L’inquiétude vis-à-vis de la propagation du virus augmente (78%, +5)
78% des Français se disent inquiets de la propagation du virus (+5 points en une semaine), dont 23% (+1) très inquiets et 55% (+4) plutôt inquiets. A l’inverse, 21% (-6) ne sont pas inquiets, dont 17% (-4) pas vraiment inquiets et 4% (-2) pas du tout inquiets. Le niveau d’inquiétude est en augmentation constante depuis le 9 décembre (+8 points).
En termes d’âge, si les populations les plus inquiètes restent les 50-64 ans (84%, +8) et les 65 ans et plus (84%, +4), l’inquiétude progresse fortement chez les 18-24 ans (73%, +16). Pour le reste, 76% (+4) des 35-49 ans et 70% (+1) des 25-34 sont inquiets.
Le niveau d’inquiétude reste relativement homogène entre les catégories socioprofessionnelles : cadres (81%, +4), professions intermédiaires (75%, =), et ouvriers (70%, +1), malgré une hausse importante chez les employés (78%, +11).
Géographiquement, le niveau d’inquiétude est particulièrement élevé au sein de l’agglomération parisienne à la faveur d’une forte hausse (86%, +15).
Enfin, les femmes demeurent un peu plus inquiètes (82%, +6) que les hommes (75%, +6).
Une très large majorité de Français anticipe un troisième confinement
83% des Français pensent qu’il y aura un troisième confinement national dans les prochaines semaines, dont 31% certainement et 52% probablement. A l’inverse, 17% ne croient pas à l’instauration d’un autre confinement, dont 15% probablement pas et 2% certainement pas.
L’anticipation d’un troisième confinement est largement majoritaire au sein de toutes les catégories de population et électorats.
Confinement et couvre-feu à 18h : des Français plutôt favorables pour les régions les plus touchées, mais très partagés à l’idée de mesures nationales
Les Français sont plutôt favorables à l’instauration de mesures ciblées sur les régions les plus touchées par l’épidémie :
- 75% sont favorables à l’instauration d’un confinement dans les régions les plus touchées, dont 38% très favorables
- 65% sont favorables à un couvre-feu à 18h dans ces régions, dont 32% très favorables
Ces deux mesures rencontrent l’assentiment d’une majorité des Français au sein de toutes les catégories de population et électorat, et en particulier auprès des 65 ans et plus (respectivement 86%-76%), et politiquement chez les électeurs d’Emmanuel Macron du 1er tour (81%-81%), de Benoît Hamon (82%-76%) et de François Fillon (83%-71%). Toutefois, les 25-34 ans (66%-52%), les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (67%-49%) et de Marine Le Pen (64%-58%) ont un regard moins positif.
Les Français sont en revanche plus partagés sur l’instauration de ces mesures sur l’ensemble du territoire national :
- 52% sont favorables (dont 22% très favorables) au confinement national, contre 48% opposés (dont 20% très opposés)
- 47% des Français sont favorables (dont 20% très favorables) à un couvre-feu national à 18h, contre 52% opposés (dont 23% très opposés)
- 44% sont favorables (dont 19% très favorables) à la mise en place d’un couvre-feu national à 18h la semaine et un confinement national le week-end, contre 56% opposés (dont 28% très opposés)
De manière générale, l’instauration d’un confinement national divise toutes les catégories de Français, que ce soit par exemple selon l’âge (46% des 25-34 ans sont favorables, et 47% des 65 ans et plus), ou le segment politique (55% des électeurs de J-L. Mélenchon favorables, 47% d’Emmanuel Macron).
Le couvre-feu national à 18h trouve l’assentiment d’une majorité des électeurs d’E. Macron (61%) et de B. Hamon (59%) mais d’une minorité de ceux de J.-L. Mélenchon (35%) et de M. Le Pen (44%).
L’acceptation d’un couvre feu national la semaine et d’un confinement le week-end est plus fragile chez les plus jeunes (33% des 18-24 ans y sont favorables, 41% des 25-34 ans contre 54% des 65 ans et plus).
La quasi-totalité des Français déclarent qu’ils respecteraient des nouvelles mesures de restriction, même en cas de désaccord
94% des Français déclarent qu’ils respecteraient l’instauration d’un couvre-feu à 18h sur l’ensemble du territoire national. Toutefois, si 54% estiment que cette mesure est nécessaire, 40% y sont opposés et la respecteraient uniquement par respect de la loi. 6% des Français déclarent qu’ils ne respecteraient pas cette mesure.
