L’action d’Emmanuel Macron est jugée comme décevante par 1 Français sur 2
Mais une tendance à la hausse du nombre de Français satisfaits depuis fin 2019
Plus de 4 ans après son élection et à 6 mois de la fin de son mandat, 52% (stable depuis le 24 février 2021) des Français jugent l’action d’Emmanuel Macron en tant que président de la République décevante. A l’inverse 22% (+4) la trouvent satisfaisante. 26% (-3) estiment qu’il est encore trop tôt pour se prononcer.
Depuis le mi-mandat (octobre 2019), la part de Français satisfaits de l’action d’Emmanuel Macron progresse (+10), des hausses qui sont observées dans touts les catégories de population et électorats, mais de manière encore plus prononcée chez ses électeurs, ceux de Benoît Hamon et chez les cadres.
En près de 8 mois, La progression de la part de Français satisfaits de l’action du Président se fait principalement chez les 18-24 ans (25%, +8), les Français qui bouclent facilement leurs fins de moi (27%, +7), ses électeurs du 1er tour en 2017 (51%, +11) et ceux de Benoît Hamon (26%, +11).
A contrario, la part de déçus progresse en 8 mois au sein de deux catégories de population : les Français qui bouclent difficilement leurs fins de mois (64%, +6) et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (75%, +8).
D’un point de vue politique :
- Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (75% décevante) et de Marine Le Pen (71%) dressent le bilan le plus critique
- Les électeurs de François Fillon (49% décevante) de Benoît Hamon (46%) et les abstentionnistes (52%) sont une majorité (absolue ou relative) à être déçus
- A contrario, 51% des électeurs d’Emmanuel Macron se disent satisfaits de l’action de leur candidat (et 30% trop tôt pour se prononcer, seuls 19% décevante)
Sur 13 thèmes testés, les Français dressent un bilan plutôt négatif de l’action d’Emmanuel Macron, en particulier sur les enjeux régaliens.
Les domaines les mieux jugés sont la France dans l’UE, la santé et l’emploi
Parmi 13 thèmes testés, le domaine d’action où Emmanuel Macron rencontre la plus grande satisfaction dans l’opinion est le rôle de la France dans l’Union européenne (42%, =) par rapport à mi-mandat en octobre 2019) et dans une moindre mesure la santé (38%, nouvel item).
Près d’1 Français sur 3 est satisfait de l’action d’Emmanuel Macron en matière de politique de l’emploi (36%, +2), fiscale (32%, -1), éducation (32%, -3), économique (31%, =) et environnementale (31%, +5).
Près d’1 Français sur 4 dresse un bilan positif sur la politique de lutte contre les inégalités sociales (25%, -2), la politique en faveur du pouvoir d’achat (24%, -4), et la gestion des dépenses publiques (23%, nouvel item).
Ce sont sur les sujets régaliens que le niveau de satisfaction est le plus faible et en baisse : la politique de lutte contre l’islamisme radical (27%, nouvel item), la politique de lutte contre l’insécurité (23%, -8) et la politique en matière d’immigration (20%, -5).
Le bilan sur les enjeux régaliens se dégrade par rapport à octobre 2019 dans toutes les catégories de population, et de manière particulièrement forte chez les électeurs de François Fillon (sécurité 13%, -27 ; immigration 11%, -16) et au sein des professions intermédiaires (respectivement 18%, -22 ; 18%, -12). A noter que sur ces deux sujets (sécurité et immigration), les électeurs d’Emmanuel Macron ne sont qu’une minorité à se dire satisfaits (46% et 44%).
Concernant la politique en faveur du pouvoir d’achat, les électeurs d’Emmanuel Macron (45%, -12), de François Fillon (28%, -16) et les professions intermédiaires (19%, -19) dressent un bilan plus négatif en 2 ans. Une baisse observée tant chez les Français qui bouclent facilement leurs fins de mois (32%, -7) que chez les Français qui les bouclent difficilement (12%, -4).
La politique environnementale bénéficie d’un regard plus bienveillant depuis octobre 2019 chez les électeurs d’Emmanuel Macron (52%, +12), de Benoît Hamon (22%, +10) et chez les cadres (37%, +13).
Au global, les populations qui dressent le bilan le moins négatif de l’action d’Emmanuel Macron sont ses électeurs du 1er tour (avec notamment de bons résultats sur la France dans l’UE à 73%, la santé à 68% et l’économie à 64%), dans une moindre mesure les électeurs de François Fillon (santé 50% – France dans l’UE 49% – emploi 45%), les électeurs de Benoît Hamon (France dans l’UE 57% – islamisme radical 44%), les 18-24 ans et les personnes qui bouclent facilement leurs fins de mois.
Les populations qui dressent le bilan le plus négatif sont les électeurs de Marine Le Pen (immigration 4% – sécurité 8% – pouvoir d’achat 9%), de Jean-Luc Mélenchon (inégalités sociales 11% – environnement 16%) et les personnes qui bouclent difficilement leurs fins de mois (pouvoir d’achat 12%).
Un sentiment majoritaire qu’Emmanuel Macron n’a pas transformé le pays en profondeur
Ce sentiment s’est légèrement renforcé en près de 2 ans
Depuis le début de son quinquennat, 54% (-4 depuis le 29 octobre 2019) des Français estiment qu’Emmanuel Macron a modifié quelques aspects seulement du pays, 36% (+6) qu’il n’a pas changé le pays, et 9% (-2) qu’il l’a transformé en profondeur.
