La confiance à l’égard de l’exécutif impactée par la réforme des retraites

La confiance à l’égard de l’exécutif impactée par la réforme des retraites

30% (-2) des Français interrogés par Elabe pour Les Echos et Radio Classique accordent leur confiance au président de la République pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. Cette mesure, en baisse de 5 points sur deux mois, est la plus basse enregistrée depuis mars 2020. Dans le même temps, l’opposition au président de la République progresse : 64% (+2) des Français interrogés ne lui font pas confiance et 37% pas du tout confiance : une proportion en augmentation de 4 points et qui n’a plus été atteinte depuis plus d’un an (janvier 2022).

Politiquement, le niveau de confiance se maintient au sein de son propre électorat (82%, stable). Il reste fragile dans l’électorat de Jean-Luc Mélenchon (21%, +4). Il baisse en revanche chez les électeurs de Marine Le Pen (9%, -4), les abstentionnistes (18%, -6) et, plus fortement encore, dans les autres électorats (Yannick Jadot et Valérie Pécresse).

Professionnellement, on enregistre un rebond de la confiance auprès des cadres (45%, +5 après -7) et des professions intermédiaires (40%, +11), mais un mouvement inverse auprès des catégories populaires (20%, -3), particulièrement marqué auprès des ouvriers (16%, -7) ; on enregistre, auprès de cette cible, la mesure la plus basse depuis mars 2020. Les retraités sont également en retrait : 30% (-9) d’entre eux seulement font confiance au président de la République, un déficit de confiance qui n’a plus été atteint depuis avril 2021 auprès de cette catégorie de population. En termes d’âges, la confiance reste stable chez les moins de 35 ans (entre 30 et 35%), mais baisse légèrement auprès des 35-64 ans (27%, -1 à -4 points) et, plus fortement, auprès des plus de 65 ans (32%, -7). En termes de revenu, la confiance baisse quelle que soit la situation financière ; elle atteint 19% auprès des personnes contraintes de se restreindre pour finir le mois, en baisse de 3 points en un mois et de 5 points depuis novembre 2022. Le niveau de confiance est deux fois plus élevé auprès des foyers aisés.

La confiance accordée à la Première ministre, Elisabeth Borne, baisse plus fortement encore. 23% (-4 points) des Français lui font confiance pour affronter efficacement les problèmes qui se posent au pays. C’est la mesure la plus basse depuis sa prise de fonction ; ce niveau n’a été atteint qu’à deux reprises lors du précédent quinquennat, la première fois par Edouard Philippe en décembre 2018 et la deuxième fois par Jean Castex en décembre 2020. A l’inverse, 66% (+7 points) ne lui font pas confiance, dont 40% (+9) pas confiance du tout.

Politiquement, la confiance à l’égard de la Première ministre baisse auprès des électeurs d’Emmanuel Macron qu’ils soient de 1er (67%, -8) ou de 2nd tour (49%, -8). La tendance suit celle d’Emmanuel Macron pour les autres électorats.

Socio-démographiquement, le mouvement suit également la tendance enregistrée auprès d’Emmanuel Macron, avec une progression auprès des cadres et des professions intermédiaires (28%, +4 en moyenne) mais une baisse chez les catégories populaires : seuls 12% d’entre elles lui font confiance – un niveau jamais atteint par Jean Castex et qu’une seule fois par Edouard Philippe (janvier 2019).

Edouard Philippe conserve la première place du baromètre devant Marine Le Pen qui recule de 3 points. La gauche reprend des couleurs dans son camp

Edouard Philippe bénéfice toujours d’un fort soutien dans l’opinion (42% d’opinion positive, en baisse d’un point) et accroît même son avance sur Marine Le Pen, qui se maintient en deuxième position (31%, -3). Derrière Nicolas Sarkozy (30%, +1), Olivier Véran (28%, -1) est 4ème : il devance Bruno Le Maire (27%, -4 points) et Gabriel Attal (26%, +1). A 25% (+2), Fabien Roussel est la première personnalité de ce classement issue de la NUPES. Auprès de l’ensemble des français, les deux personnalités marquantes de l’opposition, Marine le Pen et Jean-Luc Mélenchon, ne semblent pas profiter à ce stade de l’impopularité de l’exécutif dans le contexte de la réforme des retraites.

A 20% d’image positive, Gérald Darmanin ne progresse pas (stable). Le président du Sénat, Gérard Larcher, bénéficie de 16% de bonne opinion (stable depuis la mesure de décembre 2021 vs 41% de mauvaise image), tandis que Mathilde Panot, peu connue (59% de sans opinion), obtient 7% de bonne image pour 34% de mauvaise image.

Les élus issus de la gauche et des écologistes progressent dans leur propre camp. C’est notamment le cas de Jean-Luc Mélenchon (54%) qui enregistre une hausse de 4 points après avoir connu une érosion de son image depuis l’élection présidentielle (il bénéficiait de 71% de bonne image en juin 2022). C’est également le cas de Yannick Jadot – qui enregistre un rebond de 12 points, à 49%, et retrouve son niveau de novembre – de Fabien Roussel (47%, +9 après +4) et de François Ruffin (43%, +8 après -5). Réélu difficilement à la tête du Parti Socialiste le weekend dernier, Olivier Faure enregistre une progression de 6 points, à 26%. Plus loin dans le classement, Sandrine Rousseau connait une remontée de 4 points (23%, après -4 le mois d’avant) tandis que Mathilde Panot bénéficie de 17% de bonne image.

Auprès des électeurs d’Emmanuel Macron, Edouard Phillipe est toujours apprécié par une très large majorité d’entre eux (84%, stable). La suite du classement est occupée par des ministres déjà membres du gouvernement lors du précédent quinquennat : Olivier Véran (67%, +1), Bruno Le Maire (64%, -6 après +8 le mois dernier), Gabriel Attal (64%, +6), Gérald Darmanin (52%, -4 après +7 le mois d’avant) et Éric Dupont-Moretti (49%, +8, après  -5 le mois d’avant). Seul Nicolas Sarkozy s’insère dans ce classement (50%, +13). Le ministre en charge de la réforme des retraites, Olivier Dussopt, connait une hausse de sa popularité (20%, +5) mais reste malgré tout peu connu (60% de sans opinion).

Auprès des électeurs de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour, Marine Le Pen (82%, =) dispose toujours d’une avance considérable sur Jordan Bardella (61%, -2) et Éric Zemmour (44%, -3).

Télécharger le rapport : L’Observatoire politique – Février 2023