Le « quoi qu’il en coûte » d’Emmanuel Macron largement soutenu dans l’opinion
71% des Français considèrent qu’Emmanuel Macron a eu raison d’évoquer le « quoi qu’il en coûte » pour la santé et le soutien aux entreprise et salariés, même si cela augmente la dette publique de manière importante. 28% estiment, au contraire, qu’Emmanuel Macron a eu tort d’évoquer le « quoi qu’il en coûte » pour la santé et le soutien aux entreprise et salariés, car cela a fait augmenter la dette publique de manière trop importante.
Politiquement, l’ensemble des électorats juge majoritairement que le Président de la République a eu raison. Ce soutien est particulièrement marqué dans son électorat du 1er tour (85%). A l’inverse, les électeurs de Marine Le Pen sont les moins convaincus par le « quoi qu’il en coûte » du Président (56% a eu raison, 42% a eu tort).
D’un point de vue socio-professionnel, le soutien est large dans toutes les catégories mais moins élevé chez les catégories populaires (63%) que chez les professions intermédiaires (73%) et les cadres (71%).
Pour financer la dette, les français anticipent une hausse des impôts et une réduction des dépenses publiques. Seuls 15 % pensent qu’elle ne sera pas remboursée
Interrogés sur les moyens qui seront, selon eux, déployés pour le remboursement de la dette supplémentaire liée à la crise de la Covid-19 :
- 51% des Français estiment que la dette supplémentaire liée à la crise de la Covid-19 sera remboursée par une hausse des impôts (dont 36% en 1er)
- 41% qu’elle sera remboursée par la réduction des dépenses publiques via des réformes (retraites, assurance, chômage,…) (dont 15% en 1er)
- 33% par la croissance économique dans les années à venir (qui génèrera mécaniquement une hausse des recettes fiscales et une baisse des dépenses publiques), (dont 18% en 1er)
- 30% par une « contribution exceptionnelle » auprès des plus aisés (dont 15% en 1er).
- 15% pensent, quant à eux, qu’elle ne sera pas remboursée mais annulée.
Cette question du remboursement de la dette fait émerger un clivage politique entre les différents électorats :
- Les électeurs de Marine Le Pen sont les plus fortement convaincus que son remboursement s’effectuera par une hausse des impôts (59%)
- 51% des électeurs de François Fillon prévoient une hausse d’impôts, et anticipent des politiques de réduction des dépenses publiques (49%)
- Les électeurs d’Emmanuel Macron sont plus partagés sur cette question. Ils sont moins nombreux à penser que la hausse des impôts sera la principale solution (44%) réponse qu’ils placent à égalité avec la baisse des dépenses publiques. Ils sont plus nombreux à faire le pronostic d’une croissance économique qui permettra de rembourser la dette (46%, dont 33% en 1er) ou qu’une « contribution exceptionnelle » auprès des plus aisés sera mise en place (36%, dont 14% en 1er). De plus, il s’agit du deuxième électorat, après celui de François Fillon, le plus convaincu que le remboursement de la dette sera porté par une baisse des dépenses publiques (44%, dont 15% en 1er).
- Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon ont une opinion proche de la moyenne des Français, mais sont un peu plus nombreux à considérer que la dette ne sera pas remboursée mais annulée (19%).
Les promesses de non-augmentation d’impôts jugées peu crédibles par les français
76% (-1 par rapport au 3 juin 2020) des Français continuent de penser que les ministres ne sont pas crédibles lorsqu’ils affirment que les impôts ne seront pas revus à la hausse, dont 48% (+3) pas vraiment et 28% (-4) pas du tout crédibles. 24% (+1) jugent, à l’inverse, que ces affirmations sont crédibles, dont 19% (=) plutôt et 5% (+1) tout à fait crédibles.
Le scepticisme face à ces annonces est élevé chez les personnes connaissant des fins de mois difficiles (81%), et les électeurs de Marine Le Pen (86%).
Les Français connaissant des fins de mois aisées (73%) ainsi que les électeurs d’Emmanuel Macron (65%) sont un peu moins sceptiques face à ces annonces.
Par rapport aux 2 et 3 juin, les chiffres restent plutôt stables. A noter cependant que le doute s’intensifie sur cette question chez les cadres (85%, +12).
Des français favorables à la poursuite (58%) voire à l’élargissement (30%) des dispositifs de soutien économique
58% des Français considèrent qu’il faut garder le niveau actuel de soutien économique, 30% qu’il faut en faire plus en augmentant et/ou élargissant à d’autres populations les dispositifs de soutien économique et 11% qu’il faut réduire les dispositifs de soutien économique.
Politiquement, trois groupes d’électorats se distinguent :
- 73% des électeurs d’Emmanuel Macron pensent qu’il faut garder le niveau actuel de soutien économique. 69% de ceux de François Fillon partagent cet avis.
- Une courte majorité des électeurs de Marine Le Pen (51%) souhaite un maintien du dispositif actuel, quand 29% souhaiteraient qu’il soit accru, et 20% réduit.
- L’électorat de Jean-Luc Mélenchon est le plus favorable à l’élargissement du dispositif (42%)
D’un point de vue socio-économique, si les cadres sont 65% à considérer qu’il faut conserver le niveau d’aides actuel, les catégories populaires sont un peu moins convaincues (53%). Des différences plus importantes encore émergent selon le niveau de revenu : les personnes connaissant des fins de mois aisées sont majoritairement favorables à un maintien du niveau d’aides actuel (64%), contre 49% des personnes connaissant des fins de mois difficiles. Ces dernières sont davantage favorables à une amplification du dispositif actuel (38%, dont 45% des personnes connaissant des fins de mois très difficiles).
En termes d’âge, 72% des 65 ans et plus sont favorables à un maintien du niveau actuel de soutien économique. En revanche, les 18-24 ans constituent la catégorie d’âge la plus favorable à une amplification de ce dispositif (48%).
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