Gilets jaunes : l‘approbation de la mobilisation reste élevée (75%) et progresse en une semaine (+5)

Gilets jaunes : l‘approbation de la mobilisation reste élevée (75%) et progresse de 5 points en une semaine (+5)

Une dizaine de jours après le début du mouvement, 75%* des Français approuvent la mobilisation (+5 points en une semaine). Dans le détail, 46% (+6) la soutiennent et 29% (-1) ont de la sympathie.

A l’inverse, 17% la désapprouvent (-3), dont 11% y sont opposés (stable) et 6% hostiles (-3).

8% (-2) y sont indifférents.

A titre de comparaison, le niveau d’approbation reste largement supérieur aux mobilisations sociales des cheminots (environ 40%) et contre la réforme du droit du travail (53%) en septembre 2017. Il reste cependant inférieur au niveau de soutien et de sympathie suscité par les mobilisations des retraités (81%) et des personnels d’EHPAD (86%) en mars dernier.

Dans le détail, la mobilisation des « gilets jaunes » reste majoritairement approuvée et son niveau progresse auprès de l’ensemble des catégories de population (hormis chez les jeunes et les cadres où elle est en légère baisse).

  • L’écart d’approbation entre classes sociales s’accroit : 56% (-9) auprès des cadres, 75% (+10) auprès des classes moyennes et 83% (+8) auprès des classes populaires.
  • L’intensité des opinions favorables continue de différer selon la zone d’habitation : d’une part, les habitants des communes rurales (83%, +4), petites (77%, +5) et moyennes agglomérations (80%, +4), et d’autre part, ceux des grandes agglomérations (70%, +8) et de l’agglomération parisienne (68%, +5).

A noter qu’au sein des zones urbaines, il existe un écart entre les habitants des communs de banlieue (77%) et des villes centre (69%).

  • De même, le mouvement bénéficie d’une très large approbation auprès des personnes décrivant une situation financière tendue (84%, +3) alors qu’elle est moins nette auprès de celles qui déclarent une situation financière plus aisée (67%, +7).
  • D’un point de vue politique, le mouvement reste approuvé par une majorité au sein de chaque électorat : 91% (+9) chez les électeurs de Marine Le Pen, 86% (+9) chez ceux de Jean-Luc Mélenchon, 72% (-2) chez ceux de Benoît Hamon, 70% (+8) chez ceux de François Fillon et 52% (+3) auprès de ceux d’Emmanuel Macron.

*Le terrain d’enquête a débuté mardi après-midi, soit après l’intervention d’Emmanuel Macron.

20% des Français se définissent comme « gilets jaunes ». Une sur-représentation de ruraux, catégories populaires et de personnes en difficulté financière. Politiquement, une forte sur-représentation des électeurs de Marine Le Pen.

A date, 20% des Français se définissent comme « gilets jaunes », et 54% ne se définissent pas comme « gilets jaunes » mais soutiennent leur action et leurs revendications.

Si le sentiment d’être « gilet jaune » traverse l’ensemble des catégories de population, quel que soit l’âge, la classe sociale ou la zone d’habitation, le taux de personnes se définissant comme « gilets jaunes » est plus élevé auprès des :

Personnes déclarant une situation financière tendue (27%)

Catégories populaires (27%)

Habitants des zones rurales (27%) et des petites agglomérations de 2 000 à 20 000 habitants (24%)

Personnes ayant un diplôme inférieur au baccalauréat (27%)

D’un point de vue politique, les écarts sont très nets. Le taux de personnes se déclarant « gilets jaunes » est très élevé auprès des électeurs de 1er tour de Marine Le Pen (42%). Il atteint 20% auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon, 18% auprès des abstentionnistes, 16% auprès de ceux de François Fillon et seulement 5% auprès de ceux d’Emmanuel Macron.

Pour 81% des Français, l’exécutif n’est pas à l’écoute du mouvement des « gilets jaunes »

Malgré les annonces d’Emmanuel Macron sur la révision des taxes sur le carburant en fonction du prix du baril et sur la mise en place d’une concertation sur la transition écologique, 81% des Français estiment que l’exécutif n’est pas à l’écoute des revendications (dont 48% « Non, pas du tout »). Seuls 19% estiment que le gouvernement a fait preuve d’écoute.

Le sentiment d’un manque d’écoute est partagé auprès de l’ensemble des catégories de population, y compris auprès des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron (59%).

Pour près de 7 Français sur 10, la mobilisation doit se poursuivre

10 jours après le début de la mobilisation, 69% des Français estiment que la mobilisation doit se poursuivre.

Ce taux atteint 79% auprès des catégories populaires, 81% auprès des personnes ayant une situation financière tendue et 75% auprès des habitants des communes rurales. En revanche, il est plus faible auprès des cadres (48%), des personnes ayant une situation financière aisée (57%) et des habitants de l’agglomération parisienne (60%).

D’un point de vue politique, 90% des électeurs de Marine Le Pen, 79% de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 62% de ceux de François Fillon estiment que la mobilisation doit se poursuivre. Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, ce taux est de 42%, 58% estimant que la mobilisation doit s’arrêter.

Transition écologique et pouvoir d’achat : pour près de 6 Français sur 10, ces deux objectifs sont conciliables

58% des Français déclarent que l’amélioration du pouvoir d’achat et la transition écologiques sont des objectifs conciliables. A l’inverse, 34% estiment qu’il faudrait privilégier le pouvoir d’achat et 8% la transition écologique.

L’opinion selon laquelle les deux objectifs sont compatibles est majoritaire auprès de l’ensemble des catégories de population, et ce, encore plus auprès des cadres (72%), et dans une moindre mesure des électeurs de Benoît Hamon (65%) et d’Emmanuel Macron (64%).

Cette opinion est également plus largement partagée auprès des personnes ne se définissant pas comme « gilets jaunes » (66%). A noter qu’auprès de celles se définissant comme « gilets jaunes », ils sont 51% à partager cet avis. A l’inverse, 46% estiment qu’il faudrait privilégier le pouvoir d’achat.

 

Crédits image : Thomas Bresson / Wikimedia Commons