Coronavirus (vague 14) : Les Français jugent Edouard Philippe plus à la hauteur de la situation qu’Emmanuel Macron

Les Français gardent un regard critique sur la gestion de crise du Gouvernement.

38% (=) des Français font confiance à l’exécutif pour lutter efficacement contre l’épidémie du Coronavirus.

Plus précisément, 7% d’entre eux font tout à fait confiance et 31% plutôt confiance « à Emmanuel Macron et au gouvernement d’Edouard Philippe pour lutter efficacement contre l’épidémie de coronavirus ». A l’inverse, 62% des Français ne leur font plutôt pas (35%) ou pas du tout (27%) confiance. Ce jugement négatif est quasiment stable depuis quatre semaines (entre 38 et 40%).

En termes d’âge, si les moins de 25 ans continuent d’avoir le regard le plus positif sur la gestion de crise, leur jugement devient néanmoins majoritairement négatif (47%, -5 points). Les clivages professionnels se réduisent également cette semaine : les cadres se montrent partagés (49%, -10) tandis que les professions intermédiaires  (34%, -4) et le catégories populaires n’ont majoritairement pas confiance (36%, +9).

Politiquement, deux tiers des électeurs d’Emmanuel Macron gardent leur confiance à l’égard de l’exécutif (67%, -3 points). Néanmoins, ce jugement se fragilise dans la durée : il est inférieur de 10 points à celui mesuré il y a un mois (77% le 21 avril) et de 21 points par rapport au début de la crise (88% le 13 mars). Les électeurs de François Fillon sont partagés (53%, +7), tandis que les électeurs de Benoît Hamon (24%, =), de Jean-Luc Mélenchon (20%, -11), de Marine Le Pen (16%, =) et les abstentionnistes (33%, -1) apportent majoritairement un regard critique.

Les Français continuent de reprocher au gouvernement les défauts d’approvisionnement en masques (16%, =) et en tests (20%, -1), mais sont plus partagés sur la gestion de déconfinement (42%, +1) et le soutien à l’économie (56%, =).

-Alors que les Français doivent normalement pouvoir s’équiper en masques depuis le 11 mai, seuls 16% des Français (=) jugent « l’approvisionnement en masques FFP2 et en masques chirurgicaux » bien géré. Ce regard a peu évolué depuis le 14 avril (variation entre 16 et 18%). A l’inverse, 84% jugent cet approvisionnement mal géré dont 53% très mal géré. Ce jugement est très sévère quel que soit le profil des répondants. A titre d’exemple, « seuls » 25% des électeurs d’Emmanuel Macron le considèrent bien géré.

-20% (-1) des Français jugent « l’approvisionnement en tests pour détecter la maladie Covid-19 » bien géré et à l’inverse 80% le considèrent mal géré, dont 43% très mal géré. Le regard porté sur l’approvisionnement en masques est également critique auprès de l’ensemble des répondants. Les électeurs d’Emmanuel Macron (40%) sont les plus positifs.

-Après une hausse de 8 points la semaine dernière, le regard porté sur « la préparation du déconfinement » se stabilise cette semaine à 42% (+1). 58% la jugent à l’inverse mal gérée, dont 21% très mal gérée. Les catégories populaires (36%, +4) et les habitants des communes rurales (33%, -7) ont le regard le plus critique. Politiquement, seuls les électeurs d’Emmanuel Macron (69%) et de François Fillon (57%) considèrent majoritairement cette préparation bien gérée.

-56% (=) jugent « le soutien à l’économie française pour limiter les effets de la crise du coronavirus » bien géré. Les moins de 25 ans sont la seule catégorie d’âge à porter cette semaine un regard négatif sur cette dimension de la crise (45%, -13 points). D’un point de vue professionnel, le regard des catégories supérieures est positif (62%), tandis que les catégories populaires sont partagées (50%).  Enfin politiquement, la dimension économique est majoritairement bien géré pour les électeurs d’Emmanuel Macron (81%, =), de François Fillon (74%, +10) et de Benoît Hamon (60%, +11 points). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (48%, -5 point) sont partagés tandis que les électeurs de Marine Le Pen et les abstentionnistes sont plus critiques (respectivement 39%, -4 et 44%, -1).

