Emmanuel Macron recule légèrement (36%, -2) et fait face à une forte défiance des électorats d’opposition en cette rentrée ; Elisabeth Borne est quasi-stable (33%, +1)
36% (-2) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Après un regain observé ces 2 derniers mois, la confiance à l’égard d’Emmanuel Macron recule légèrement.
Politiquement, le président de la République bénéficie d’une confiance toujours aussi solide auprès de son électorat (87%, -2). En revanche, il entame la rentrée 2022 avec un capital confiance extrêmement faible chez ses opposants : seuls 13% (-12 / taux le plus bas depuis le début du 2nd quinquennat) des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 18% (+4) de ceux de Marine Le Pen lui font confiance. Auprès de ces deux électorats, l’intensité de la défiance est importante : le taux de « pas du tout confiance » est supérieur à 50% (54%).
D’un point de vue professionnel, la confiance accordée au président de la République est assez homogène selon l’âge (entre 30% et 40% toutes classes d’âge confondues), suite à une hausse progressive ces derniers mois auprès des 35-64 ans. Le niveau de confiance chez les cadres reste relativement important (50%, -3) et près de deux fois plus élevé que chez les classes populaires (28%, -5). Il est de 37% (+4) chez les professions intermédiaires.
Elisabeth Borne maintient la confiance de 33% (+1) des Français. La Première ministre poursuit très progressivement sa hausse du taux de notoriété : le % de « sans opinion » baisse régulièrement. Fait assez rare, ce recul se fait au profit de la défiance et de la confiance (habituellement, la défiance prend le pas sur la confiance lorsqu’une personnalité politique se fait connaître).
Le niveau actuel de confiance d’Elisabeth Borne est sensiblement le même que celui d’Edouard Philippe à la même époque.
La structure de confiance d’Elisabeth Borne est assez proche de celle d’Emmanuel Macron. Elle fait jeu égal avec lui auprès de la plupart des catégories de population, à l’exception des moins de 50 ans et des classes populaires où elle est en retrait de 5 à 10 points environ.
Edouard Phillipe conserve son capital d’image, à son plus haut niveau depuis un an
50% (+1) des Français ont une bonne image de l’ancien premier ministre, Edouard Philippe, qui domine toujours largement l’Observatoire politique d’Elabe pour Les Echos et Radio Classique. Cette performance s’explique par sa capacité à dépasser en partie les clivages. S’il possède une bonne image dans le camp présidentiel, sa cote de popularité est également d’un bon niveau à droite, à gauche et chez les électeurs RN. Loin derrière, Bruno Le Maire (33%, -1) est 2ème juste devant Marine Le Pen (32%, -2), Nicolas Sarkozy (31%, +2) et Olivier Véran (31%, -1). Pour sa première rentrée, le ministre de l’Education Nationale Pap Ndiaye reste peu connu : 46% n’ont pas d’opinion à son égard (même score qu’il y a 2 mois), 17% ont une bonne image, 37% une image négative.
Auprès des électeurs de gauche et des écologistes, Jean-Luc Mélenchon se maintient nettement en tête (63%, +1). Il reste cependant une personnalité clivante au sein de la gauche : depuis le début du second quinquennat, son niveau d’image positive est d’environ 90% auprès des sympathisants LFI, mais « seulement » de 40-50% auprès de ceux d’EELV et 35-45% auprès de ceux du PS.
Au classement, il devance largement un trio composé de François Hollande (46%, +2), Fabien Roussel (44%, +1) et Edouard Philippe (44%, +5).
A noter qu’Adrien Quatennens est en recul de 10 points ce mois-ci (25%) et que Sandrine Rousseau perd 5 points (20%).
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe est nettement leader (88%, +3). Il s’agit de son niveau le plus élevé depuis le début du 2nd quinquennat, et même depuis qu’il a quitté le poste de 1er ministre si l’on compare à l’électorat Macron de 2017. L’ex-Premier ministre devance Olivier Véran (70%, -1), Bruno Le Maire (68%, -4) et Gabriel Attal (66%, -4). Ce trio ministériel a une longueur d’avance sur le reste de l’équipe gouvernementale. Avec une bonne notoriété et un bon niveau d’image, Eric Dupond-Moretti, en hausse (56%, +7), et Gérald Darmanin (55%, =) sont un cran en-dessous. Les autres ministres restent peu connus.
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen est largement en tête du classement (85%, -1). Dans la compétition entre Jordan Bardella (61%, +9) et Louis Aliot (31%, +6), l’actuel président par intérim a une très grande longueur d’avance en termes de notoriété et popularité. Auprès des seuls sympathisants RN, l’écart est tout aussi important (65% contre 34%).
Auprès des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des non-inscrits, Edouard Philippe (38%, -3) devance nettement Nicolas Sarkozy (26%, +1) et Bruno Le Maire (23%, =).
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Septembre 2022