Les statistiques ont été instaurées dans le débat public comme une norme pour disposer d’une base commune d’argumentation mais condamnées pour trop de froideur et soupçonnées d’être manipulées, leur déclin accompagne l’essor de la post-vérité. Depuis leur invention les statistiques sont critiquées parce qu’elles offriraient une lecture trop lisse du réel, gommant les particularismes. Le sociologue William Davies estime que les big data offrent un outil de mesure peut-être plus adapté pour mesurer les dynamiques de l’époque. Notamment parce que les big data s’appuient sur des identités dessinées progressivement par les individus plutôt que sur des classifications importées sur eux. Seulement, il n’existe pas pour l’instant de partage collectif de ces informations, pas d’équivalent moderne à l’Insee. Et si on ne parvient pas à construire des mesure communes, comment pourrons nous construire un monde partagé ?
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