Baromètre de la perception du chômage et de l’emploi – 5ème volet

Dans le cadre de la quatrième édition du Baromètre de la perception du chômage et de l’emploi, l’institut Elabe a analysé pour l’Unédic le regard des Français sur la situation de l’emploi, et leurs représentations du chômage.

Le sentiment que la situation de l’emploi ne s’améliore plus, fragilisant l’optimisme des actifs

Le Baromètre révèle une légère baisse du sentiment d’amélioration de la situation de l’emploi en France, amorcé en juillet 2020. Seulement 14% des Français estiment que la situation s’améliore (-2 points par rapport à 2022) et 51 % considèrent que la situation se détériore. Par ailleurs, 24% des actifs en emploi redoutent le chômage (+2 points) et 37% des demandeurs d’emploi estiment probable de retrouver un emploi dans les trois prochains mois (-3 points).

Le durcissement du regard sur les demandeurs d’emploi marque un arrêt

95 % des Français estiment que tout le monde peut connaître une période de chômage. Et pourtant à leurs yeux, la responsabilité des demandeurs d’emploi eux-mêmes (50 %) demeure la deuxième cause du chômage dans notre pays, derrière les évolutions de la société (61 %, +2 points) et devant celle des entreprises (45 %). Alors que la responsabilité prêtée aux demandeurs d’emploi avait progressé de manière constante entre juillet 2020 (volet 2, 36 %) et septembre 2022 (volet 4, 50 %), cette perception se stabilise en un an.

 

Des demandeurs d’emploi toujours sujets au soupçon et parfois à la critique

35% des demandeurs d’emploi affrontent au quotidien la critique, souvent exprimée par des termes péjoratifs tels que « assisté » ou « paresseux ». Et près de 6 sur 10 font toujours régulièrement l’expérience d’une forme d’inquisition : 48% d’entre eux partagent l’expérience d’un questionnement insistant sur leur recherche d’emploi.
Mais les perceptions sur les demandeurs d’emploi sont en décalage avec leur vécu : 85 % d’entre eux se voient comme des personnes persévérantes (seuls 44 % des non-demandeurs d’emploi partagent cet avis), 83 % dynamiques (contre 28 %), 79 % courageuses (contre 38 %).

L’attachement au système d’Assurance chômage reste majoritaire

L’attachement au modèle français d’Assurance chômage reste majoritaire mais diminue (57 %, -2 points). Les modalités du système d’assurance chômage divisent l’opinion, avec des perceptions mitigées concernant son impact sur le retour à l’emploi, la durée des droits aux allocations, et le montant des allocations chômage. Malgré une conviction commune quant à l’importance du système, une certaine méconnaissance de ses réalités persiste.

 

Le marché du travail ne cesse d’évoluer, les parcours professionnels ne suivent plus une trajectoire préétablie (reconversion, auto-entrepreneuriat, freelancing…). L’Unédic a souhaité cette année mettre en lumière les perceptions des Français et des demandeurs d’emploi sur les compétences relationnelles, humaines et personnelles, parfois appelées « soft-skills ».

Le manque de considération pour les soft-skills déploré par les Français

Les Français ont le sentiment que les soft-skills sont déconsidérées par les recruteurs, tandis que l’importance accordée aux diplômes et à l’apparence est jugée excessive. Selon eux, les recruteurs se focalisent sur les compétences techniques développées au travers des expériences (68 %), les diplômes obtenus et le cursus scolaire (51 %), la durée des emplois (47 %), loin devant les compétences émotionnelles sociales, le savoir-être et les qualités personnelles (34 %), les expériences extra-professionnelles (11 %), les passions et hobbies (5 %).Ce manque de considération pour les soft-skills est déploré par les Français, dont 56 % jugent qu’on ne leur accorde pas assez d’importance.

Les soft-skills rarement jugées indispensables

Aucune soft-skill (parmi les 21 testées) n’est jugée indispensable pour trouver un emploi par plus de 4 Français sur 10. Les plus importantes à leurs yeux sont la capacité à respecter des instructions et procédures (39 %), la capacitéd’adaptation (36 %), l’organisation (34 %), l’esprit d’équipe et la coopération (32 %). A l’inverse, les moins indispensables sont l’empathie (15 %), la persuasion et la négociation (13 %), la créativité (13 %), l’esprit critique (12 %), la capacité à développer et entretenir un réseau (12 %).

Les soft-skills, précieuses en cas de reconversion professionnelle

Les soft-skills sont reconnues par les Français comme des compétences transverses, précieuses en cas de reconversion professionnelle. Ainsi, pour plus de 8 Français sur 10, la capacité d’adaptation (92 %), de travailler en équipe (88 %), de s’organiser et gérer son temps (81 %) sont des compétences utiles dans de nombreux métiers.

Les soft-skills, un atout pour les actifs

Les actifs considèrent que leurs soft-skills sont plutôt un atout (84 %), qu’ils soient actuellement en emploi (84 %) ou demandeurs d’emploi (86 %), et ce sentiment est partagé par toutes les catégories socio-professionnelles.
Lorsqu’on leur demande de s’évaluer, les compétences pour lesquelles les actifs se notent le plus favorablement sont l’écoute (94 %) et la capacité d’adaptation (93 %). Les demandeurs d’emploi s’auto-évaluent plus positivement que les actifs en emploi, notamment concernant l’empathie (46 % très bons, contre 29 % des actifs) et la capacité d’adaptation (48 %).

 

Méthodologie
– Le terrain d’enquête a été réalisé du 29 août au 25 septembre 2023
– 4 500 Français (dont 1 500 demandeurs d’emploi) interrogés
– La représentativité est assurée selon la méthode des quotas et toutes les catégories des demandeurs d’emploi sont représentées selon leur poids réel dans l’échantillon total.

Vous pouvez télécharger le rapport complet ici et la synthèse des principaux enseignements du Baromètre et de la partie thématique sur les « soft-skills ».

Retrouvez l’ensemble des résultats et des infographies sur le site de l’Unédic.