Avril 2020 : dans la crise, la cote de confiance d’E. Macron se renforce auprès de ses soutiens

Face à la crise sanitaire, la cote de confiance de l’exécutif progresse fortement

Dans un contexte de crise liée à l’avancée de la pandémie du Coronavirus en France, 39% (+10) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordent leur confiance à Emmanuel Macron pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Plus précisément 10% (+4) lui font tout à fait et 29% (+6) plutôt confiance. Après deux mois de baisses consécutive, la cote de confiance de l’exécutif enregistre un rebond solide : alors que la France s’enfonce dans une crise sanitaire, la confiance accordée à l’exécutif est au plus haut niveau depuis juin 2018 (40%). Ce phénomène de ralliement autour du président de la République est néanmoins habituel : François Hollande avait enregistré un rebond de 8 points suite aux attentats qui ont frappé la France en janvier 2015 et de 9 points suite à ceux de novembre 2015.

La part de Français ne faisant pas confiance à Emmanuel Macron est en forte baisse, à 57% (-9), tout comme la part de Français ne lui faisant « pas confiance du tout » (29%, -9 points). Cette proportion n’a jamais été aussi faible depuis juillet 2018 (après l’affaire Benalla et avant la crise des gilets jaunes).

D’un point de vue politique, sa cote de confiance se solidifie nettement auprès de son électorat (80%, +10) de celui de François Fillon (54%, +13), de Benoît Hamon (36%, +10), mais également auprès des abstentionnistes (32%, +16), mais est quasiment stable auprès de celui de Jean-Luc Mélenchon (15%, +3) et de Marine Le Pen (13%, +2). Ce clivage politique s’accroit par ailleurs auprès des électorats de second tour : le président de la République gagne 13 points auprès de son électorat (65%), mais perd un point auprès de celui de Marine Le Pen (10%).

En termes d’âge, la confiance à l’égard du président de la République augmente nettement auprès des 18-24 ans (48%, +16) et des plus de 65 ans (48%, +14). D’un point de vue professionnel, elle est forte auprès des cadres (52%, +8) et des professions intermédiaires (43%, +16), mais plus fragile auprès catégories populaires (24%, +2). D’un point de vue géographique, la confiance se solidifie davantage dans le quart Nord-Est, premier territoire touché par le virus (38%, +12).

La cote de confiance du Premier ministre Édouard Philippe augmente de 9 points, à 36%.

Particulièrement exposé ces derniers jours, et notamment après sa conférence de presse du samedi 28 mars 2020, Edouard Philippe bénéficie également du ralliement des Français autour de sa personne. 9% des Français (+4) font tout à fait et 27% (+5) plutôt confiance au Premier ministre pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays.

A l’inverse, 58% des Français (-7) déclarent ne pas lui faire confiance, dont 30% (-8) « pas confiance du tout ». 6% (-2) ne se prononcent pas ce mois-ci.

D’un point de vue politique, sa cote de confiance progresse auprès de l’ensemble des électorats et d’abord auprès des électeurs de François Fillon (57%, +16) et d’Emmanuel Macron (75%, +13). Elle augmente également quel que soit l’âge ou la profession des répondants.

A la faveur de la plus forte hausse du mois d’avril, Olivier Véran se classe troisième des personnalités politiques

A 50% de bonne image, Nicolas Hulot domine toujours largement le classement des personnalités politiques (+4 points, après une baisse du même ordre le mois dernier). Il devance ce mois-ci encore Nicolas Sarkozy (36%, +3). Olivier Véran, personnalité la moins connue le mois dernier, est en avril 3ème du classement, à la faveur d’une hausse de 18 points : il cumule 35% d’image positive et 30% d’image négative, 35% (-19 points) affirment toujours ne pas le connaître.

De manière générale, la plupart des personnalités politiques enregistrent une amélioration de leur image : c’est notamment le cas de Xavier Bertrand (32%, +4), Bruno Le Maire (29%, +6), Anne Hidalgo (28%, +5), Jean-Michel Blanquer (26%, +8, après une baisse de 5 points le mois d’avant), Christophe Castaner (21%, +6), mais également de François Bayrou (22%, +4). Parmi les 4 personnalités en baisse, on note le recul de Marine le Pen (23 ; -3). Agnès Buzyn, très exposée politiquement par la campagne des municipales à Paris, enregistre une baisse de 5 points, à 15%. Marion Maréchal (22%, -4) et Ségolène Royal (20, -2) sont également en recul.

Auprès des sympathisants de gauche, Nicolas Hulot reste en tête du classement (63%, -5, après une baisse de 10 points le mois dernier), devant Olivier Besancenot (56%, +8), Benoît Hamon (49%, +1) et Jean-Luc Mélenchon (48%, +7). Olivier Véran est également en forte hausse auprès de cette population (31%, +13) tandis que Agnès Buzyn enregistre une forte baisse (13%, -9 points, après +7 le mois d’avant).

Auprès des sympathisants de « La République En Marche ! » et du MoDem, de nombreuses personnalités sont en forte hausse, notamment les membres du Gouvernement. Jean-Yves Le Drian conserve sa première place (76%, +16) et devance Bruno Le Maire (73%, +13 et +19 points sur deux mois), Olivier Véran (71%, +29) et Jean-Michel Blanquer (66%, +9). Christophe Castaner (60%, +16, après une baisse de 8 points en mars), Gérard Darmanin (59%, +11), Marlène Schiappa (55%, +10) enregistrent également des hausses importantes de leur popularité. Agnès Buzyn perd en revanche 23 points (35%). Anne Hidalgo (43%, +18) et Rachida Dati (38%, +13), ses anciennes concurrentes à la mairie de Paris, sont à l’inverse en forte hausse.

Auprès des sympathisants de droite, Nicolas Sarkozy occupe toujours la première place (78%, +2) et devance François Baroin (59%, -3 et -10 points sur deux mois) et Xavier Bertrand (58%, -1). Ce sont également les membres du Gouvernement qui enregistrent les plus fortes hausses auprès de cette population : Bruno Le Maire (48%, +11), Olivier Véran (47%, +25) et Christophe Castaner (29%, +13).

Auprès des sympathisants du Rassemblement National, Marine Le Pen conserve la première place (92%, -1) et devance toujours Marion Maréchal (75%, -3). Les hausses enregistrées auprès des membres du gouvernement existent mais sont moins sensibles : à titre d’exemple Olivier Véran cumule 18% d’opinion positive (+9).

 

 

Téléchargez le rapport d’études ici : L’Observatoire politique Avril 2020 / Baromètre ELABE pour Les Echos et Radio Classique