les essentiels du quotidien (se chauffer, se nourrir)

Pour les Français, les postes de dépenses qui ont le plus augmenté ces dernières années sont se chauffer (63%), se nourrir (62%), et nettement derrière, se déplacer (42%). Près d’1 Français sur 4 cite se loger (28%) et payer les impôts (23%), et 1 Français sur 5 évoque se soigner (19%).

Les autres postes évoqués sont : partir en vacances (13%), s’habiller (7%), téléphoner/communiquer/internet (7%), se divertir (6%), équiper/décorer son logement (6%).

Seuls 2% des Français déclarent qu’aucun de ces postes de dépenses n’a augmenté.

Dans le détail, on observe quelques différences au sein des catégories de population :

  • Se nourrir est davantage cité par les Français qui bouclent difficilement leurs fins de mois (69%, contre 58% bouclent facilement), et les femmes (69%, contre 55% hommes)
  • Se chauffer est davantage cité par les seniors (73% chez les 50 ans et plus, contre 42% chez les moins de 35 ans), et par les propriétaires (68%, contre 56% locataires)
  • Se loger est un poste de dépenses davantage cité par les locataires (40%, contre 21% propriétaires), par les habitants des grandes agglomérations de province (36%) et de l’agglomération parisienne (33%)
  • Se déplacer est davantage évoqué au sein des communes rurales (51%), et plus globalement en province (44%, contre 33% dans la région parisienne), par les professions intermédiaires (50%) et les 50-64 ans (50%)

Pour des raisons financières, entre un quart et un tiers des Français ont dû renoncer ces derniers mois à des activités de loisirs (vacances, sortie) ou à des dépenses essentielles du quotidien (alimentation, chauffage)

Pour des raisons financières, un tiers des Français déclare avoir renoncé ces derniers mois à des activités de loisirs :

  • Partir en vacances (35%)
  • Faire une sortie (cinéma, restaurant, bar, etc.) (32%)

1 Français sur 4 a renoncé à des achats essentiels du quotidien :

  • Acheter certains produits alimentaires (26%)
  • Chauffer convenablement mon logement (25%)

Un peu moins d’1 Français sur 5 a renoncé à aider financièrement (proches et associations) ou à se soigner :

  • Aider financièrement mes proches (18%)
  • Faire un don à des associations (17%)
  • Me soigner, prendre soin de ma santé (consultation chez le médecin, traitement, opérations, etc.) (17%)

Et 4% des Français ont dû renoncer à payer les études/la scolarité de leurs enfants.

Au global, deux tiers des Français (67%) ont dû renoncé à au moins une de ces activités ces derniers mois pour des raisons financières. A l’inverse, un tiers d’entre eux (32%) déclare n’avoir renoncé à aucune.

Entre les Français qui ont des fins de mois compliquées et ceux qui les bouclent facilement, l’item où l’écart est le plus important est « faire une sortie (cinéma, restaurant, bar, etc.) » : 58% des premiers y ont renoncé ces derniers mois pour des raisons financières, contre « seulement » 13% des seconds (soit un écart de 45 points).

En termes d’âge, les 65 ans et plus sont plus nombreux à n’avoir renoncé à rien (42%, contre 25%-33% dans les autres tranches d’âge). Les activités de loisirs (partir en vacances, et faire une sortie) sont davantage cités par les parents (respectivement 45% et 41%).

Pour améliorer le pouvoir d’achat, aucune des 10 personnalités testées n’obtient la confiance de plus de 3 Français sur 10. Emmanuel Macron (30%) devance légèrement Xavier Bertrand (27%) et Marine Le Pen (24%)

Pour améliorer le pouvoir d’achat des Français, aucune des 10 personnalités testées n’obtient la confiance de plus de 30% des Français. La personnalité qui bénéficie de la confiance la plus élevée est Emmanuel Macron (30% confiance, contre 69% pas confiance, dont 42% pas confiance du tout), il devance :

  • Xavier Bertrand (27% confiance, contre 72% pas confiance, dont 40% pas confiance du tout)
  • Marine Le Pen (24% confiance, contre 75% pas confiance, dont 54% pas confiance du tout)
  • Valérie Pécresse (22% confiance, contre 77% pas confiance, dont 43% pas confiance du tout)
  • Jean-Luc Mélenchon (22% confiance, contre 77% pas confiance, dont 51% pas confiance du tout)
  • Eric Zemmour (19% confiance, contre 80% pas confiance, dont 61% pas confiance du tout)
  • Michel Barnier (18% confiance, contre 80% pas confiance, dont 41% pas confiance du tout)
  • Yannick Jadot (17% confiance, contre 81% pas confiance, dont 47% pas confiance du tout)
  • Nicolas Dupont Aignan (16% confiance, contre 82% pas confiance, dont 54% pas confiance du tout)
  • Anne Hidalgo (16% confiance, contre 83% pas confiance, dont 53% pas confiance du tout)

D’un point de vue politique :

  • A gauche, Jean-Luc Mélenchon bénéficie de la confiance de 66% de ses électeurs de 2017. En revanche, Yannick Jadot et Anne Hidalgo n’obtiennent la confiance que d’une minorité des électeurs de Benoît Hamon (respectivement 44% et 37%)
  • Emmanuel Macron a la confiance de 70% de ses électeurs du 1er tour en 2017 et de 42% de ceux de François Fillon
  • A droite, les électeurs de François Fillon font davantage confiance à Xavier Bertrand (71%) qu’à Valérie Pécresse (54%) et Michel Barnier (53%)
  • Les électeurs de Marine Le Pen sont une majorité à faire confiance à leur candidate de 2017 (71%)
  • Eric Zemmour n’obtient la confiance que d’une minorité d’électeurs de Marine Le Pen (42%) et de François Fillon (26%)
  • Moins d’1 électeur sur 4 de Marine Le Pen en 2017 fait confiance à Nicolas Dupont-Aignan (23%)

Les 65 ans et plus font davantage confiance aux candidats de droite (37% X. Bertrand – 32% V. Pécresse et M. Barnier), les 18-24 ans à Emmanuel Macron (40%) et aux candidats de gauche (37% J.-L. Mélenchon – 25% A. Hidalgo).

Les personnes qui éprouvent des difficultés à boucler leurs fins de mois font le plus confiance à Marine Le Pen (30%), et ceux qui les bouclent facilement à Emmanuel Macron (37%).

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