Pour deux tiers des Français, « la crise a été mal gérée ».

Invités à faire un choix entre deux propositions, 66% des Français considèrent « la crise mal gérée, il y a eu des problèmes qui auraient pu être évités ». A l’inverse, 33% des Français considèrent que « la crise a été gérée du mieux possible étant donnée les circonstances ».

Ce jugement négatif est majoritaire quelle que soit la catégorie socio-professionnelle des répondants ; les cadres se montrent toutefois très partagés puisque 50% d’entre eux considèrent la crise mal gérée. A l’inverse, les habitants des communes rurales portent un regard plus sévère (73%).

D’un point de vue politique, seuls les électeurs d’Emmanuel Macron apportent un jugement positif sur l’action du Gouvernement (59%) A l’inverse, les électeurs de François Fillon (61% mal géré), de Benoît Hamon (72%), de Jean-Luc Mélenchon (79%) et de Marine Le Pen (83%) sont majoritairement critiques.

Edouard Philippe jugé davantage à la hauteur de la situation pendant la crise qu’Emmanuel Macron.

Edouard Philippe est jugé à la hauteur de la situation par 48% des Français et Emmanuel Macron par 37% d’entre eux. A l’inverse, le premier ministre n’est pas jugé à la hauteur par 51% des Français (dont 18% pas du tout) et le président de la République par 62% d’entre eux (dont 24% pas du tout).

Ce constat se vérifie quelle que soit la catégorie socio-professionnelle des répondants. De manière générale, plus les répondants sont âgés, plus cette différence en faveur d’Edouard Philippe est forte : a titre d’exemple, Edouard Philipe est jugé à l hauteur par 56% des plus de 65 ans et Emmanuel Macron par 41% d’entre eux. Ce décalage atteint son paroxysme auprès des Franciliens, qui sont une majorité à porter un regard positif sur Edouard Philippe (58% vs 41% pour Emmanuel Macron).

Ce constat est également vrai d’un point de vue politique. Les électeurs d’Emmanuel Macron sont ceux qui jettent le regard le plus positif quelle que soit la figure de l’exécutif, mais jugent l’action et l’attitude d’Edouard Philippe avec plus de bienveillance (76% vs 65% pour Emmanuel Macron). Les électeurs de François Fillon ont un jugement positif sur le Premier ministre (70%), mais sont plus partagés sur le Président (50%). Les électeurs de Benoit Hamon (43% et 29%), de Jean-Luc Mélenchon (32% et 21%), de Marine Le Pen (29% et 21%) et les abstentionnistes (41% et 33%) apportent un jugement plus sévère, mais accordent néanmoins une « prime » au Premier ministre.

Si l’image d’Emmanuel Macron s’améliore par rapport à janvier 2020, celle du Premier ministre est jugée plus positive.

Par rapport à fin janvier 2020, Emmanuel Macron est jugé moins autoritaire (62%, -10 par rapport à janvier 2020), moins arrogant (62%, -8) et moins inquiétant (54%, -10).

De plus, l’image d’Emmanuel Macron progresse sur un certain nombre de traits positifs : sa sympathie (41%, +6), le fait d’obtenir des résultats (38%, +7) et sa capacité à rassembler les Français (28%, +9).

Ses autres points forts restent son dynamisme (61%, stable), et sa capacité à bien représenter la France à l’étranger (55%, +3).

La majorité des Français continue de se montrer en revanche sceptiques sur sa capacité à réformer le pays (40%, -2), et à respecter ses engagements (39%, -2), et sont critiques à l’égard de sa sincérité (33%, +2) et de son empathie « comprend les gens comme vous » (24%, +2).

L’image d’Edouard Philippe progresse dans l’opinion. Le Premier ministre est perçu comme une personnalité plus courageuse (58%, +8 points) par rapport à juin 2019, plus dynamique (53%, +7), plus sympathique (50%, +11), qui obtient plus de résultats (46%, +15), plus capable de réformer le pays (42%, +6) et de comprendre les gens « comme vous » (35%, +9).

Près de la moitié des Français pense qu’il est sincère (46%) et près de 4 Français sur 10 qu’il est rassurant (41%) et qu’il est capable de rassembler les Français (38%).

