64% des Français ont le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a ni projet ni vision globale pour le pays, une proportion en hausse (+6) depuis octobre 2022
64% (+6 depuis le 27 octobre 2022) des Français ont le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a ni projet ni vision globale pour le pays, dont 35% (+2) pas vraiment et 29% (+4) pas du tout. Ce sentiment progresse de manière constante depuis le début du 1er quinquennat (de 43% en avril 2018 à 64% aujourd’hui, soit +21 points).
A l’inverse, 36% (-4) estiment qu’il a un projet et une vision, dont 27% (-4) plutôt et 9% (=) tout à fait.
7 Français sur 10 estiment que la réélection d’Emmanuel Macron a été une mauvaise chose pour le pays
69% des Français estiment que la réélection d’Emmanuel Macron a été une mauvaise chose pour le pays, dont 39% une très mauvaise chose et 30% une assez mauvaise chose. A l’inverse, 31% considèrent que cela a été une bonne chose, dont 25% une assez bonne chose et 6% une très bonne chose. Des chiffres stables depuis le 24 avril 2023.
7 Français sur 10 attendent prioritairement de l’exécutif qu’il rassemble les Français avant de réformer le pays, une opinion en très forte hausse (+14) depuis août 2022
70% (+14 depuis le 24 août 2022) des Français attendent en priorité du Président de la République et du gouvernement d’Elisabeth Borne qu’ils rassemblent les Français et apaisent la société, même si cela signifie reporter à plus tard certaines mesures ou réformes qui ne font pas consensus. A l’inverse, 29% (-12) souhaitent qu’il réforme le pays en profondeur même si cela divise les Français et provoque des mouvements sociaux importants.
Le souhait que l’exécutif apaise la société en reportant certaines réformes progresse dans toutes les catégories de population et électorats, et de manière particulièrement forte chez les 50 ans et plus (63%, +20) et les électeurs de Marine Le Pen (81%, +25). En comparaison, on peut noter que cette opinion augmente peu chez les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (41%, +5) et chez les cadres (56%, +5).
Emmanuel Macron conserve le soutien de ses électeurs de 1er tour, ils sont plus de 8 sur 10 à estimer qu’il a une vision et un projet pour le pays (81%) et que sa réélection a été une bonne chose (85%). Une majorité d’entre eux (58%) attend de lui qu’il réforme le pays en profondeur même si cela divise et provoque des mouvements sociaux.
Il bénéficie également d’une opinion majoritairement positive de ses électeurs de 2nd tour (63% a une vision, 62% bonne chose).
A l’inverse, les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, de Marine Le Pen et les abstentionnistes sont très critiques (69%-81% pas de vision, 81%-90% mauvaise chose) et attendent du chef de l’Etat qu’il rassemble les Français et apaise la société (72%-88%).
Les cadres ont un regard plutôt positif sur Emmanuel Macron (57% a une vision, 52% bonne chose) et plus de 4 sur 10 attendent de lui qu’il réforme le pays en profondeur (contre 22%-31% au sein des autres catégories socio-professionnelles).
Chantiers évoqués lors de l’interview (pouvoir d’achat, plein-emploi, réindustrialisation) : l’exécutif fait face à la défiance des Français
Une confiance toutefois plus élevée sur l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers
Concernant les chantiers évoqués par le chef de l’Etat lors de l’interview télévisée, 77% des Français ne font pas confiance à l’exécutif pour améliorer le partage de la valeur, pour que les profits soient mieux partagés entre les salariés, l’entreprise et les actionnaires lorsqu’il y a des bénéfices importants ; 75% pour permettre aux classes moyennes de vivre mieux avec leur salaire ; 74% pour lutter contre l’inflation ; 67% pour atteindre le plein-emploi en baissant le chômage ; 61% pour réindustrialiser le pays en augmentant le nombre d’ouvertures d’usines et d’emplois dans l’industrie et 55% pour renforcer l’attractivité de la France pour les investisseurs étrangers.
