Estimation ELABE de la participation au 1er tour : entre 36% et 41%
Les personnes interrogées ont été invitées à évaluer leur intention d’aller voter ce dimanche au 1er tour des régionales sur une échelle de 0 (tout à fait certain de ne pas aller voter) à 10 (tout à fait certain d’aller voter).
A 5 jours du scrutin, 36% des Français inscrits sur les listes électorales se disent tout à fait certains d’aller voter (note 10) et 10% l’envisagent sérieusement (note 9), ce qui laisse entrevoir un niveau de participation entre 36% et 41%.
L’intention d’aller voter augmente fortement avec l’âge : 20% à 23% des moins de 35 ans se déplaceraient dimanche selon nos estimations, contre 49% à 57% des 65 ans et plus.
A date, les hommes ont nettement plus l’intention de se rendre aux urnes au 1er tour ce dimanche (estimation de leur participation entre 41% et 46%) que les femmes (entre 32% et 38%).
Au sein des électorats du 1er tour de la présidentielle, les plus mobilisés sont les électeurs de François Fillon (entre 57% et 64%), devant ceux de Marine Le Pen (46% à 50%), d’Emmanuel Macron (40% à 46%), et de Benoît Hamon (39% à 42%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon apparaissent à date comme les moins mobilisés (31% à 37%).
L’éloignement avec la politique et le manque d’informations sont les raisons évoquées par les Français qui comptent ne pas aller voter
Les électeurs qui prévoient de ne pas se rendre aux urnes ce dimanche expliquent cette décision d’abord par une défiance et un désintérêt à l’égard de la politique (63%, dont 39% en 1er), dont dans le détail :
- Une défiance envers le monde politique (vous ne faites pas confiance aux politiques, 43%)
- Un manque d’intérêt pour la politique (la politique ne vous intéresse pas, 30%)
- Un sentiment d’inutilité du vote (cela ne sert à rien de voter aux élections régionales, 14%)
Les potentiels abstentionnistes du 1er tour évoquent ensuite le manque d’informations (41%, dont 19% en 1er), dont :
- La méconnaissance des candidats et des listes qui se présentent (35%)
- Et le fait qu’ils ne savaient pas qu’il y avait une élection ce dimanche (10%)
Viennent ensuite l’insatisfaction à l’égard de l’offre électorale proposée (aucune des listes ne vous convient, 34%), et des raisons pratiques (32%).
Le manque d’intérêt pour la politique (36%) est particulièrement évoqué par les Français qui sont certains de ne pas aller voter. Ceux qui hésitent citent davantage des raisons pratiques (44%).
Chez les 18-24 ans, les raisons pratiques comme l’indisponibilité ce week-end est de loin le premier motif cité (50%, contre 25%-31% dans les autres tranches d’âge), devant le manque d’informations (29%).
L’insatisfaction de l’offre électorale augmente nettement avec l’âge : de 13% chez les 18-24 ans à 51% chez les 65 ans et plus.
1 électeur sur 2 déclare que son vote n’aura pas de lien avec la politique de l’exécutif, 1 sur 3 ira voter pour exprimer son opposition
50% des Français (qui sont certains d’aller voter ce dimanche ou qui l’envisagent sérieusement) déclarent que le choix de leur vote n’aura aucun lien avec la politique menée par l’exécutif. 34% comptent aller voter pour exprimer leur opposition à l’exécutif, et 16% leur soutien.
Une majorité d’électeurs de Benoît Hamon (62%), d’Emmanuel Macron (54%) et de François Fillon (50%), voteront ni pour exprimer leur opposition, ni leur soutien à l’exécutif. Toutefois, 1 électeur sur 3 de B. Hamon et de F. Fillon votera pour exprimer leur opposition (33% les deux), tandis que plus d’1 électeur sur 3 d’E. Macron pour exprimer leur soutien (39%).
Une majorité d’électeurs de Marine Le Pen (58% opposition) et de Jean-Luc Mélenchon (47% opposition, et 45% ni l’un ni l’autre) se déplaceront ce dimanche pour exprimer leur opposition à la politique de l’exécutif.
Un vote hybride entre préoccupations nationales et préoccupations régionales, avec un avantage pour la dimension régionale
49% des Français (qui sont certains d’aller voter ce dimanche ou qui l’envisagent sérieusement) déclarent que leur vote sera motivé autant par des questions de politiques nationales que régionales. 39% d’entre eux seront motivés en priorité par des enjeux régionaux, et 12% nationaux.
