La politique menée par l’exécutif est jugée de plus en plus injuste et inefficace pour la situation économique du pays.
En revanche, elle apparaît conforme aux engagements de campagne pour un Français sur deux.
76% des Français estiment que la politique menée par l’exécutif est injuste et que les efforts ne sont pas répartis équitablement selon les capacités de chacun (dont 39% déclarent pas du tout juste). Ce sentiment d’injustice est en nette hausse dans l’opinion publique sur les 4 derniers mois (+ 8 points).
66% (+9) estiment que cette politique ne permettra pas d’améliorer la situation du pays et 64% (+7) qu’elle n’est pas efficace pour relancer l’économie.
En revanche, les Français sont plus partagés concernant la conformité aux engagements de campagne. 49% estiment que la politique actuelle n’est pas fidèle aux promesses du candidat Emmanuel Macron, un score en hausse de 9 points. 50% jugent qu’elle correspond aux engagements.
La dynamique d’opinion observée témoigne d’une défiance qui s’accentue depuis fin février (entre +7 et +9 points d’avis défavorables) à l’égard de la politique menée.
Les électeurs du 1er tour d’Emmanuel Macron ont majoritairement un point de vue positif sur la politique de leur candidat (entre 75% et 86%), hormis pour son équité qui divise (53% d’avis favorables, 47% d’avis défavorables). L’ensemble des indicateurs se dégradent en 4 mois (hormis pour la conformité aux engagements).
Les électeurs de François Fillon sont majoritairement positifs sur la conformité aux engagements (66%), mais sont beaucoup plus partagés sur son efficacité pour l’économie et la situation du pays (46% oui et 54% non). L’efficacité de la politique est davantage questionnée qu’il y a quatre mois auprès de cet électorat. 67% estiment que la politique menée est injuste.
Les électeurs de Marine Le Pen (entre 64% et 89% d’avis défavorables) et de Jean-Luc Mélenchon (entre 59% et 88%) portent majoritairement un regard négatif sur les conséquences de la politique menée par l’exécutif. De façon générale, ces indicateurs se dégradent sur les 4 derniers mois, et ce, encore plus fortement auprès des électeurs de Marine Le Pen.
A noter que le sentiment d’injustice de la politique menée est en forte hausse auprès des classes moyennes (79%, +15) et des catégories populaires (81%, +13).
Le doute s’installe dans l’opinion publique sur la capacité à transformer le pays
D’ici 2022, 48% des Français estiment qu’E. Macron aura modifié quelques aspects du pays seulement (-9 points en 3 mois), 31% qu’il n’aura pas changé le pays (+9) et seuls 20% qu’il aura transformé le pays en profondeur (stable).
Ces dynamiques d’opinion remettent en cause la promesse de transformation du pays et transcrivent le renforcement d’un doute sur la capacité à réformer.
Si les électeurs d’E. Macron sont nettement plus nombreux que la moyenne à juger que le pays sera transformé en profondeur (39%, +2), 56% (-1) estiment que le Président de la République n’en modifiera seulement quelques aspects. 5% pensent qu’il n’aura pas changé le pays (stable).
Le pronostic d’une absence de changement est de plus en plus prégnant auprès des électeurs de Marine Le Pen (43%, +9). 40% affirment qu’il aura modifié quelques aspects seulement (-10) et 17% (+2) transformé le pays en profondeur.
La majorité des électeurs de F. Fillon (59%, -12) estime qu’il ne modifiera que quelques aspects seulement. 17% (+4) pronostiquent une transformation en profondeur et 23% (+7) une absence de changement.
Parmi les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 46% (-11) jugent qu’il ne modifiera le pays que sur quelques aspects. En hausse de 15 points, 32% pronostiquent une absence de changement. 22% (-3) estiment qu’il aura transformé le pays en profondeur.
Les attentes en termes d’emploi et de pouvoir d’achat restent prioritaires et se renforcent. L’immigration est une préoccupation en hausse.
Interrogés sur les priorités d’action du quinquennat Macron pour les prochaines années, les Français citent en premier lieu l’emploi (43% des citations, dont 18% en 1er), et le pouvoir d’achat (40% des citations, dont 17% en 1er). Ces deux attentes se confirment par rapport à début avril et progressent de 4 et 5 points.
L’immigration est en 3ème position (29% des citations, +4), devant la lutte contre le terrorisme (24%, -4) et la sécurité (22% des citations).
Viennent ensuite la santé (19% des citations), la protection sociale (17%, -11) et l’éducation (17%).
Les autres domaines sont cités par 15% ou moins des Français.
Dans le détail des évolutions, l’emploi est une priorité d’action en hausse auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (46%, +12). L’attente en terme de pouvoir d’achat se renforce auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (38%, +11) et de Marine Le Pen (44%, +9).
Le sujet de l’immigration est quant à lui en hausse auprès de la plupart des électorats : parmi ceux d’Emmanuel Macron (20%, +7), de François Fillon (39%, +9) et de Jean-Luc Mélenchon (14%, +5). Le score est stable auprès des électeurs de Marine Le Pen, mais l’attente était déjà forte, citée par 52% d’entre eux début avril.
Le terrorisme n’est plus cité que par 24% des électeurs de François Fillon parmi les trois priorités d’action, en baisse de 16 points.
Enfin, le thème de la protection sociale est en baisse auprès de la plupart des électorats : – 16 points auprès des électeurs de François Fillon (10% de citations), -11 auprès de ceux de Marine Le Pen (20%), -9 auprès de ceux de Jean-Luc Mélenchon (30%) et -8 auprès de ceux d’Emmanuel Macron (15%).
Union Européenne : 56% des Français considèrent qu’Emmanuel Macron n’a pas d’influence réelle sur son fonctionnement et les décisions prises.
Plus d’un Français sur deux (56%) estiment qu’Emmanuel Macron n’a pas d’influence réelle sur le fonctionnement et les décisions de l’UE. A l’inverse, 43% des Français déclarent que le Président de la République a les capacités de faire bouger les lignes à l’échelon européen.
Les résultats diffèrent selon le segment politique :
Si les électeurs d’E. Macron croient en l’influence du Président de la République (77% oui), ceux de F. Fillon sont partagés (52% non et 48% oui).
Les électeurs de J-L Mélenchon (66% non), de M. Le Pen (74% non) estiment majoritairement que le Président de la République n’a pas d’influence réelle sur le fonctionnement et les décisions prises par l’UE.
Télécharger ici : Les Français et Emmanuel Macron / Sondage ELABE pour Les Echos, l’Institut Montaigne et Radio Classique
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