Ils perpétuent le phénomène de reproduction sociale, contribuent à rationner les biens publics tels que l’enseignement et les activités culturelles, et s’efforcent de circonscrire toute tentative de révolutionner un système dont ils profitent égoïstement. A partir d’une analyse des transformations urbaines, l’économiste Gilles Saint-Paul livre une critique acerbe de cette frange « bobo », émergée à l’ère de l’économie de la connaissance et qui, sous couvert de convivialité, d’affranchissement des normes traditionnelles et de souci environnemental, bunkérise la ville à la manière des châteaux d’antan. Car s’ils souhaitent sacrifier les infrastructures de transport au profit d’espaces ludiques et créatifs, c’est avant tout parce qu’eux-mêmes vivent au cœur d’une ville dont ils dessineraient progressivement les contours.