L’approbation de la mobilisation et le souhait qu’elle continue demeurent majoritaires dans l’opinion mais reculent en 2 semaines

L’approbation de la mobilisation et le souhait qu’elle continue demeurent majoritaires dans l’opinion mais reculent nettement en 2 semaines

58% des Français approuvent la mobilisation contre la réforme des retraites, en baisse de 5 points depuis le 17 avril 2023. Dans le détail, 38% (-2) la soutiennent et 20% (-3) en ont de la sympathie. A l’inverse, 27% (+2) désapprouvent la mobilisation, dont 15% (+2) qui y sont opposés et 12% (=) hostiles. Enfin, 15% (+3) déclarent y être indifférents.

60% (-4) des Français souhaitent que cette mobilisation se poursuive, dont 36% (en forte baisse de 9 points) qu’elle se durcisse et 24% (+5) qu’elle continue de la même façon qu’actuellement. A l’inverse, 39% (+4) des Français estiment que cette mobilisation doit s’arrêter.

La désapprobation de la mobilisation et le souhait qu’elle s’arrête progresse chez les retraités (46%, +12 désapprobation / 60%, +4 doit s’arrêter) et chez les électeurs d’Emmanuel Macron (59%, +9 / 80%, +6).

A contrario, l’approbation et le souhait que la mobilisation continue demeurent élevés chez les actifs (63%, – 4 approbation / 69% doit continuer), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (84% / 90%) et de Marine Le Pen (70% / 69%). A noter toutefois que le souhait d’un durcissement de la mobilisation recule nettement dans toutes les catégories de population, y compris au sein de ces trois populations (actifs 43%, -10 / électeurs JLM 61%, -6 / électeurs MLP 45%, -9).

Violences avec les forces de l’ordre : 78% condamnent, 32% comprennent

Concernant les actes violents et affrontements avec les forces de l’ordre qui ont eu lieu lors des manifestations contre la réforme des retraites :

  • 78% les condamnent, 22% ne les condamnent pas
  • 32% les comprennent, 68% ne les comprennent pas

A noter que 17% des Français condamnent ET comprennent ces violences.

Une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population et électorats condamne les violences, à noter toutefois que près de 4 jeunes sur 10 (38% des 18-34 ans) ne les condamnent pas.

L’incompréhension est majoritaire dans toutes les catégories, sauf chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (53% comprennent), elle croit nettement avec l’âge : de 54% chez les moins de 35 ans à 86% chez les 65 ans et plus.

La condamnation et l’incompréhension sont fortement exprimées par les Français qui estiment que la mobilisation doit s’arrêter (plus de 90%).

Discussions à venir sur le travail : 3 Français sur 4 pensent que le gouvernement n’écoutera pas et ne prendra pas en compte les propositions des organisations syndicales

Le gouvernement a proposé aux syndicats de salariés et organisations patronales des discussions dans les semaines à venir sur le travail. 76% des Français pensent que le gouvernement ne fera pas preuve d’écoute et ne prendra en compte les propositions des organisations syndicales.

Le scepticisme est majoritaire dans toutes les catégories de population, il est notamment très présent chez les actifs (79%). Seuls les électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron font l’hypothèse que le gouvernement sera dans une posture d’écoute et de prise en compte des demandes des syndicats (66%).

Les sujets prioritaires sur lesquels l’exécutif, les syndicats de salariés et les organisations patronales doivent négocier aux yeux des Français sont les salaires, devant la réforme des retraites et la pénibilité

Pour les Français, les 3 sujets dans le domaine du travail sur lesquels l’exécutif, les syndicats de salariés et les organisations patronales doivent négocier en priorité sont le niveau des salaires (52%, 3 réponses possibles parmi 15 items), devant la réforme des retraites (39%) et la pénibilité (36%).

Derrière ces 3 enjeux, les Français citent l’égalité salariale entre les hommes et les femmes (29%) et les fins de carrière, l’emploi des seniors (28%).

Puis, moins d’1 Français sur 5 évoque les burn-outs, le stress au travail, le droit à la déconnexion (17%), le chômage (16%), la formation professionnelle, l’acquisition de compétences tout au long de sa carrière (15%), les nouvelles organisations du travail (15%), la transition écologique et le monde du travail (11%), l’amélioration du dialogue social en entreprise (10%), la réduction du temps de travail (8%), les discriminations à l’embauche et dans les carrières (7%), l’impact des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle dans le monde du travail (5%) et les accidents du travail (5%).

