Les Français et le droit d’asile

Si 7 Français sur 10 sont favorables au principe du droit d’asile

71% des Français sont favorables à l’existence du droit d’asile en France, dont 19% très favorables et 52% plutôt favorables. A l’inverse, 29% y sont opposés, dont 20% plutôt opposés et 9% très opposés.

L’existence du droit d’asile est approuvée par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (84%), d’Emmanuel Macron (84%), de Valérie Pécresse (77%) et par les abstentionnistes (69%). A contrario, les électeurs de Marine Le Pen (61%) y sont majoritairement opposés.

63% jugent trop laxiste la politique migratoire et d’asile de la France

63% (+2 points depuis octobre 2019) des Français considèrent que la politique migratoire et d’asile de la France est trop laxiste, 28% (=) qu’elle est juste comme il faut et 8% (-2) qu’elle est trop ferme. Sur un temps plus long (depuis janvier 2018) on observe une relative stabilité de l’opinion (trop laxiste oscille entre 61% et 66%).

La perception d’une politique migratoire et d’asile trop laxiste est présente dans la plupart des catégories de population et électorats, elle est particulièrement prégnante chez les électeurs d’Eric Zemmour (94%), de Marine Le Pen (90%) et de Valérie Pécresse (84%), et est exprimée dans une moindre mesure par les électeurs d’Emmanuel Macron (61%).

A noter toutefois que les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (40% trop laxiste, 39% juste comme il faut) et les 18-24 ans (47% juste comme il faut, 42% trop laxiste) sont plus partagés.

64% des Français estiment qu’il faut revoir les règles du droit d’asile en France, quitte à ne plus respecter les règles européennes et internationales actuelles

64% des Français estiment qu’il faut revoir les règles du droit d’asile, quitte à ne plus respecter les règles européennes et internationales actuelles. A l’inverse, 35% qu’il ne faut pas revoir les règles du droit d’asile, et qu’il faut continuer à respecter les règles européennes et internationales.

La volonté de revoir le fonctionnement du droit d’asile en France quitte à ne plus respecter les règles supranationales est majoritaire chez les électeurs de Marine Le Pen (94%), d’Éric Zemmour (89%), de Valérie Pécresse (79%) et également, dans une moindre mesure, chez les électeurs d‘Emmanuel Macron (54%). Seuls les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont une courte majorité à s’y opposer (52%).

Une opinion publique très partagée entre une gestion pays par pays du droit d’asile (51%) et une gestion commune européenne (48%)

La gestion du droit d’asile relève actuellement de la compétence de chacun des pays européens. Ces derniers jours, un accord a été trouvé entre les 28 pays de l’Union européenne pour réformer le droit d’asile. Cet accord prévoit notamment de mettre en place un système de solidarité dans la prise en charge des réfugiés, pour équilibrer entre les pays l’accueil des réfugiés. Concernant la gestion du droit d’asile, 51% des Français sont favorables à une gestion pays par pays tandis que 48% sont favorables à une gestion commune au niveau européen.

Cette question clive politiquement : les électeurs d’Emmanuel Macron (64%) et de Jean-Luc Mélenchon (63%) sont favorables à une gestion commune au niveau européen tandis que les électeurs de Marine Le Pen souhaitent plutôt une gestion pays par pays du droit d’asile (74%).

Réactions de Jordan Bardella et d’Éric Ciotti très critiques envers le droit d’asile suite à l’attaque au couteau à Annecy : 54% des Français estiment qu’ils ont eu raison de réagir de cette manière

Après l’attaque de plusieurs personnes à Annecy (dont des enfants en bas âge) Jordan Bardella a déclaré qu’il souhaitait « restreindre le droit d’asile » et « remettre à plat » les règles de son octroi parce qu’il est selon lui « donné dans l’Union européenne de manière beaucoup trop large ». Eric Ciotti a quant à lui parlé d’« une gestion catastrophique de l’asile en Europe », « il faut changer les règles françaises et il ne faut plus se soumettre à des règles qui nous sont imposées, qui sont inadaptées », rappelant la proposition de LR d’un « bouclier constitutionnel », permettant de déroger au droit international sur les questions migratoires « au nom des intérêts de la Nation ».

54% des Français estiment que Jordan Bardella et Eric Ciotti ont eu raison de réagir de cette manière-là après l’attaque d’Annecy. A contrario, 44% considèrent qu’ils ont eu tort.

Les électeurs de Marine Le Pen (88% eu raison), d’Éric Zemmour (91%) et de Valérie Pécresse (61%) approuvent ces réactions. A l’inverse, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (63% eu tort) et d’Emmanuel Macron (63%) estiment on majorité qu’ils ont eu tort de réagir de la sorte.

Pour autant, de manière générale, 6 Français sur 10 considèrent que les personnalités politiques réagissent trop vite après ce type d’événement

De manière générale, lorsqu’il y a des événements comme des agressions ou des attaques, 61% des Français considèrent que les personnalités politiques réagissent trop vite et devraient respecter un délai permettant d’avoir plus d’éléments avant de s’exprimer sur le sujet. A l’inverse, 37% estiment qu’ils ont raison de réagir rapidement lorsqu’il y a des évènements graves, même s’ils ne connaissent pas tous les éléments.

Politiquement, les électeurs d’Emmanuel Macron (75%), de Jean-Luc Mélenchon (73%), de Valérie Pécresse (69%) et les abstentionnistes (63%) considèrent que les personnalités politiques réagissent trop vite. A l’inverse, les électeurs de Marine Le Pen (66%) et d’Eric Zemmour (61%) considèrent qu’ils ont raison de réagir rapidement lorsque de tels événements se produisent.

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Crédits image : Image par jacqueline macou de Pixabay