L’intention d’aller voter progresse : 60% des inscrits sur les listes électorales se disent certains d’aller voter et 11% l’envisagent sérieusement
Sur une échelle allant de 0 (tout à fait certain de ne pas aller voter) à 10 (tout à fait certain d’aller voter), 60% (+3 depuis le 12 juin) des personnes inscrites sur les listes électorales se disent tout à fait certaines d’aller voter (note 10) aux élections législatives et 11% (+1) l’envisagent sérieusement (note 9).
Il s’agit d’un niveau nettement supérieur à celui mesuré aux élections législatives 2022 à période comparable (57% notes 9-10, soit +14 points).
On mesure un niveau de participation similaire entre les différents électorats : électeurs de Renaissance/Hayer (91%), électeurs de gauche (PS, EELV, LFI, PCF, 88%), électeurs de Reconquête/Maréchal (85%), du RN/Bardella (84%) et de LR/Bellamy (83%).
Projection ELABE du niveau de participation au 1er tour des élections législatives 2024 : entre 62% et 64%.
Le RN et ses alliés sont largement en tête des intentions de vote (36%), ils devancent le Nouveau Front populaire à 27% et Ensemble à 20%. Sur cette base, et d’après notre projection, le RN et ses alliés pourraient obtenir une solide majorité relative
Intentions de vote réalisées d’après l’offre électorale réelle dans chaque circonscription (sauf pour les codes postaux concernés par plusieurs circonscriptions, soit près de 15% des répondants, dans ce cas une offre électorale standard a été administrée).
Le Rassemblement National et ses alliés (candidats de droite soutenus par Eric Ciotti) sont crédités de 36% des intentions de vote exprimées. Ce score s’explique par un parfait soutien des électeurs du RN/Bardella (91%), des gains significatifs de voix chez les électeurs de Reconquête/Maréchal (55%) et une présence dans la quasi-totalité des circonscriptions. En termes de sociologie électorale, le RN confirme les dynamiques observées lors des Européennes : une consolidation dans ses « zones de force » (en tête chez les employés/ouvriers à 52% et dans les petites agglomérations et communes rurales à 45%) et un élargissement de son socle électoral aux retraités (29%, contre 30% pour « Ensemble »).
Le « Nouveau Front populaire » est crédité de 27% des voix. L’alliance de gauche bénéficie d’excellents reports de voix des électeurs de LFI/Aubry (91%) et dans une moindre mesure d’EELV/Toussaint (71%) mais d’un soutien incomplet des électeurs de PS/Glucksmann (66%). Le NFP serait en tête chez les cadres (32%, contre 23% « Ensemble » et 20% RN) et dans les grandes agglomérations (29%, contre 22% et 25%).
Avec les divers gauche et dissidents NFP à 2%, le bloc de gauche est mesuré à 29%.
La coalition du camp présidentiel « Ensemble » (Renaissance, MoDem et Horizons) serait à 20%. Elle obtiendrait le soutien des électeurs Renaissance/Hayer (79%) mais aussi d’1 électeur sur 4 de LR/Bellamy et d’1 sur 5 du PS/Glucksmann (16%).
Les partis de droite (Les Républicains, divers droite et UDI) sont crédités de 10% des intentions de vote, ils pâtiraient d’un soutien imparfait des électeurs LR/Bellamy (60%) mais auraient les voix d’1 électeur sur 10 d’EELV, du PS et de Renaissance, en partie grâce à l’ancrage local de leurs députés sortants.
Selon notre projection établie à partir du rapport de force actuel mesuré dans l’intention de vote et du résultat aux élections précédentes, le Rassemblement National et ses alliés obtiendraient entre 250 et 280 sièges, le « Nouveau Front populaire » et DVG entre 150 et 170 sièges, « Ensemble » entre 90 et 110 sièges, LR/DVD/UDI entre 35 et 45 sièges et les autres forces politiques entre 10 et 12 sièges.
Le pouvoir d’achat, devant la sécurité, l’immigration et la santé sont les thèmes qui compteront le plus dans le choix des électeurs
Les thèmes qui compteront le plus dans le choix des électeurs qui ont l’intention d’aller voter aux élections législatives sont le pouvoir d’achat (58%), la sécurité (36%), l’immigration (33%) et la santé (28%), devant les retraites (18%), l’environnement/l’écologie (17%), l’éducation (17%), les inégalités/injustices sociales (16%), l’emploi (14%), la dette publique (14%) et la protection sociale (11%). Les 6 autres enjeux testés ont été cités par moins d’1 électeur sur 10 : la fiscalité (9%), la menace terroriste (9%), le logement (6%), la guerre en Ukraine (6%), les inégalités hommes-femmes (5%) et la guerre entre le Hamas et Israël (2%).
Le pouvoir d’achat est l’enjeu n°1 pour l’ensemble des principaux électorats, on observe pour le reste des différences importantes :
- Les électeurs potentiels du Rassemblement National et ses alliés placent en priorité, nettement devant les autres enjeux, le pouvoir d’achat (68%), l’immigration (62%) et la sécurité (50%)
- Les électeurs potentiels du NFP le pouvoir d’achat (57%), l’environnement/l’écologie (38%), les inégalités/injustices sociales (34%) et la santé (32%)
- Ceux d’Ensemble, le pouvoir d’achat (55%), la santé (32%) et la sécurité (30%)
40% des Français s’attendent à une victoire du RN, 13% du NFP et 7% d’Ensemble
Dans le détail, 40% (-3 depuis le 12 juin) pensent que le Rassemblement National va gagner les élections législatives et avoir le plus députés à l’Assemblée nationale, 13% (+3) le NFP et 7% (-3) Ensemble. 40% (+3) ne font aucun pronostic à ce stade.