L’exécutif a la confiance d’une majorité des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron pour mener à bien l’ensemble de ces chantiers (de 57% à 83%) et des électeurs de 2nd tour sur l’attractivité (73%), la réindustrialisation (64%) et le plein-emploi (57%).
La défiance est à l’inverse très présente chez les électeurs de Marine Le Pen (76%-92%), de Jean-Luc Mélenchon (67%-92%) et chez les abstentionnistes (66%-81%).
A noter que l’exécutif dispose de la confiance d’une majorité des cadres pour renforcer l’attractivité (64%, contre 35% employés/ouvriers), pour réindustrialiser le pays (56%, contre 30%) et d’1 sur 2 pour atteindre le plein-emploi (50%, contre 24% des employés/ouvriers).
Les mesures annoncées en faveur du pouvoir d’achat sont largement soutenues par les Français
En revanche, la formation de pilotes ukrainiens sur le sol français divise l’opinion publique
87% des Français sont favorables à la prolongation du trimestre anti-inflation (dont 40% très favorables) et 86% à une baisse d’impôts pour les classes moyennes (dont 43% très favorables). En revanche, concernant la formation de pilotes ukrainiens sur le territoire français, 52% sont favorables (dont 13% très favorables) contre 48% opposés (dont 22% très opposés).
Les 2 mesures en faveur du pouvoir d’achat sont soutenues au sein de toutes les catégories de populations et électorats.
La formation de pilotes ukrainiens sur le territoire français est une mesure beaucoup plus clivante d’un point de vue politique : les électeurs d’Emmanuel Macron y sont en majorité favorables (77%), les électeurs de Marine Le Pen opposés (64%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (47% favorables, 53% opposés) et les abstentionnistes (46%-54%) sont quant à eux divisés.
Baisse d’impôts pour les classes moyennes, une annonce pas crédible pour 57% des Français
Emmanuel Macron a annoncé vouloir baisser les impôts pour les classes moyennes (2 milliards d’euros d’ici 2027). 57% des Français estiment que cette annonce n’est pas crédible, dont 41% pas vraiment crédible et 16% pas crédible du tout. A l’inverse, 43% jugent cette annonce crédible, dont 36% plutôt crédible et 7% tout à fait crédible.
Une annonce crédible pour les électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (81%) comme de 2nd tour (61%) mais pas crédible pour les électeurs de Marine Le Pen (72%), de Jean-Luc Mélenchon (70%) et aux yeux des employés/ouvriers (65%).
Par rapport à 2019 et l’annonce par Emmanuel Macron d’une baisse d’impôts pour « ceux qui travaillent », la crédibilité est plus forte (34% en 2019, contre 43% aujourd’hui).
2 Français sur 3 estiment que le qualificatif « méprisant » s’applique bien à Emmanuel Macron
Lors de l’interview, Emmanuel Macron a répondu aux critiques le qualifiant de « méprisant ».*
68% des Français estiment que le qualificatif « méprisant » s’applique bien à Emmanuel Macron, dont 38% très bien et 30% assez bien. A l’inverse, 32% considèrent qu’il s’applique mal, dont 23% assez mal et 9% très mal.
Si une majorité des électeurs de 1er tour d’Emmanuel Macron récuse, comme le Président, ce terme (63% s’applique mal), une majorité de Français au sein de toutes les catégorie de population et des autres électorats estiment qu’il s’applique bien au chef de l’Etat, y compris ses électeurs de 2nd tour (53%) et les cadres (59%).
(*) Cette séquence de l’interview (question de Gilles Bouleau et réponse d’Emmanuel Macron) a été exposée aux personnes interrogées en amont de la question.