Le sentiment qu’Emmanuel Macron n’a pas changé le pays progresse dans tous les électorats :
- Ses électeurs (77% quelques aspects, 14% n’a pas changé +5), ceux de François Fillon (65% quelques aspects, 31% n’a pas changé +12) et dans une moindre mesure ceux de Benoît Hamon (57% quelques aspects, 34% n’a pas changé +8) déclarent majoritairement qu’Emmanuel Macron a changé le pays mais sur quelques aspects uniquement
- Une majorité absolue ou relative des électeurs de Marine Le Pen (51% n’a pas changé +7) et de Jean-Luc Mélenchon (45% n’a pas changé +14, 43% quelques aspects) sont plus critiques et considèrent que le Président n’a pas changé le pays
Dans le détail, la perception d’un Président qui n’a pas changé le pays progresse au sein de toutes les catégories de population, et en particulier chez les 65 ans et plus (36%, +13) et chez les professions intermédiaires (31%, +10).
La perception d’une politique menée en faveur des plus aisés s’estompe légèrement mais reste très majoritaire
59% (-2 points par rapport au 24 février 2021) des Français considèrent que la politique menée par Emmanuel Macron et le gouvernement est plutôt en faveur des plus aisés, 12% (=) en faveur des classes moyennes et 11% (+2) en faveur des moins aisés. 17% (=) estiment qu’elle est en faveur de toutes les catégories de population.
Depuis avril 2018, la perception d’une politique menée d’abord pour les plus aisés recule de 8 points, une baisse globale au sein de toutes les catégories de population, et qui est particulièrement forte chez les 18-24 ans et les électeurs de François Fillon.
En 8 mois, La perception d’une politique menée en faveur des plus aisés reste majoritaire (absolue ou relative) au sein de toutes les catégories de population et électorats, et se polarise davantage entre les Français qui bouclent difficilement leurs fins de mois (70%, +4) et ceux qui les bouclent facilement (52%, -5).
Politiquement, cette opinion est largement majoritaire chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (87%, +9), de Benoît Hamon (73%), de Marine Le Pen (72%) et chez les abstentionnistes (66%).
Les électeurs d’Emmanuel Macron (39% plus aisés, 28% toutes les catégories, 24% classes moyennes) et de François Fillon (37% plus aisés, 26% toutes les catégories, 25% moins aisés) ont un point de vue beaucoup plus partagé.
Si les Français ont une image plutôt négative d’Emmanuel Macron, elle est moins clivée qu’en janvier 2019 et la crise de « gilets jaunes » : sa déconnexion et « président des riches » lui sont moins reprochés. En revanche sa volonté réformiste est en net recul
Invités à choisir parmi une liste de neuf qualités que l’on entend dans le débat public à l’égard d’Emmanuel Macron, 20% (+2 par rapport à janvier 2019) citent sa façon de représenter la France à l’étranger à égalité avec sa détermination (20%, -1). Juste derrière ce duo de tête, 16% (en forte baisse de 12 points) évoquent sa volonté de réformer, 16% (+4) sa jeunesse, 13% (+6) sa façon d’incarner la fonction présidentielle et 12% sa vision pour la France (+3).
Moins d’1 Français sur 10 citent l’orientation globale de sa politique (6%, =), sa capacité à renouveler la politique (6%, -2) et le fait qu’il tienne ses promesses (5%, -3).
Enfin, les Français sont 47% (-1) à déclarer ne rien trouver de positif concernant Emmanuel Macron.
En près de 2 ans, sa volonté de réformer recule au sein de toutes les catégories de population et électorats, et de manière particulièrement forte chez ses propres électeurs (34%, -17), ceux de François Fillon (19%, -19) et chez les cadres (15%, -24).
Invités cette fois-ci à choisir parmi une liste de neuf critiques, les Français citent d’abord sa déconnexion des réalités quotidiennes (37%, -14 par rapport à janvier 2019), sa politique en faveur des plus aisés (34%, -13), son manque d’écoute des Français (33%, -4), son arrogance (32%, -7).
Viennent ensuite le fait qu’il décide seul (19%, =), le fait qu’il ne tienne pas ses promesses (17%, +5), son autoritarisme (16%, -2), l’orientation globale de sa politique (11%, -2) et son excès de communication (8%, +1).
12% (+4) des Français ne lui trouvent rien de négatif.
Par rapport au mois de janvier 2019, date située pendant la crise des gilets jaunes, l’image d’Emmanuel Macron s’est adoucie comme le montrent les fortes baisses sur les deux critiques les plus répandues (déconnexion et politique en faveur des plus aisés), des recules qui es manifestent au sein de toutes les catégories de population et électorats.
A six mois de la présidentielle de 2022, une majorité de Français s’attend à une réélection d’Emmanuel Macron, un pronostic en forte hausse depuis janvier 2020 (54%, +23)
54% (+23 points par rapport à janvier 2020) des Français font le pronostic que si Emmanuel Macron se représentait à l’élection présidentielle de 2022, il serait réélu, dont 47% (+23) probablement et 7% (=) certainement. A l’inverse, 45% des Français ne s’attendent pas à une réélection d’Emmanuel Macron, dont 27% (-10) probablement pas et 18% (-14) certainement pas.
Depuis janvier 2020, le pronostic d’une réélection du Président sortant progresse fortement dans les catégories de population et électorats.
D’un point de vue politique, ses électeurs du 1er tour en 2017 sont pour la plupart d’entre eux convaincus qu’Emmanuel Macron sera réélu (89%, +27). De façon moins assurée, les électeurs de François Fillon (59%, +13) et de Benoît Hamon (53%, +29) sont une majorité à prédire sa réélection. A l’inverse, et malgré des hausses importantes, seule une minorité des électeurs de Jean-Luc Mélenchon (40%, +15) et de Marine Le Pen (35%, +19) partagent cet avis.
Télécharger le rapport : Les Français et Emmanuel Macron