Après deux mois de baisse, la cote de confiance du président de la République se stabilise
32% (=) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Après un recul de 6 points en deux mois, la confiance accordée au président est stable, mais reste inférieure de deux points à son niveau enregistré pour la première mesure de son second mandat (34%). 32% correspond à la mesure la plus basse enregistrée par Emmanuel Macron depuis le début de la crise Covid ; ce point bas a plusieurs fois été atteint, notamment en juin 2022, en janvier 2022 et en décembre 2020.
Politiquement, le président de la République bénéficie d’une cote confiance toujours très solide au sein de son électorat (84%, +1). Ne dépassant pas 25%, elle est néanmoins en hausse dans les principaux électorats d’opposition – de celui de Jean-Luc Mélenchon (18%, +2) et de celui de Marine Le Pen (15%, +5) – ainsi que chez les abstentionnistes (25%, +4). Elle est fragile et en forte baisse dans l’électorat de Valérie Pécresse (25%, -6) et surtout d’Éric Zemmour (4%, -16).
Le clivage professionnel s’est fortement affaibli depuis le début du quinquennat : 37% des cadres font confiance à Emmanuel Macron, une proportion en baisse de 9 points en un mois et de 16 points en trois mois. Dans le même temps, 32% des professions intermédiaires (+4) et des catégories populaires (+6) font confiance au président de la République. Le différentiel entre catégories supérieures (34%) et catégories populaires (32%) n’a jamais été aussi faible depuis le début du 1er quinquennat ; à titre d’exemple il était de 11 points en mai 2022 au début du 2nd quinquennat.
Les différences générationnelles s’estompent également : 35% (-6 points) des 65 ans et plus et 39% des 18-24 ans (-2) accordent leur confiance au président. A l’inverse, la confiance à l’égard du président de la République se renforce auprès des 25-34 ans (32%, +6) et des 35-49 ans (34%, +6). Elle reste en revanche fragile auprès des 50-64 ans (28%, -2).
Pour le deuxième mois consécutif, Elisabeth Borne enregistre un niveau de confiance en baisse : 27% (-2 points en un mois et -6 points en deux mois). Si elle retrouve son niveau de confiance enregistré au moment de sa nomination (27% en juin 2022), le niveau de défiance a, lui, augmenté de 9 points sur la même période et atteint 60%, en raison d’une plus forte notoriété (« sans opinion » à 13%, en baisse de 9 points en 5 mois).
Politiquement, la confiance à l’égard de la Première ministre est quasi-stable auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (70%, -1) ; elle retrouve auprès d’eux son niveau de juin 2022, lors de sa prise de fonction (70%). Elle baisse légèrement auprès des électeurs de Marine Le Pen (10%, -2) et progresse auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (18%, +5) et des abstentionnistes (20%, +3). Contrairement au président de la République, elle progresse chez les électeurs de Valérie Pécresse (41%, +7), mais baisse fortement chez ceux de Yannick Jadot (26%, -12).
Sociologiquement, elle baisse fortement chez les cadres (27%, -13 points et -23 points en deux mois) et progresse chez les professions intermédiaires (28%, +7). Elle enregistre également un recul important chez les plus de 65 ans (33%, -7 et -13 en trois mois).
Toujours en tête du classement, Edouard Philippe enregistre une forte baisse
S’il cumule toujours 41% d’image positive, Edouard Philippe enregistre néanmoins la mesure la plus basse et le plus fort recul de sa popularité depuis sa sortie du gouvernement en juin 2020 : il perd 6 points en un mois et 9 points en deux mois. Malgré cette baisse, la plus importante du mois de novembre toutes personnalités confondues, il domine toujours le classement des personnalités et devance de 10 points Marine Le Pen (31%, -1). Nicolas Sarkozy (29%, -1), Olivier Véran (29%, -1) et Bruno Le Maire (28%, -1) complètent le classement.
Après avoir perdu 13 points en 7 mois, Jean-Luc Mélenchon reprend 3 points, à 25% ; c’est sa première mesure en hausse depuis l’élection présidentielle. Dans le bas du classement Olivier Faure (14%, +3) et Sandrine Rousseau (10%, +3) progressent.
Auprès des électeurs de gauche et des écologistes, Jean-Luc Mélenchon se maintient en tête et reprend 6 points (61%). Il devance 3 personnalités de gauche, toutes en forte hausse : Yannick Jadot (49%, +5), François Ruffin (44%, +7) – qui prend pour la première fois la troisième place des personnalités de gauche et enregistre auprès des électeurs de Jean-Luc Mélenchon son plus haut niveau de popularité depuis le 1er quinquennat (47%) – et Fabien Roussel (43%, +4). Plus loin Olivier Faure (31%, +9) et Sandrine Rousseau (26%, +10) enregistrent les plus fortes hausses de ce mois. François Hollande (40%, -8), deuxième le mois denier, et Edouard Philippe (34%, -7) enregistrent en revanche des baisses importantes de leur popularité.
Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Philippe garde la tête malgré une baisse de 4 points ; à 79%, c’est son plus bas niveau depuis la réélection d’Emmanuel Macron. Il devance le porte parole du Gouvernement, Olivier Véran – qui enregistre une forte baisse en ce début de mois de novembre (62%, -8) – Gabriel Attal (61%, -1) et Bruno Le Maire (60%, +1, après -9 le mois dernier). Éric Dupont Moretti est en hausse mais ne rattrape qu’une partie du terrain perdu le mois dernier (46%, +7 après -17). Gérald Darmanin, en baisse de 8 points le mois dernier, recule à nouveau de 2 points (45%) ; auprès des sympathisants de droite, il gagne néanmoins 11 points en deux mois (45%).
Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen domine largement le classement (85%, +1). Elle surpasse Marion Maréchal (59%, +4), Jordan Bardella (58%, +5) et Éric Zemmour (45%, +3). Louis Aliot, prétendant à la présidence du parti, enregistre 31% d’image positive, soit 6 points de mieux qu’en octobre. Auprès des seuls sympathisants RN, Jordan Bardella devance également Louis Aliot (63% vs 36%), mais l’écart se réduit sur un mois, passant de 35 à 27 points d’écart.
Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Novembre 2022