ELECTIONS EUROPEENNES 2024 : Le RN continue de progresser, l’écart entre Renaissance et le PS se stabilise

L’intention d’aller voter progresse légèrement en 1 mois : 40% (=) des inscrits sur les listes électorales se disent certains d’aller voter, et 16% (+2) l’envisagent sérieusement

A partir d’une échelle de 0 (tout à fait certain de ne pas aller voter) à 10 (tout à fait certain d’aller voter), 40% (stable depuis le 4 avril) des Français inscrits sur les listes électorales se disent tout à fait certains d’aller voter (note 10) aux élections européennes et 14% (+2) l’envisagent sérieusement (note 9).

En 1 mois, l’intention d’aller voter (notes 9-10/10) progresse dans la plupart des électorats : électeurs de 2022 d’Éric Zemmour (78%, +5), de Valérie Pécresse (73%, +5), de Marine Le Pen (68%, +7), d’Emmanuel Macron (65%, +6) et de Jean-Luc Mélenchon (63%, +6).

Malgré des hausses, les 18-34 ans (43%, +2) et les 35-49 ans (53%, +8) demeurent moins mobilisés que les 50-64 ans (57%, -2) et les 65 ans et plus (68%, +1).

Enfin, d’un point de vue socio-professionnel, les cadres (58%, -3) et les professions intermédiaires (55%, +5) ont davantage l’intention de se rendre aux urnes le 9 juin que les employés/ouvriers (43%, -1).

Le RN, largement en tête des intentions de vote exprimées, continue de progresser (32%, +2)
L’écart entre la liste Renaissance (16.5%, =) et la liste PS (12%, =) se stabilise

La liste du Rassemblement National (RN) menée par Jordan Bardella arriverait largement en tête, elle est créditée de 32% des intentions de vote exprimées, en progression de 2 points sur 1 mois (4 avril). La liste du RN bénéficierait du soutien massif des électeurs de Marine Le Pen (86% de ceux qui ont l’intention de se rendre aux urnes en juin voteraient pour la liste RN), ainsi que des voix de 4 électeurs sur 10 d’Éric Zemmour et d’1 sur 4 de Valérie Pécresse, et capterait des voix chez les abstentionnistes (33%, +11). En termes de sociologie électorale, si la liste menée par Jordan Bardella ferait de très bons scores dans ses zones de force (53% chez les ouvriers, 41% auprès des Français qui éprouvent des difficultés à boucler leurs fins de mois, 39% dans les communes rurales), elle arriverait en tête dans tous les pans de la société y compris au sein de populations qui lui étaient traditionnellement moins favorables : les retraités (29%, contre 25% Renaissance), les cadres (22%, contre 21% PS), les habitants des grandes agglomérations (27%, contre 19% Renaissance), les diplômés du supérieur (23%, contre 22% Renaissance) et chez les Français qui bouclent leurs fins de mois sans se restreindre (28%, contre 20% Renaissance).

La liste Renaissance, du MoDem, d’Horizons et de l’UDI menée par Valérie Hayer est stable en 1 mois à 16.5% des intentions de vote exprimées. L’écart entre les listes RN et Renaissance (15,5 points) est au plus haut. La liste Renaissance bénéficierait d’un soutien incomplet des électeurs d’Emmanuel Macron (52%) et des voix d’1 électeur sur 10 de Valérie Pécresse.

Après sa forte progression en avril (+3.5) la liste du Parti Socialiste et de Place Publique menée par Raphaël Glucksmann se stabilise à 12%. Elle bénéficierait des voix d’1 électeur sur 4 de Jean-Luc Mélenchon et de Yannick Jadot et d’1 électeur sur 10 d’Emmanuel Macron.

La liste de la France Insoumise menée par Manon Aubry serait en légère hausse (8.5%, +1), la liste d’Europe Ecologie Les Verts menée par Marie Toussaint serait à 8% (-0.5). Avec la liste du Parti Communiste menée par Léon Deffontaines (à 2%, -0.5) et Nouvelle Donne (0.5%, 1ère fois posée), le bloc de gauche obtiendrait 31% (=) des voix.

