Guerre en Ukraine : l’inquiétude d’une propagation du conflit dans d’autres pays voire jusqu’en France reste élevée mais est en baisse depuis mars
75% (-4 points depuis le 7 mars 2024) des Français se disent inquiets à l’idée que le conflit militaire se propage dans d’autres pays que l’Ukraine, dont 29% très inquiets et 46% plutôt inquiets. Ils sont 65% (=) à être inquiets qu’il se propage en France, dont 26% très inquiets.
L’inquiétude recule dans la plupart des catégories de population, notamment parmi les 65 ans et plus (-5 autres pays, -8 en France) même s’ils demeurent, malgré ces baisses, plus inquiets (82%, 64%) que les autres tranches d’âge (67%-76% autres pays, 63%-66% en France).
D’un point de vue politique, l’inquiétude d’une propagation dans d’autres pays est partout élevée, on observe toutefois dans le détail qu’elle est plus importante parmi les électeurs du PS/Glucksmann aux Européennes (89%), d’EELV/Toussaint (87%), de Renaissance/Hayer (86%) et de LR/Bellamy (84%) que parmi les électeurs de LFI/Aubry (75%), RN/Bardella (69%) et de Reconquête/Maréchal (59%).
L’adhésion au soutien militaire à l’Ukraine recule dans l’opinion
Concernant le soutien militaire à l’Ukraine :
- 16% (+2 depuis le 7 mars 2024) estiment que la France doit l’accentuer son soutien militaire à l’Ukraine
- 39% (-4) qu’elle doit continuer comme elle le fait actuellement
- 23% (+1) que la France doit réduire son soutien
- Et 21% (+1) qu’elle doit l’arrêter
On observe, sur cette question, une polarisation politique :
- La majorité (absolue ou relative) des électeurs de Renaissance/Hayer (56%), d’EELV/Toussaint (56%), du PS/Glucksmann (51%) et de LR/Bellamy (49%) qu’il faut poursuivre le soutien à l’Ukraine comme actuellement et entre un quart et un tiers qu’il faut l’accentuer
- La majorité des électeurs de LFI (31% arrêter, 23% réduire) et du RN (33% réduire, 31% arrêter) souhaitent réduire voire arrêter le soutien militaire à l’Ukraine. Respectivement 33% et 26% considèrent qu’il faut continuer comme actuellement
- La majorité des électeurs de Reconquête/Maréchal souhaite l’arrêter (55%)
Une courte majorité de Français favorable à la formation de pilotes ukrainiens mais opposée à l’envoi d’avions de chasse et d’instructeurs militaires
Emmanuel Macron a déclaré vouloir mettre en place une coalition de pays prêts à envoyer des instructeurs militaires en Ukraine et a confirmé l’envoi d’avions de chasse français Mirage 2000 à l’Ukraine et prochainement la formation de pilotes ukrainiens sur ces avions.
Une courte majorité de Français est favorable à la formation des pilotes ukrainiens sur les avions de chasse français (54% dont 15% très favorables). Le soutien à cette mesure se retrouve notamment chez les 65 ans et plus (62%) et les cadres 64%).
En revanche, l’envoi d’avions de chasse français et d’instructeurs militaires en Ukraine rencontre une opposition majoritaire : 54% et 57% des Français y sont opposés (dont 27% très opposés pour les deux). Une opposition majoritaire dans toutes les catégories de population à l’exception des 65 ans et plus qui sont plus partagés (54% favorables contre 45% opposés pour les avions de chasse ; 50%/49% pour les instructeurs).
Ces trois mesures clivent fortement d’un point de vue politique, elles sont largement soutenues par les électeurs de Renaissance/Hayer (87% formation, 79% envoi d’avions, 73% envoi d’instructeurs), du PS/Glucksmann (80%, 73%, 62%), d’EELV/Toussaint (80%, 64%, 66%) et dans une moindre mesure par les électeurs LR/Bellamy (68%, 54%, ils sont en revanche partagés sur l’envoi d’instructeurs avec 53% opposés et 47% favorables). A contrario, elles sont plutôt rejetées par les électeurs de Reconquête/Maréchal (73%, 82%, 86% opposés), de LFI/Aubry (66%, 64%, 64%) et du RN/Bardella (59%, 69%, 74%).
L’envoi de troupes combattantes sur le sol ukrainien est nettement rejeté par l’opinion
Les Français sont nettement opposés (83% +4 depuis le 7 mars 2024, dont 47% très opposés) à l’envoi sur le sol ukrainien de troupe françaises combattantes, une opinion qui se renforce depuis mars dernier.
L’opinion se durcit au sein de toutes les catégories de population : aussi bien chez les cadres (80%, +6) que les ouvriers (87%, +5) et croit nettement avec l’âge passant de 64% (+4) chez les 18-24 ans à 90% (+4) chez les 65 ans et plus.
On observe également que ce rejet est majoritaire au sein de tous les électorats des élections européennes du 9 juin dernier : chez les électeurs Reconquête/Maréchal (97% opposés), les électeurs LR/Bellamy (91%), les électeurs RN/Bardella (89%), les électeurs LFI/Aubry (82%), les électeurs EELV/Toussaint (78%), les électeurs PS/Glucksmann (76%), y compris dans l’électorat Renaissance/Hayer (76%).
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