La mobilisation des organisations syndicales et étudiantes bénéficie du soutien ou de la sympathie d’une majorité de Français (53%).
Plus précisément, 27% des personnes interrogées par Elabe pour BFMTV apportent leur soutien à la mobilisation et 26% expriment leur sympathie. A l’inverse, 22% y sont opposées (14%) ou hostiles (8%). Enfin, 25% des Français se montrent indifférents à la mobilisation.
Les femmes (58%), les personnes âgées de 50 à 64 ans (61%), les employés (59%) et les ouvriers (61%) constituent les catégories de population qui soutiennent ou expriment le plus largement de la sympathie à l’égard de la mobilisation contre la réforme du droit du travail.
Bien qu’une majorité relative (44%) des personnes âgées de 65 ans et plus expriment leur soutien (22%) ou sympathie (22%), un tiers d’entre elles (34%) déclarent être opposées (23%) ou hostiles (11%) à la mobilisation, soit un taux significativement plus élevé que la moyenne.
Parmi les cadres, le taux d’hostilité ou opposition atteint 35%, quasiment au même niveau que le score de soutien ou sympathie (40%).
D’un point de vue politique, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon affichent un soutien ou une sympathie très large à l’égard de la mobilisation (respectivement 80% et 79%). Le taux de soutien atteint même 55% chez les électeurs du leader de la France Insoumise. 64% de l’électorat de 1er tour de Marine Le Pen se montrent bienveillants, dont 37% expriment leur soutien.
A l’inverse, l’opposition et l’hostilité prennent le pas parmi les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron (48%, dont 35% sont opposés et 13% hostiles).
Les électeurs de François Fillon se montrent assez partagés : 40% se montrent opposés (22%) ou hostiles (18%), 38% affichent leur soutien (16%) ou leur sympathie (22%).
Pour une majorité de Français, cette réforme du droit du travail donne plus de liberté aux entreprises (82%) et constitue une menace pour les droits des salariés (65%). Les conséquences positives sur la création d’emplois apparaissent peu crédibles (36%).
« Libérer les entreprises » : quelle qu’en soit l’opinion des Français à l’égard de l’ « entreprise », le leitmotiv du gouvernement semble avoir été entendu par les Français, quasi-unanimes (82%) pour affirmer que cette réforme du droit du travail donne plus de libertés aux entreprises.
La perception d’une réforme qui menace les droits des salariés semble néanmoins être le pendant de la « libération » de l’entreprise aux yeux de l’opinion publique : 65% estiment qu’elle une menace pour les droits des salariés.
Enfin, seul un Français sur trois (36%) estiment qu’elle permettra de créer des emplois. Les conséquences directes sur la création d’emploi apparaissent peu crédibles pour une majorité.
Le constat d’une liberté accrue pour les entreprises est majoritaire auprès de l’ensemble des catégories de population et des électorats de la présidentielle.
La perception d’une menace pour les droits des salariés est plus intense auprès des catégories populaires, mais une majorité de cadres (58%) et de retraités (60%) partagent également cet avis. D’un point de vue politique, seuls les électeurs d’Emmanuel Macron (60%), et dans une moindre mesure ceux de François Fillon (52%) démentent cette affirmation.
Les conséquences positives sur l’emploi restent peu crédibles auprès de l’ensemble des catégories de population, même si ce scepticisme est moins largement partagé chez les cadres (54%). En revanche, 65% des électeurs d’Emmanuel Macron et 52% de ceux de François Fillon défendent ce pronostic.
L’augmentation de 25% des indemnités légales de licenciement est plébiscitée par les Français. Le référendum d’entreprise et la fusion des instances représentatives sont approuvées par une majorité. Le plafonnement des indemnités en cas de licenciement abusif est rejeté.
Invités à se prononcer sur chacune des neuf mesures testées, 81% des Français sont favorables à l’augmentation de 25% des indemnités légales de licenciement.
Le référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur dans les entreprises de moins de 20 salariés, ainsi que la fusion des instances représentatives reçoivent un accueil assez favorable : respectivement 70% et 65% des Français y adhérent.
Cinq mesures reçoivent un accueil mitigé :
- La réduction à 12 mois du délai de saisine des prud’hommes par le salarié (52%)
- La modification du périmètre d’appréciation des difficultés économiques pour engager un plan social, passant au national (52%)
- La primauté des accords d’entreprise dans un certain nombre de domaines (50%)
- L’assouplissement de la réglementation du recours au CDD et à l’intérim par des accords de branche (49%)
- La généralisation des contrats de projet (45%)
Enfin, le plafonnement à 20 mois d’ancienneté des indemnités prud’homales dues par l’employeur en cas de licenciement abusif est rejeté par 64% des Français.
Les cadres et les retraités apportent un accueil globalement favorable à l’ensemble des mesures, et supérieur à la moyenne. Seul le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif est rejeté par une majorité d’entre eux.
A l’inverse, le rejet des mesures est plus important auprès des employés et plus encore auprès des ouvriers. Seul l’augmentation de 25% des indemnités légales de licenciement sont clairement approuvés auprès de cette population.
D’un point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron et de François Fillon apportent un soutien majoritaire et large à l’ensemble des mesures, hormis le plafonnement des indemnités prud’homales (43% parmi les électeurs d’Emmanuel Macron et 51% parmi ceux de François Fillon).
Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, Benoît Hamon et Marine Le Pen apportent un soutien timide à l’augmentation de 25% des indemnités de licenciement, au référendum d’entreprise et à la fusion des instances représentatives, mais s’opposent assez largement aux autres mesures testées.
Télécharger ici : Les Français et la mobilisation contre la réforme du code du travail / Sondage ELABE pour BFMTV