La question des salaires, de la réforme des retraites et de la pénibilité sont dans le top 3 des sujets prioritaires au sein de toutes les catégories de population et électorats, sauf chez les électeurs d’Emmanuel Macron et les retraités qui citent nettement moins la réforme des retraites (respectivement par 16% et 26%) et davantage l’égalité salariale H-F (38% et 44%, leur 2ème sujet prioritaire). D’autres écarts peuvent être notés :

  • Les salaires et la réforme des retraites sont particulièrement évoqués par les actifs (respectivement par 55% et 45%), par les électeurs de Marine Le Pen (59%, 52%) et de Jean-Luc Mélenchon (56%, 52%).
  • La pénibilité est particulièrement citée par les ouvriers (46%) et les femmes (40%), l’égalité salariale H-F par les femmes (35%), l’emploi des seniors par les 50 ans et plus (36%), la transition écologique par les moins de 35 ans (22%), les cadres (20%) et par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (18%).

Pour 4 Français sur 10, personne ne sort gagnant de la séquence sur la réforme des retraites

Le RN/Marine Le Pen (en forte hausse depuis mi-mars) et les syndicats de salariés ressortent les plus renforcés aux yeux des Français

40% (-3 points depuis le 14 mars 2023) des Français estiment qu’il n’y a pour le moment aucun gagnant de cette séquence sur la réforme des retraites.

32% (+9) considèrent que le Rassemblement National et de Marine Le Pen juste devant les syndicats de salariés (30%, -1) ressortent les plus renforcés de cette séquence, 18% (+2) qu’il s’agit d’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Elisabeth Borne, 12% (-3) l’opposition de gauche/la NUPES et 9% (-5) Les Républicains.

Depuis mi-mars :

  • Le RN/MLP est en hausse au sein de tous les électorats (+9 à +11) et l’exécutif chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (21%, +10)
  • La NUPES (5%, -11) et Les Républicains (11%, -17) reculent chez les électeurs d’Emmanuel Macron au profit du RN et du sentiment que personne ne sort renforcé

A ce jour :

  • Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon estiment que les syndicats (44%) sortent gagnant de cette séquence, nettement devant la NUPES (31%) et le RN (31%) au coude-à-coude
  • Pour la moitié des électeurs d’Emmanuel Macron, personne ne sort renforcé de cette séquence (46%). L’autre moitié cite dans les mêmes proportions l’exécutif (26%), les syndicats (26%) et le RN (26%)
  • Aux yeux des électeurs de Marine Le Pen, leur propre camp est le principal gagnant (47%) devant personne (33%)
  • Le sentiment que personne ne ressort gagnant de cette séquence reste particulièrement présent chez les abstentionnistes (52%).

Une majorité de Français pense que s’ils arrivaient au pouvoir, la Nupes et le RN supprimeraient la réforme des retraites d’Emmanuel Macron

S’ils étaient au pouvoir, 61% des Français pensent que la NUPES supprimeraient la réforme des retraites d’Emmanuel Macron, ils sont 54% à partager cette opinion à l’égard du Rassemblement National.
A l’inverse, si Les Républicains étaient au pouvoir, 83% des Français font le pronostic qu’ils
garderaient cette réforme.

Plus de 80% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen pensent que leur camp respectif reviendraient sur cette réforme. Si les électeurs d’Emmanuel Macron partagent en majorité cette opinion pour la Nupes (67%), ils pensent à l’inverse que le RN la conserverait (57%).

Les Français pensent qu’aucun des principaux partis d’opposition ne ferait mieux qu’Emmanuel Macron

S’ils étaient au pouvoir :

  • 27% des Français pensent que Marine Le Pen et le Rassemblement National feraient mieux qu’Emmanuel Macron, 40% ni mieux ni moins bien et 33% moins bien
  • 19% pensent que Jean-Luc Mélenchon et la NUPES feraient mieux, 41% ni mieux ni moins bien et 40% moins bien
  • 9% pensent que les dirigeants du parti « Les Républicains » feraient mieux, 70% ni mieux ni moins bien et 21% moins bien

70% des électeurs de Marine Le Pen et de Jean-Luc Mélenchon pensent que leur camp respectif ferait mieux qu’Emmanuel Macron.
Les électeurs d’Emmanuel Macron, à l’inverse, estiment qu’ils feraient moins bien (74% JLM/NUPES, 66% MLP/RN).

Les sympathisants LR doutent des dirigeants de leur parti : 66% pensent qu’ils feraient ni mieux ni moins bien (et 29% mieux).

Télécharger le rapport : Les Français, la réforme des retraites (vague 14) et les oppositions

Crédits image : Flickr /