Les Français ont une bonne image des entreprises mais celle du MEDEF est nettement plus contrastée

3 Français sur 4 ont une bonne image des entreprises

74% des Français ont une bonne image des entreprises, dont 9% une très bonne image et 65% une assez bonne image. A l’inverse, 25% ont une mauvaise image, dont 20% une assez mauvaise image et 5% une très mauvaise image.

Alors que l’image des entreprises avait fortement progressé pendant la période covid (de 71% en novembre 2017 à 78% en août 2020, soit +7) et connu une correction en 2022 en pleine crise énergétique et du pouvoir d’achat (70%, -8), elle enregistre un léger rebond en 8 mois (+4).

Le regard des salariés est similaire à celui de l’ensemble des Français : 74% ont une bonne image, 25% une mauvaise image.

Les entreprises bénéficient d’une image majoritairement positive au sein de toutes les catégories de la population : socio-professionnelles (78% cadres, 74% ouvriers), générationnelles (67% moins de 35 ans, 79% 65 ans et +) et politiques (87% électeurs d’E. Macron, 69% électeurs J.-L. Mélenchon).

Les Français ont une bien meilleure image des TPE/PME (87%) et des ETI (72%) que des grandes entreprises (53%)

87% des Français ont une bonne image des TPE/PME, 72% des ETI et 53% des grandes entreprises.

Sur le temps long, on observe des dynamiques semblables à l’image globale. Ainsi, depuis novembre 2022, l’image des ETI (+10) et des grandes entreprises (+16) progressent fortement.

Les TPE/PME et dans une moindre mesure les ETI ont une excellente image au sein de toutes les catégories de la population et électorats.

L’image des grandes entreprises divise au sein de chaque catégorie socio-professionnelle (51% cadres en ont une bonne image, 56% professions intermédiaires, 52% employés/ouvriers, 57% retraités) et clive fortement d’un point de vue politique entre les électeurs de Valérie Pécresse (68% bonne image), d’Emmanuel Macron (64%) et ceux de Jean-Luc Mélenchon (61% mauvaise image).

Et ont une bien meilleure image des dirigeants des TPE/PME (78%) que des grandes entreprises (36%)

Si 78% des Français ont une bonne image des dirigeants des TPE/PME, 50% ont une mauvaise image des dirigeants des grandes entreprises (36% une bonne image, 14% n’ont pas d’avis).

Les dirigeants des TPE/PME ont une excellente image dans toutes les strates de la société. A l’inverse ceux des grandes entreprises ont une image nettement plus contrastée au sein de toutes les catégories socio-professionnelles (entre 46% et 54% mauvaise image) et clivent politiquement entre les électeurs de Valérie Pécresse (57% bonne), d’Emmanuel Macron (49% bonne, 42% mauvaise) et de Jean-Luc Mélenchon (60% mauvaise).

Des Français sceptiques sur la capacité des entreprises à être à la hauteur des grands enjeux

Malgré une image plutôt bonne des entreprises au global, une majorité de Français ne fait pas confiance aux entreprises pour être à la hauteur des principaux enjeux : la partage de la valeur (67%), la transition écologique (61%), le dialogue social avec les syndicats de salariés (59%) et l’amélioration des conditions de travail (52%).

Le regard des salariés est similaire à celui de l’ensemble des Français, respectivement 63%, 59%, 57% et 52% ne leur font pas confiance.

Une défiance majoritaire chez les actifs (63% à 52%), chez les cadres (63% à 50%) comme chez les employés/ouvriers (61% à 51%).

Pour les Français, l’entreprise est d’abord un lieu qui permet d’avoir des revenus avant d’être un lieu d’apprentissage où l’on se sent utile

Interrogés sur ce que représente l’entreprise à leurs yeux, les Français citent nettement en tête un lieu qui permet d’avoir des revenus (64%, 2 réponses parmi 9 items). Cette opinion arrive en tête au sein de toutes les catégories de population et croit avec l’âge (de 54% chez les 18-24 ans à 71% 50-64 ans).

2 Français sur 10 citent ensuite des éléments positifs : un lieu d’apprentissage, où l’on acquiert des compétences et des connaissances (28%), un lieu où on se sent utile (21%), un lieu de sociabilité, où l’on a des relations sociales (19%) et un lieu qui permet d’avoir une reconnaissance, d’avoir des responsabilités (19%)

Et moins de 2 Français sur 10 en ont une vision plus négative : un lieu où l’on passe trop de temps (19%), un lieu hiérarchique, cloisonné (16%), un lieu de souffrance, de mal-être (10%).