La liste des Républicains menée par François-Xavier Bellamy est créditée de 6.5% (-0.5) des intentions, elle n’obtiendrait les voix que d’1 électeur sur 2 de Valérie Pécresse.

La liste Reconquête menée par Marion Maréchal serait à 5% (-0.5). Les autres listes testées sont créditées de moins de 2% des intentions de vote exprimées.

62% des électeurs se disent sûrs de leur choix, en légère hausse (+2) en 1 mois

A ce jours, 62% (+2 depuis le 4 avril) des électeurs qui auraient l’intention d’aller voter (notes 8 à 10) se disent sûrs de leur choix. A l’inverse, 38% (-2) pourraient changer d’avis d’ici à l’élection.

Le niveau élevé du RN (32%) dans les intentions de vote se double d’une sureté du choix solide et en progression (84%, +5).

La certitude du choix des potentiels électeurs de Renaissance progresse également (69%, +11).

Le vote Reconquête (62%, -8), LR (57%, +10) et surtout des listes de gauche – PS (52%, -2), LFI (54%, -18) et EELV (42%, -15) est plus volatile.

1 Français sur 2 se dit intéressé par les élections européennes, une proportion stable en 1 mois

49% (stable en 1 mois) des Français se disent intéressés par les élections européennes, dont 34% (-2) plutôt intéressé et 15% (+2) très intéressés. A l’inverse, 51% (=) disent ne pas être intéressés, dont 35% (=) pas vraiment et 16% (=) pas du tout.

Pas de mouvement d’un point de vue socio-démographique, l’intérêt pour les élections européennes de juin prochain demeure plus élevé chez les 65 ans et plus (55%), les cadres (63%) et les hommes (55%).

D’un point de vue politique, les électeurs de d’Éric Zemmour (79%), de Valérie Pécresse (65%) et d’Emmanuel Macron (63%) restent les plus intéressés par cette campagne, les électeurs de Marine Le Pen (54%) et de Jean-Luc Mélenchon (50%) le sont moins.

Entre des enjeux de politique nationale ou européenne, la motivation du vote se polarise

41% (-2 en 1 mois) des électeurs qui ont l’intention de voter pour une liste en juin disent que leur choix est motivé autant par des questions de politique nationale que de politique européenne, 32% (+2) en priorité par des enjeux de politique nationale et 27% (+1) de politique européenne.

On observe une polarisation entre des potentiels électeurs du RN qui ont un choix de plus en plus motivé par des enjeux nationaux (52%, +5) et des potentiels électeurs de Renaissance par des enjeux européens (41%, +14 ; et 36% autant l’un que l’autre).

Près d’1 électeur potentiel sur 2 de LR et des principales listes de gauche sont motivés autant par des questions de politique européenne et nationale (et un tiers par des questions européennes).


Télécharger le rapport : Les Français et les élections européennes – 5ème vague

Crédits image : Wikimedia Commons / Carte électorale Vote France – Ksiamon


ELABE rappelle que les résultats de ce sondage doivent être interprétés comme une indication de l’état du rapport de force politique actuel en France métropolitaine dans la perspective de l’élection européenne de 2024. Ils ne constituent en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.

La notice de ce sondage peut être consultée sur le site internet de la Commission des sondages : www.commission-des-sondages.fr

Toute publication ou toute reprise de ce sondage doit faire figurer la méthodologie et les marges d’erreurs :

« Echantillon de 1 460 personnes, représentatif des résidents de France métropolitaine âgés de 18 ans et plus, dont 1 375 inscrits sur les listes électorales. Interrogation par Internet du 30 avril au 3 mai 2024.

La représentativité de l’échantillon a été assurée selon la méthode des quotas appliquée aux variables suivantes: sexe, âge, catégorie socio-professionnelle, région de résidence et catégorie d’agglomération.

Pour les questions d’intention de vote, seules les personnes inscrites sur les listes électorales et ayant l’intention d’aller voter sont prises en compte.

Marge d’erreur comprise entre 1,1 et 3,5  points de pourcentage. »