Les Français favorables à des mesures plus fermes pour faire face à la menace terroriste

Menace terroriste : un niveau d’inquiétude élevé, de plus en plus intense

81% des Français déclarent être inquiets face à la menace terroriste en France, dont 35% très inquiets (en hausse de 4 points en 1 mois et demi).

Cette inquiétude traverse toutes les catégories de population, quel que soit le genre, l’âge, la classe sociale ou encore la sensibilité politique du répondant.

Cette peur est cependant encore plus intense auprès des plus de 50 ans (89%, dont 43% très inquiets) et des électeurs de Marine Le Pen (94% dont 60%) et d’Éric Zemmour (98% dont 68%).

En un mois et demi, l’intensité de l’inquiétude progresse fortement chez les plus de 50 ans (+10), les habitants des communes rurales (+14) et les électeurs de Marine Le Pen (+15).

Si elle reste exogène et endogène aux yeux de 40% des Français, 44% considèrent que la menace vient avant tout de l’intérieur (individus déjà insérés dans la société française).

Cette inquiétude pèse sur les habitudes du quotidien : 41% (-2) envisagent de changer leur comportement à cause de cette crainte du risque terroriste, en évitant les grands évènements, les transports en commun, les lieux touristiques et grandes villes, en sortant moins dans les restaurants et bars, etc.

Une inquiétude grandissante sur la sécurité dans la perspective des JO de Paris 2024

Alors que le doute était déjà présent, en à peine un mois et demi, l’opinion publique évolue négativement : 52% des Français considèrent aujourd’hui que la France ne sera pas à la hauteur des enjeux de sécurité pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 l’été prochain.

Par rapport à la mesure du 25 octobre, cette opinion est en hausse de 7 points et devient majoritaire.

Le scepticisme progresse dans toutes les catégories de population, et plus particulièrement chez les cadres (50%, +16), les retraités (55%, +12) et les habitants de la région parisienne (56%, +11). Politiquement, il progresse particulièrement chez les électeurs de Marine Le Pen (71%, +18) et d’Éric Zemmour (75%, +11) mais n’épargne pas non plus les électeurs d’Emmanuel Macron (29%, +6).

La conscience que le risque zéro n’existe pas, mais l’opinion convaincue que l’on peut quand même le réduire

Si 18% pensent qu’il est possible d’atteindre le risque zéro face à la menace terroriste, la très grande majorité (82%) concèdent que le risque zéro n’existe pas. En revanche, 63% jugent qu’il est possible de le réduire. Seuls 19% pensent que nous ne pouvons rien faire de plus face au risque terroriste.

L’ensemble des catégories de population s’accordent sur ce diagnostic, avec quelques nuances politiques : les électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour considèrent davantage que le risque zéro est possible en prenant de nouvelles mesures (respectivement 31% et 47%), alors que ceux de Jean-Luc Mélenchon s’accordent davantage sur le fait que l’on ne peut pas faire davantage que les mesures déjà en place (36%).

Face à cette forte inquiétude, une demande de fermeté : adhésion forte à la rétention de sûreté automatique pour les condamnés pour terrorisme, à l’injonction de soins et à l’arrestation préventive des fichés S des radicalisés

Les différentes mesures proposées ces derniers jours dans le débat public pour une plus grande fermeté reçoivent un accueil très favorable :

  • Maintenir automatiquement dans un centre socio-médico-judiciaire de sûreté (rétention de sûreté) à la fin de leur peine de prison les individus condamnés pour terrorisme ou apologie du terrorisme : 84%, dont 49% très favorable
  • Donner la possibilité aux préfets de demander une injonction de soins (sans procédure judiciaire) pour les personnes radicalisées suivies pour troubles psychiatriques : 81% dont 42% très favorable
  • Arrêter de manière préventive tous les individus fichés S pour radicalisation islamiste, au nom du principe de précaution, le temps d’évaluer leur situation (mesure qui nécessiterait une modification de la Constitution) : 75%, dont 39% très favorable

Alors que ces propositions émanent de camps politiques différents, elles reçoivent un assentiment majoritaire de l’ensemble des électorats, y compris de gauche. Seule l’arrestation préventive des fichés S divise davantage à gauche, mais reste majoritairement soutenue (54% dans l’électorat de J-L Mélenchon).

Dans un climat de défiance généralisée, Marine Le Pen est celle qui recueille la confiance la plus large pour faire face au risque terroriste

Aucun des principaux responsables politiques ne recueille la confiance d’une majorité de Français.

Dans ce contexte, Marine Le Pen est celle à qui l’opinion publique accorde la plus grande confiance : 41% (+2 par rapport au 25 octobre dernier). Elle bénéficie d’un soutien quasi-unanime de ses électeurs de 2022 (91%) mais également de ceux d’Éric Zemmour (88%). Elle parvient également à recueillir la confiance de 40% des électeurs de Valérie Pécresse, 24% de ceux d’Emmanuel Macron et 15% de ceux de Jean-Luc Mélenchon.

Plus loin derrière, on retrouve les membres de l’exécutif : Emmanuel Macron (31%, +1) et Gérald Darmanin (31%, -1).

Moins d’un Français sur quatre font confiance aux dirigeants de LR (26%, -2), à Eric Zemmour (21%, +1) et aux dirigeants des partis de gauche (les dirigeants du PS 20%, Fabien Roussel 19%, les dirigeants EELV 16% et Jean-Luc Mélenchon 14%).

 

Téléchargez le rapport d’études : Les Français et la menace terroriste, sondage « L’Opinion en direct » ELABE pour BFMTV

 

Crédits images : BRI-PP9 – Wikimedia Commons