La confiance dans l’exécutif s’affaiblit nettement début octobre

La confiance dans l’exécutif s’affaiblit nettement début octobre (-4 points)

32% (-4) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays en ce mois d’octobre. En deux mois, la confiance accordée au président recule de 6 points et retrouve son niveau enregistré en juin 2022.

Politiquement, le président de la République bénéficie d’une cote confiance supérieure à 80% auprès de son électorat malgré une baisse de 6 points en deux mois (83%, -4 en octobre). La confiance accordée par les électeurs de ses principaux opposants reste particulièrement faible : seuls 16% (+3) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et seuls 10% (-8 points) des électeurs de Marine Le Pen lui font confiance. Ce dernier électorat est d’ailleurs le plus critique : 87% affirment ne pas faire confiance au président dont 55% pas du tout. Un tiers des électeurs de Valérie Pécresse continue de lui faire confiance, un proportion en baisse constante depuis le début du quinquennat (31%, -1 point et -18 points depuis mai 2022).

D’un point de vue socio-professionnel, la cote de confiance du Président de la république atteint ses meilleurs scores chez les + de 65 ans et les 18-25 mais reste nettement minoritaire dans toutes les classes d’âge. Bien qu’en baisse la confiance est toujours élevée chez les cadres (46%, -4 points en octobre et -7 points sur deux mois). Elle recule sensiblement auprès des professions intermédiaires (28%, -9 points) qui affichent en octobre une confiance inférieure à celle enregistrée auprès des employés (31%, =). Celle des ouvriers est particulièrement fragile et continue de baisser (20%, -3 points et -12 en deux mois).

Pour la première fois depuis sa prise de fonction, Elisabeth Borne enregistre un niveau de confiance en baisse (29%, -4). Comme lors du précédent quinquennat (et à l’exception de la période du Covid), la courbe de confiance de la Première ministre semble largement corrélée à celle du président de la République.

Politiquement cette baisse est assez homogène au sein des principaux électorats : électeurs d’Emmanuel Macron (71%, -4), de Marine Le Pen (12%, -6) et de Jean-Luc Mélenchon (13%, -4).

Professionnellement, cette baisse est marquée chez les cadres (40%, -10) et les professions intermédiaires (21%, -13) mais est présente également chez les ouvriers (19%, -4). En termes d’âge, ce recul est plus prononcé auprès des 50-64 ans (28%, -9).

Les deux anciens Premier ministre, Edouard Phillipe et Jean Castex, en tête du classement des personnalités politiques

Le premier domine largement le classement malgré une baisse de 3 points (47%, -3). Largement plus loin, 14 points en dessous, un tiers des Français conserve une bonne image de Jean Castex. Il devance Marine Le Pen (32%, stable) et Nicolas Sarkozy (30%, -1). Suit un trio de ministres, déjà membre du Gouvernement lors du précédent quinquennat : Olivier Véran (30%, -1), Bruno Le Maire (29%, -4) – qui enregistre ce mois-ci la plus forte baisse toutes personnalités confondues – et Gabriel Attal (27%, stable). Jean-Luc Mélenchon perd 3 points à 22% ; il cumulait 35% de bonne image en mai 2022 et a reculé de 13 points depuis le début du quinquennat.

Parmi les personnalités nouvellement ou à nouveau testées ce mois-ci, Marion Maréchal est la plus connue (19% de sans opinion) et bénéficie d’une bonne image auprès d’un quart des Français (24% vs 57% de mauvaise image). François Ruffin obtient 17% de bonne image (pour 39% de mauvaise image) alors que 44% des Français interrogés ne se prononcent pas. Agnès Pannier-Runacher, Christophe Béchu et Olivier Dussopt, en première ligne au Parlement dans les semaines à venir, restent peu connus (entre 62% et 67% des Français ne se prononcent pas) ; ils enregistrent moins de 10% de bonne image. Clémentine Autain est quant à elle connue d’environ 1 Français sur 2 et enregistre 9% de bonne image.

Julien Bayou, en retrait de la co-présidence d’EELV, obtient 10% de bonne image, soit 3 points de plus qu’en juillet 2022 (dernière mesure) ; dans le même temps la part de mauvaise image progresse de 9 points, à 42%. Après une baisse de 4 points le mois dernier, Adrien Quatennens poursuit sa chute (8%, -3, après -4 le mois d’avant) ; la part de mauvaise image progresse de 19 points à 51%.

Tête de proue de MeeToo Politique, Sandrine Rousseau ne semble pas bénéficier de ses différentes prises de parole, elle enregistre une baisse de 3 points à 7% (après -1 le mois dernier).

De manière générale, la plupart des personnalités connait un recul de leur image dans l’opinion en ce début d’automne.

Auprès des électeurs de gauche et des écologistes, Jean-Luc Mélenchon est toujours en tête malgré une forte baisse (55%, -8) ; il atteint en octobre le plus bas niveau depuis le début du second quinquennat (il obtenant 71% de bonne image en juin 2022). L’écart se réduit fortement avec François Hollande (48%, +2) et Yannick Jadot (44%, stable). François Ruffin est 6ème à 37%, tandis que Clémentine Autain  (13ème) obtient 22% de bonne image et Julien Bayou 21% (14ème avec 35% de mauvaise image). Adrien Quatennens enregistre un nouveau recul au sein de cet électorat (19%, -6 après, -10), tout comme Sandrine Rousseau (16%, -4 après -5).

Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe est toujours largement devant (83%, -5). Olivier Véran (70%, =) devance cette fois l’ex-Premier ministre Jean Castex (65%). Plus loin, François Bayrou enregistre une amélioration sensible de son image (51%, +6) contrairement à trois autres ministres qui connaissent de fortes baisses : Bruno Le Maire (59%, -9), Gérard Darmanin (47%, -8) et Éric Dupont-Moretti (39%, -17).

Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen (84%, -1) devance Marion Maréchal (55%) et Jordan Bardella (53%, -8).  Louis Aliot est  11ème à 25% (-6). Entre les deux candidats à la présidence du parti, l’écart reste similaire auprès des seuls sympathisants RN (61% contre 26%).

Auprès des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des non-inscrits, Edouard Philippe (34%, -4) devance Marine Le Pen (26%) en hausse de 4 points et de 4 places.

Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Octobre 2022