Une large majorité d’électeurs qui ont l’intention de voter pour le RN sont optimistes quant à la victoire de leur camp (77%). Les électeurs du NFP sont moins optimistes (45% font le pronostic d’une victoire de l’alliance de gauche, 32% ne savent pas), ceux d’Ensemble sont pessimistes (24% victoire d’Ensemble, 26% du RN, 43% ne savent pas).
Plus d’un tiers des électeurs potentiels de LR (36%) pense que le RN obtiendra le plus de députés à l’issue du scrutin, contre 18% pour Ensemble et 37% qui ne se prononcent pas.
La perspective d’une victoire du Nouveau Front populaire inquiète légèrement plus de Français que celle du Rassemblement National
Concernant l’issue des Législatives :
- Une victoire du « Nouveau Front populaire » inspire de l’inquiétude pour 53% des Français, de la satisfaction pour 22% et de l’indifférence pour 24%
- Une victoire du Rassemblement National et de ses alliés de l’inquiétude pour 50%, de la satisfaction pour 31% et de l’indifférence pour 19%
- Et enfin, l’éventualité d’une victoire d’Ensemble inspire de l’inquiétude pour 39%, de la satisfaction pour 19% et de l’indifférence pour 42%
D’un point de vue politique :
- Les électeurs potentiels d’Ensemble sont très inquiets à l’idée d’une victoire du RN (81%) comme du NFP (76%)
- Les électeurs du RN sont quant à eux très inquiets concernant l’éventualité d’une victoire du NFP (77%) et dans une moindre mesure d’Ensemble (58%)
- Auprès des électeurs du NFP, l’éventualité d’une victoire du RN (91%) génère largement plus d’inquiétude que celle d’une victoire d’Ensemble (45%, contre 44% indifférence)
- Les électeurs de LR/DVD/UDI sont aussi inquiets d’une victoire du NFP (76%) que du RN (71%), et à l’égard d’une victoire d’Ensemble, sont partagés entre satisfaction (38%) et indifférence (38%)
Une large majorité de Français estime que le programme économique du RN, d’Ensemble et du NFP ne sont pas crédibles. Celui du RN est jugé plus crédible que celui d’Ensemble et du NFP
Concernant la crédibilité des programmes économiques des 3 principales forces politiques candidats aux élections législatives :
- 36% des Français estiment que le programme économique du RN est crédible (contre 62% pas crédible)
- 33% partagent cette opinion concernant le programme économique d’Ensemble (contre 65% pas crédible)
- Et 26% considèrent que celui du NFP est crédible (contre 72% pas crédible)
Une question très clivante d’un point de vue politique : chacun de ces 3 électorats, dans de fortes proportions, estime que le programme économique de son camp est crédible et que celui des 2 autres n’est pas crédible.
Pour la majorité des électeurs potentiels de LR/DVD/UDI, les programmes économiques du NFP (81%) et du RN (76%) ne sont pas crédibles tandis que celui d’Ensemble (55%) est perçu comme crédible.
« Si demain, je suis en capacité d’être nommé à Matignon et que je n’ai pas de majorité absolue, je refuserai d’être nommé » : 58% des Français sont d’accord avec cette position de Jordan Bardella
Jordan Bardella, Président du Rassemblement National et candidat au poste de Premier ministre en cas de victoire aux élections législatives, a déclaré : « Pour gouverner, j’ai besoin d’une majorité absolue. Qui peut croire qu’on pourra changer le quotidien des Français en cohabitation avec une majorité relative ? Personne. Je dis aux Français : pour nous essayer, il nous faut la majorité absolue. Si demain, je suis en capacité d’être nommé à Matignon et que je n’ai pas de majorité absolue (…) eh bien, je refuserai d’être nommé ». 58% des Français se disent d’accord avec cette position de Jordan Bardella, dont 26% tout à fait d’accord et 32% plutôt d’accord. A l’inverse, 41% ne sont pas d’accord, dont 19% pas vraiment d’accord et 22% pas du tout d’accord.
Les électeurs qui ont l’intention d’aller voter pour un candidat RN (ou allié) au 1er tour des élections législatives partagent largement cette position du Président du RN (87%), les potentiels électeurs de LR/DVD/UDI (57% d’accord), d’Ensemble (46% d’accord, 53% pas d’accord) et du NFP (42% d’accord, 58% pas d’accord) ne critiquent pas massivement la position de Jordan Bardella, ils se montrent partagés.
Télécharger le rapport : Les Français et les élections législatives 2024
Crédits image : Wikimédia commons / Richard Ying et Tangui Morlier
Ce sondage a pour vocation de mesurer le rapport de force politique dans la perspective des élections législatives.
Il mesure les intentions de vote, en se basant sur l’offre politique connue à date. Une projection en sièges de l’Assemblée nationale est déduite de ce rapport de force.
La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr
Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :
« Echantillon de 2 002 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 870 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 19 au 21 juin 2024.
La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.
Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.
Marge d’erreur comprise entre 1,0 et 2,6 points de pourcentage. ».