Le vote d’une majorité d’électeurs de Benoît Hamon (57%), d’Emmanuel Macron (48%, et 44% autant régionale que nationale) sera avant tout motivé par des questions de politique régionale.
La majorité des électeurs de Marine Le Pen (58%) et de François Fillon (53%) voteront autant pour des enjeux nationaux que régionaux.
Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sont partagés entre des enjeux strictement régionaux (43%) et autant régionaux que nationaux (44%).
Même si 6 Français sur 10 ne connaissent pas le nom du Président de leur région
58% des Français ne connaissent pas le nom du Président de leur région, contre 42% qui le connaissent.
Cette connaissance croit nettement avec l’âge : 21% des 18-24 ans connaissent le nom de leur Président de région, et 57% des 65 ans et plus.
Les hommes sont plus nombreux (52%) à connaître leur Président de région que les femmes (34%), de même que les cadres (49%) et professions intermédiaires (44%) par rapport aux catégories populaires (34%).
Les présidents de région sont moins connus par les personnes les plus éloignées de la politique, c’est notamment le cas des abstentionnistes du 1er tour lors de la dernière présidentielle (72% ne connaissent pas), les gens qui se déclarent sans préférence partisane (70%) ou ceux qui sont (quasiment) certains de ne pas aller voter ce dimanche (71%).
Question ouverte, aucun item de réponse suggéré. On estime qu’un individu connait son/sa président(e) de région s’il a été capable d’écrire son nom de famille. Un nom mal orthographié est considéré comme une bonne réponse si la phonétique reste inchangée.
Pour les Français, la sécurité est la priorité n°1 de leur prochain(e) Président(e) de Région
Les Français placent la sécurité en tête des priorités d’action de leur prochain Président(e) de Région (42% des citations, dont 16% en 1er), devant l’emploi/le développement économique/la formation (32%, dont 12% en 1er), la santé (30%), le pouvoir d’achat (27%), l’environnement (26%) et l’immigration (24%).
Plus loin dans le classement, entre 1 et 2 électeurs sur 10 positionnent en tête des priorités les inégalités et injustices sociales (18%), l’éducation/l’enseignement (18%), l’aménagement du territoire, les infrastructures et l’urbanisme (17%), les transports (14%), le logement (11%), la fiscalité (11%).
Enfin, moins d’1 électeur sur 10 cite les inégalités et discriminations hommes-femmes (8%), la vie culturelle et les animations (6%), le tourisme (3%) et le sport (2%).
Les enjeux régaliens (sécurité, immigration) gagnent en importance avec l’âge : ces deux enjeux sont cités par 27% et 7% des 18-24 ans, contre 51% et 30% des 65 ans et plus.
Le pouvoir d’achat est particulièrement prioritaire pour les 25-34 ans (35%). L’environnement (41%), les inégalités/injustices sociales (29%) et les inégalités/discriminations hommes-femmes (20%) sont particulièrement évoqués par les 18-24 ans.
D’un point de vue socio-professionnel, l’écart le plus important est enregistré sur le pouvoir d’achat, un enjeu plus prioritaire pour les catégories populaires (36%), que pour les professions intermédiaires (27%) et les cadres (21%).
Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon placent en tête des priorités l’environnement (34%), devant la sécurité (33%), l’emploi (32%), le pouvoir d’achat (31%) et les inégalités/injustices sociales (30%).
Pour les électeurs de Benoît Hamon, l’environnement (41%), l’emploi (37%) et l’aménagement du territoire (31%) sont les priorités du prochain président de leur région.
Ceux d’Emmanuel Macron citent l’environnement (38%) devant l’emploi (37%) et la sécurité (33%)
Enfin, les électeurs de François Fillon et de Marine Le Pen positionnent en tête de leurs priorités et largement devant tous les autres thèmes la sécurité (55% et 60%) et l’immigration (44% et 47%).
Les Français attribuent aux régions plus de compétences qu’elles n’en ont
Une majorité de Français a connaissance du fait que la Région :
- A le pouvoir d’agir sur les transports (89%), le tourisme (84%), la culture (83%), l’environnement (82%), le développement économique (81%), l’aménagement du territoire (80%), les lycées (80%), la formation professionnelle (76%), le sport (76%), et la santé (66%).
- Et n’a pas de compétence sur l’armée (79%), la justice (65%), et l’immigration (60%)
En revanche, une nette majorité de Français attribue des compétences à la Région dont elle ne dispose pas, c’est le cas pour : le logement (80% se trompent), l’action sociale (77%), la sécurité (67%), les collèges (66%) et les écoles maternelles/primaires (64%).
Télécharger le rapport : Les Français et les élections régionales