Considérons-nous à tort que les objets connectés qui jalonnent notre quotidien nous veulent du bien ? Si les plus ordinaires s’apparentent déjà à des formes d’extension de notre corps (téléphones mobiles, capteurs d’activité, stimulateurs cardiaques), la prochaine génération des technologies nomades sera éminemment bionique : vêtements capables d’interagir avec les appareils ou d’évaluer l’activité musculaire en temps réel, bracelets biométriques mesurant le niveau de pression artérielle, micropuces internes, tatouages numériques… Une étude menée sur 200 femmes équipées d’un capteur d’activité Fitbit révèle que 89 % des participantes, non seulement le portent constamment, mais fondent bon nombre de leurs décisions quotidiennes sur l’indication de ses données – s’agissant par exemple de l’alimentation, d’itinéraires ou du rythme de marche. Mais ce que l’analyse des résultats révèle également, c’est que 79 % d’entre elles ressentent un contrôle oppressant de l’appareil, 30 % le considèrent comme un ennemi qui les culpabilise et que, sans leur Fitbit, 45 % déclarent se sentir « nues ». L’interaction entre le corps et la technologie ne serait donc pas si anodine, et inviter la seconde à investir le premier ne signifie pas de devoir lui laisser le contrôle.
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