Toutefois, le Premier ministre est jugé autoritaire (51%, -5) et inquiète (45%, -5) près de la moitié des Français, malgré deux légères baisses enregistrées sur ces deux traits d’image. Il est également perçu comme arrogant par 37% d’entre eux.

Répartition des rôles entre l’exécutif : 1 Français sur deux satisfait

Invités à évaluer le répartition des rôles de l’exécutif à travers trois propositions, 51% (+3 points par rapport à juin 2019) des Français jugent que « la répartition des rôles actuelle est la bonne ». 26% (-6) considèrent qu’« Edouard Philippe devrait avoir un rôle plus important, et Emmanuel Macron devrait être plus en retrait ». A l’inverse, 22% (+4) des Français considèrent qu’ « Emmanuel Macron devrait avoir un rôle plus important, et Edouard Philippe devrait être plus en retrait ».

Les Français âgés de plus de 50 ans sont plus nombreux à favoriser une mise en retrait du président (30 et 33% selon la catégorie d’âges) tandis que les Français de moins de 50 ans sont plus nombreux à préférer une mise en retrait d’Edouard Philippe (entre 27 et 29%). C’est également le cas des catégories populaires (29%).

D’une point de vue politique, les électeurs d’Emmanuel Macron favorisent le statu quo (69%). C’est également vrai, mais dans une moindre mesure, des électeurs de de Benoît Hamon (58%) et de François Fillon (54%) ; ces derniers rejettent l’idée d’une plus forte présidentialisation du mandat d’Emmanuel Macron (3%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Marine Le Pen sont une majorité relative à préférer le statut quo (40%-39%), mais, au-delà, sont partagés entre une mise en retrait du président de la République (31%-28%) et du Premier ministre (29% – 33%).

Plus de 6 Français sur 10 considèrent que le duo formé par Emmanuel Macron et Edouard Philippe à la tête de l’exécutif fonctionne bien.

Plus précisément, 61% (-6 par rapport à septembre 2018) des Français considèrent que ce duo fonctionne très (10%) ou assez bien (51%). A l’inverse, 38% (+5) des Français considèrent que ce duo fonctionne plutôt (27%) ou (11%) très mal.

D’un point de vue professionnel, ce sont les cadres qui jugent le plus favorablement le fonctionnement de l’exécutif (75%) tandis que les professions intermédiaires (63%) et les catégories populaires (58%) sont plus partagées.

Politiquement, le regard porté sur le fonctionnement de l’exécutif est positif auprès des électeurs d’Emmanuel Macron (87%), de François Fillon (74%) et de Benoît Hamon (62%). Les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (49% bien) et les abstentionnistes (55%) sont partagés. Enfin, les électeurs de Marine Le Pen ont un regard majoritairement négatif sur les relations entre le président de la République et son Premier ministre (44% bien).

2nd tour des élections municipales fin juin 2020 : 55% des Français y sont défavorables.

Invités à donner leur opinion sur une éventuelle organisation du 2nd tour des élections municipales le dimanche 28 juin dans les 5 000 communes qui n’ont pas élu de liste dès le 1er tour, 55% des Français disent y être défavorables car il est trop tôt par rapport au risque lié au coronavirus. A l’inverse, 44% sont favorables puisque le déconfinement a déjà commencé.

Les Français les plus jeunes (66% des 18-35 ans défavorables), les femmes (59%), les catégories populaires (59%) et les professions intermédiaires (57%) sont particulièrement défavorables à l’organisation du 2nd tour des municipales fin juin.

A l’inverse, les 65 ans et plus (51% favorables, contre 49% défavorables), les hommes (48% contre 51%) et les cadres (53% contre 47%) se montrent plus partagés.

Politiquement, les électeurs de François Fillon (59% favorables) et d’Emmanuel Macron (52%) sont plutôt « pour » un 2nd tour fin juin. Les électeurs de Benoît Hamon sont partagés (50% favorables et 47% défavorables). Les électeurs de Marine Le Pen (65% défavorables), les abstentionnistes (64%), et les électeurs de Jean-Luc Mélenchon (60%) sont majoritairement contre cette décision.

 

Téléchargez le rapport d’études ici : Les Français et le coronavirus – Vague 14

 

 

Source de l’image : Wikipedia – dominiopublico.gov.br