La confiance dans l’exécutif reste fragile en cette rentrée 2023

La confiance dans l’exécutif reste fragile en cette rentrée 2023

28% (-1 point) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Depuis l’adoption contestée de la réforme des retraites, le président de la République ne parvient pas réellement à rebondir ; après avoir enregistré une nette amélioration en juin 2023 (+4 points à 29%), sa cote de confiance reste stable depuis cette date. A titre de comparaison, le président de la République obtenait il y a tout juste un an, en septembre 2022, la confiance de 36% des Français.

Politiquement, le président de la République obtient toujours le soutien de ¾ de ses électeurs de 1er tour (75%, stable), mais fait face à une forte défiance dans les principaux électorats d’opposition : « seulement » 15% (+2 points) auprès de ceux de Jean-Luc Mélenchon et 10% (-3 points) auprès de ceux de Marine Le Pen. Emmanuel Macron enregistre également des baisses auprès des autres segments électoraux et des abstentionnistes (17%, -2 points).

Professionnellement, le chef de l’Etat perd des soutiens chez les catégories populaires : il est stable auprès des catégories professionnelles qui lui sont le plus favorables, soit les cadres (39%, -1) et les retraités (34%, -1). Il progresse fortement auprès des professions intermédiaires (33%, +9 points). A l’inverse, les catégories populaires expriment un niveau de défiance (16%, -7 points) qui n’a plus été enregistré depuis la contestation des « Gilets jaunes » ; le président obtenait 13% en décembre 2018 et remontait à 16% en janvier 2019 (les deux mesures les plus basses auprès de cette cible).

En termes d’âge, 36% (-1 point) des plus de 65 ans lui accordent leur confiance contre ¼ des moins de 65 ans (entre 22 et 26% selon la catégorie d’âges).

La confiance accordée à la Première ministre, Elisabeth Borne, reste, elle aussi, fragile (24%) et baisse de 2 points.

Politiquement, Elisabeth Borne obtient le soutien de 2/3 des électeurs d’Emmanuel Macron de 1er tour (64%, -4) et de « seulement » 9% (-4 points) des principaux électorats d’opposition, que ce soit celui de Jean-Luc Mélenchon ou celui de Marine Le Pen. 16% (stable) des abstentionnistes lui font également confiance, à même niveau que le président de la République.

Professionnellement, Elisabeth Borne obtient un soutien plus élevé auprès des retraités (38%, +1 points, soit 4 points au-dessus du président de la République) et chez les cadres (32%), malgré une baisse de 3 points. Elle progresse, à l’instar du chef de l’Etat, auprès des professions intermédiaires (24%, +7). A l’inverse, seuls 12% (-6 points) des catégories populaires lui font confiance (plus bas niveau ex-aequo avec février 2023) ; les ouvriers (10%, -6 points) ne lui ont jamais été aussi défavorables. En termes d’âge, la Première ministre obtient la confiance de 39% des plus de 65 ans, de 21% des 35-64 ans, mais – contrairement au président de la République – de « seulement » 11 à 14% des moins de 35 ans.

Marine Le Pen, Gabriel Attal et Jordan Bardella sont à leur plus haut niveau

L’image de l’ancien premier ministre Edouard Philippe est stable à 44%. Deuxième, Marine Le Pen progresse de 3 points et retrouve son plus haut niveau (34% ; niveau qu’elle avait déjà atteint, pour la dernière fois en janvier 2023). Sur le devant de la scène médiatique cette semaine, le ministre de l’Education, Gabriel Attal, réussit sa rentrée : 31% des Français ont une bonne image de lui, soit 4 points de plus qu’en août et 7 points de plus qu’avant l’été : c’est la plus forte hausse ce mois-ci. Derrière lui, Jordan Bardella continue de progresser (27%, +2 points) et atteint, lui aussi, son plus haut niveau. Après sa rentrée politique chez lui, à Tourcoing, Gérald Darmanin reste stable à 24% (-1 point) ; il est 10ème. A nouveau testée ce mois-ci, Ségolène Royal garde une bonne image auprès de 20% des Français (un niveau similaire à sa dernière mesure de mai 2021).

Auprès des électeurs de gauche, Jean-Luc Mélenchon retrouve sa première place perdue en août (51%, +2). Il devance François Hollande (46%, -3 points). En tête du classement le mois dernier, Fabien Roussel (44%, -8 points) et François Ruffin (40%, -9) enregistrent de fortes baisses après avoir fortement progressé avant l’été ; ils retrouvent leur niveau enregistré au printemps. Ségolène Royal se classe 5ème du classement avec 39% de bonne image.

Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Phillipe se maintient en tête du classement (77%, -6 points). Gabriel Attal occupe la deuxième place (69%, +3 points) et se rapproche de son plus haut niveau (après 70% en août 2022). Viennent ensuite plusieurs ministres : Bruno Le Maire (69%, -1 point), Olivier Véran (64%, +3 points), Gérald Darmanin (57%, -2 points) et Éric Dupont-Moretti (48%, +2 points). Parmi les personnalités d’opposition, on retrouve dans le top 10, Bernard Cazeneuve (43%, -4), Xavier Bertrand (36%, -6 points) et Fabien Roussel qui progresse auprès de cette cible (35%, +7 points). Nicolas Sarkozy perd en revanche 16 points (33%). Plus loin, Ségolène Royal a le soutien de 13% des électeurs d’Emmanuel Macron.

Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen continue de se détacher du classement (90%, +4) malgré la forte progression de Jordan Bardella (72%, +11 points). Éric Zemmour (53%, +8 points) et Nicolas Dupont-Aignan (43%, +7 points) sont également en hausse.

Auprès des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des non-inscrits, Edouard Philippe (35%, +4 points) devance Marine Le Pen, en forte hausse (28%, +9). Les deux anciens présidents se positionnent derrière elle – Nicolas Sarkozy (stable) et François Hollande (+4) sont à 20%. Jordan Bardella (19%, +6) et Gabriel Attal (19%, +5) complètent le classement.

Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Septembre 2023