Concernant l’instauration éventuel d’un troisième confinement national, 92% des Français déclarent qu’ils le respecteraient, dont 56% qui le jugent nécessaire, et 36% qui sont en désaccord mais le respecteraient par respect de la loi. 7% déclarent qu’ils ne le respecteraient pas.
A titre de comparaison, le 4 octobre 2020, l’intention de respecter un éventuel deuxième confinement était à un niveau similaire (89%), mais à l’époque (près de 3 semaines avant l’instauration effective), 30% des Français le jugeaient nécessaire, 59% étaient en désaccord mais l’auraient respecté par respect de la loi.
Les 65 ans et plus sont particulièrement nombreux à déclarer qu’ils respecteront ces mesures de part leur nécessité pour lutter contre l’épidémie (67% couvre-feu 18h, 63% confinement).
A noter qu’une part non négligeable des 25-34 ans déclarent qu’ils ne respecteraient pas ces mesures (11% couvre-feu 18h, 15% confinement), et de la même manière au sein des électeurs de Marine Le Pen du 1er tour (10% couvre-feu 18h, 15% confinement).
6 Français sur 10 déclarent qu’ils supporteraient un troisième confinement
62% des Français déclarent qu’ils parviendraient à supporter un troisième confinement national, dont 22% tout à fait et 40% plutôt. A l’inverse, 38% des Français estiment qu’ils n’arriveraient pas à le supporter, dont 23% pas vraiment et 15% pas du tout.
La résilience des Français se dégrade légèrement après plus de 10 mois de vie avec le virus et deux confinements. A titre de comparaison, lors du prolongement du premier confinement en avril 2020, 73% estimaient que cette situation était supportable, contre 62% aujourd’hui, soit 11 points de moins.
Si globalement toutes les catégories de population estiment majoritairement qu’un reconfinement serait supportable, il serait mieux supporté, en termes d’âge, par les 18-24 ans (72%), et moins bien par les 25-34 ans (52%).
D’un point de vue socio-économique, la capacité à supporter un nouveau confinement est relativement homogène (61%-66), à l’exception des employés (53%) où elle est plus faible.
L’opinion sur la vaccination bascule : la part des Français ayant l’intention de se faire vacciner devient majoritaire (47%, +9)
47% des Français ont l’intention de se faire vacciner contre le covid-19, en augmentation de 9 points en une semaine, dont 24% (+4) probablement et 23% (+5) certainement. A l’inverse, 40% (-5) n’ont pas l’intention de se faire vacciner, dont 22% (-6) certainement pas et 18% (+1) probablement pas. 13% (-4) des Français ne savent pas encore. L’intention de se faire vacciner devient ainsi majoritaire pour la première fois depuis la mi-novembre.
En termes d’âge, l’intention de se faire vacciner reste importante chez les 65 ans et plus (68%, +6), devient majoritaire chez les 50-64 ans à la faveur d’une hausse importante (50%, +15), et progresse chez les 35-49 ans (42%, +11). L’acceptation du vaccin augmente plus faiblement et reste minoritaire chez les plus jeunes : 30% (+6) chez les 25-34 ans et 29% (+3) chez les 18-24 ans.
Des différences importantes émergent d’un point de vue socio-économique. L’acceptation augmente fortement et devient majoritaire au sein des catégories sociales supérieures, chez les cadres (66%, +22) et chezs le professions intermédiaires (52%, +17). A l’inverse, elle reste minoritaire au sein des catégories populaires : 36% (+9) chez les employés, et est même en baisse chez les ouvriers (26%, -3).
L’intention de se faire vacciner demeure plus importante chez les hommes (53%, +11) que chez les femmes (42%, +8), et parmi les non-parents (53%, +9) que chez les parents (39%, +7).
Politiquement, l’intention de se faire vacciner se consolide chez les électeurs de François Fillon (69%, +15) et d’Emmanuel Macron (67%, +8). A gauche, l’acceptation progresse fortement et devient majoritaire au sein de l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (51%, +18) rejoignant ainsi le niveau de celui de Benoît Hamon (51%, +4). Mais à l’inverse, l’intention de se faire vacciner restent minoritaire au sein des électeurs de Marine Le Pen (34%, +3) et abstentionnistes (34%, +6).
A noter le lien entre la confiance accordée à l’exécutif pour lutter contre l’épidémie et l’acceptation du vaccin : 73% des Français qui font confiance ont l’intention de se faire vacciner, contre 32% chez ceux qui ne font pas confiance.