Une majorité de Français approuve les arguments d’Emmanuel Macron sur « la désindustrialisation, le cœur du mal français », les personnalités « qui se sont débinées » et « les violences menées par une extrême ». En revanche, une majorité rejette ses arguments pour justifier la réforme des retraites et le 49-3
Une majorité de Français est d’accord avec Emmanuel Macron lorsqu’il déclare :
- « Le cœur du mal français, si je puis dire, c’est qu’au fond, on a plus désindustrialisé que tous nos voisins » – 65% d’accord
- A propos de certaines personnalités de droite : « Tout le monde s’est débiné. Tout le monde s’est débiné, y compris des gens qui au Parlement avaient fait campagne aux élections présidentielles, bravaches, derrière les 65 ans. Ils avaient tous fait campagne pour ça. Ils ont dit le contraire quand ils étaient au Parlement. » – 58%
- A propos des manifestations contre la réforme des retraites « il y a eu une opposition dans la rue mais qui s’est faite dans le calme et il y a eu des violences menées par une extrême et des gens qui ne veulent pas de solutions. Mais ce n’est pas ça la France » – 55%
En revanche, une majorité n’est pas d’accord avec les arguments mobilisés par Emmanuel Macron pour justifier la réforme des retraites et l’utilisation du 49-3 :
- A propos de l’utilisation du 49-3. « Contrairement à ce qu’on dit, quand on utilise cet article qui est constitutionnel, il y a un vote et donc il y a eu un vote sur ce texte. C’est même que le gouvernement de la République a engagé sa responsabilité. Et ce vote, le gouvernement l’a emporté, ce qui veut dire qu’il n’y a pas eu de majorité pour le faire tomber » – 63% pas d’accord
- « Si on veut investir dans notre école, dans notre système de santé, dans notre réindustrialisation, dans notre défense, il faut produire de la richesse dans le pays. Et bien travailler plus longtemps, comme cette réforme (des retraites) le permet, c’est produire plus de richesses. » – 58%
Les électeurs d’Emmanuel Macron approuvent largement ces arguments (69% à 86%).
Le constat sur la désindustrialisation fait consensus, cet argument est approuvé par une majorité de Français au sein de tous les électorats.
Les sympathisants Les Républicains sont d’accord (65%) avec Emmanuel Macron lorsqu’il évoque les « gens qui avaient fait campagne aux élections présidentielles, bravaches, derrière les 65 ans. Ils ont dit le contraire quand ils étaient au Parlement. »
Une courte majorité d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon (53% pas d’accord, 47% d’accord) et de Marine Le Pen (56% pas d’accord, 43% d’accord) rejettent l’argument sur « les violences menées par une extrême et des gens qui ne veulent pas de solutions [qui ne sont] pas la France »
Les arguments en faveur du 49-3 et d’une réforme contribuant à la production de richesses sont particulièrement désapprouvés par les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (78% et 76%), de Marine Le Pen (76% et 69%) et par les actifs (68% et 62%).
62% (+2) des Français souhaitent que la mobilisation contre la réforme des retraites continue, dont 34% qu’elle se durcisse
62% (+2 depuis le 4 mai 2023) des Français souhaitent la poursuite du mouvement, dont 34% (-2) qu’elle se durcisse et 28% (+4) qu’elle continue de la même façon qu’actuellement. A l’inverse, 37% (-2) souhaitent qu’elle s’arrête.
2 Français sur 3 favorables à la proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger la réforme des retraites
67% des Français sont favorables à la proposition de loi du groupe LIOT visant à abroger la réforme des retraites, dont 36% très favorable et 31% plutôt favorable. A l’inverse, 33% des Français y sont opposés, dont 18% plutôt opposés et 15% très opposés.
L’opposition à la réforme et le soutien à la mobilisation restent très élevées chez les actifs (65% mobilisation doit continuer, 69% favorables à la proposition de loi LIOT), en particulier chez les employés/ouvriers (73% et 74%), chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (84% et 88%) et de Marine Le Pen (74% et 80%).
Une nette majorité d’électeurs d’Emmanuel Macron souhaite que la mobilisation s’arrête (77%) et est opposée à l’abrogation de la réforme (68%).
Si les retraités sont partagés sur la suite de la mobilisation (51% doit s’arrêter, 48% doit continuer), une courte majorité d’entre eux est favorable à la proposition de loi visant à abroger la réforme (56%).
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Crédits image : Capture d’écran TF1