Les salariés partagent l’opinion de l’ensemble des Français : lieu permettant d’avoir des revenus (63%), où l’on acquiert des connaissances (26%) et où l’on passe trop de temps (23%).

D’un point de vue socio démographique :

  • Un lieu d’apprentissage, où l’on acquiert des compétences et des connaissances et qui permet d’avoir une reconnaissance, d’avoir des responsabilités est particulièrement cité par les 65 ans et + (respectivement 35% et 26%).
  • Un lieu de sociabilité, où l’on a des relations sociales est davantage cité par les cadres et professions intermédiaire (26%) que par les employés/ouvriers (18%).
  • Un lieu où l’on passe trop de temps est notamment évoqué les 25-49 ans (28%), par les catégories populaires (28%) en particulier les ouvriers (32%).

Politiquement, les électeurs de J.-L. Mélenchon ont une perception davantage négative (27%  lieu où l’on passe trop de temps et 17% un lieu de souffrance, de mal être) que les autres électorats. En comparaison, les électeurs d’E. Macron sont plus nombreux à considérer l’entreprise comme un lieu où l’on se sent utile (28%) et qui permet d’avoir une reconnaissance, d’avoir des responsabilités (26%).

L’image du MEDEF est très contrastée : 44% des Français en ont une mauvaise image, 30% une bonne image, 26% n’ont pas d’avis

44% des Français ont une mauvaise image du MEDEF, dont 16% une très mauvaise image et 28% une assez mauvaise image. A l’inverse, 30% en ont une bonne image, dont 27% une assez bonne image et 3% une très bonne image. 26% n’ont pas d’avis.

Auprès des salariés, 48% d’entre eux ont une mauvaise image et 30% une bonne image.

Politiquement, la majorité absolue des électeurs de Valérie Pécresse (57%) et relative d’Emmanuel Macron (46%) ont une bonne image du MEDEF. A contrario, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (62%) et dans une moindre mesure de Marine Le Pen (51%) en ont une image plus négative.

On observe relativement peu de différence d’un point de vue socio-professionnel : une majorité relative de cadres (42%), d’employés/ouvriers (44%) et de retraités (43%) ont une mauvaise image du MEDEF, et près de 3 sur 10 une bonne image.

En termes d’âge, le MEDEF a une image plutôt négative après 35 ans (43%-53%) et une image peu construite chez les moins de 35 ans (48% des 18-24 ans et 34% des 25-34 ans n’ont pas d’avis).

Le MEDEF est plutôt perçu comme une organisation trop proche du pouvoir politique, au service des chefs d’entreprise plutôt que des entreprises elles-mêmes, dont les propositions n’améliorent pas la situation économique du pays

Concernant l’image détaillée du MEDEF :

  • 47% des Français estiment qu’il est trop proche du pouvoir politique (contre 19% un acteur indépendant, 34% ne savent pas)
  • 46% qu’il ne propose pas grand-chose pour améliorer la situation économique du pays (19% fait des propositions, 35% ne savent pas)
  • 46% estiment qu’il défend plus les chefs d’entreprise que les entreprises elles-mêmes (18% pensent le contraire, 36% ne savent pas)
  • 35% voient le MEDEF plutôt comme un élément de blocage de la société française (23% de dialogue, 42% ne savent pas)

Dans le détail, on observe des clivages semblables à l’image globale. A noter que la défense des chefs d’entreprise plutôt que des entreprises elles-mêmes est une critique majoritaire dans tous les pans de la société, y compris chez les salariés (49%), chez les électeurs de Valérie Pécresse (45%, contre 26% le contraire) et d’Emmanuel Macron (43%, contre 26%).

Les mesures soutenues par les candidats à la présidence du MEDEF sont majoritairement approuvées par l’opinion

86% des Français se déclarent favorables à l’amélioration de la formation professionnelle pour répondre aux difficultés de recrutement, 83% à adapter le monde de l’entreprise aux nouvelles tendances de société (rapport au travail, « sens » du travail, organisation du travail comme le télétravail, etc.), 65% à alléger les normes et réglementations qui s’appliquent aux entreprises et 56% à baisser les impôts et taxes des entreprises.

Ces mesures sont approuvées par une majorité de Français au sein de toutes les catégories de population. Seuls les électeurs de Jean-Luc Mélenchon se montrent partagés sur l’allégement des normes (51% favorables, 49% opposés) et plutôt opposés à la baisse des impôts et taxes pour les entreprises (56%).

Télécharger le rapport : Les Français, les entreprises et le MEDEF

Crédits image : Rencontre Entreprise Architecte – Pixabay