Pour 6 Français sur 10 le rythme de vaccination demeure trop lent en France
63% des Français jugent que le rythme actuel de vaccination de la population française est trop lent, une proportion en baisse de 3 points en une semaine. Pour 26% (+4) des Français, le rythme de vaccination actuel est le bon, et 10% (-2) estiment qu’il est trop rapide.
Le rythme de vaccination est davantage jugé comme étant trop lent par les populations les plus enclines à aller se faire vacciner : 72% (+5) chez les 50-64 ans, 70% (-7) chez les 65 ans et plus, et 69% (+3) chez les hommes.
Politiquement, le rythme de vaccination est toujours jugé trop lent par une majorité de Français au sein de tous les électorats. Le regard des électeurs de Marine Le Pen se durcit cette semaine (67%, +6), tandis que celui des électeurs d’Emmanuel Macron (67%, -10), et de Benoît Hamon (63%, -7) est moins sévère. 7 électeurs sur 10 de François Fillon (70%, -3) et de Jean-Luc Mélenchon (70%, +1) estiment que le rythme est trop lent.
« Passeport vaccinal » : 6 Français sur 10 opposés
Plusieurs personnalités politiques ont proposé ces dernières semaines l’instauration d’un « passeport vaccinal », un document fourni aux personnes vaccinées contre la Covid-19 leur permettant d’accéder à certains lieux actuellement fermés ou jugés à risque. Les personnes non-vaccinées ne pourraient ainsi pas y accéder.
58% des Français sont opposés à la mise en place de ce « passeport vaccinal », dont 36% très opposés et 22% assez opposés. A l’inverse, 42% y sont favorables, dont 26% assez favorables et 16% très favorables.
Politiquement, une majorité des électeurs d’Emmanuel Macron (61% favorables) et de François Fillon (54%) sont favorables au « passeport vaccinal », les autres électorats y sont majoritairement opposés dans des proportions similaires (33%-36% favorables, contre 64%-67% opposés).
En termes d’âge, les 25-34 ans y sont particulièrement opposés (71% opposés, dont 50% très opposés), les 65 ans et plus sont plus partagés (53% favorables, contre 47% opposés).
D’un point de vue socio-professionnel, Les cadres sont plutôt favorables (55% favorables), les professions intermédiaires plutôt opposés (56% opposés) et les catégories populaires nettement opposées (70% opposées).
A noter le lien entre l’intention ou non de se faire vacciner et le jugement sur le « passeport vaccinal » : 67% des Français qui ont l’intention de se faire vacciner y sont favorables, contre 14% des Français qui n’en ont pas l’intention.
La confiance en l’exécutif pour lutter contre l’épidémie progresse légèrement mais reste minoritaire (37%, +3)
37% des Français font confiance à Emmanuel Macron et au gouvernement de Jean Castex pour lutter efficacement contre l’épidémie de Covid-19, une proportion en hausse de 3 points en une semaine après la baisse de 4 points enregistrée pendant les fêtes de fin d’année. Dans le détail, 9% (+5) font tout à fait confiance et 28% (-2) plutôt confiance. A l’inverse, 63% (-2) des Français ne font pas confiance à l’exécutif, dont 36% (+1) pas vraiment confiance et 27% (-3) pas du tout confiance.
Politiquement, la majorité des électeurs d’Emmanuel Macron accorde toujours leur confiance à l’exécutif (64%). Toutefois, à la faveur d’une baisse de 4 points en une semaine, ce niveau est le plus faible enregistré au sein de cet électorat depuis le début de la crise du Covid-19. Grâce à une hausse de 7 points, les électeurs de François Fillon sont maintenant partagés (49% confiance). Le niveau de confiance augmente à gauche mais reste minoritaire : Benoît Hamon (39%, +21) et Jean-Luc Mélenchon (25%, +11). Et il reste très minoritaire au sein de l’électorat de Marine Le Pen (18%, -4).
En termes d’âge, le niveau de confiance est particulièrement élevé chez les 65 ans et plus à la faveur d’une hausse importante (47%, +13), et est le plus faible chez les 25-34 ans (28%, -2).
D’un point de vue socio-économique, une courte majorité des cadres fait confiance à l’exécutif (54%, +7), mais elle est en revanche minoritaire chez les professions intermédiaires (44%, +3). La confiance est largement minoritaire et se dégrade au sein des catégories populaires (23%, -8).
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