Une diversité sociale, culturelle et ethnique présente pour une majorité de Français dans le monde du travail mais avec des écarts importants selon les secteurs
Qu’il s’agisse du monde du travail en général ou de sa propre entreprise, le constat des Français est proche : 63% des Français estiment que la diversité sociale, culturelle et ethnique est présente dans le monde du travail et 61% des salariés interrogés estiment que cela est le cas dans leur entreprise ou organisations.
- Les secteurs qui sont vus comme les plus mixtes socialement, culturellement et ethniquement sont les secteurs dont les métiers sont percus comme étant à moins forte valeur ajoutée : la construction et le BTP (73%), les transports (68%) et l’industrie (67%). Dans le secteur de la construction et le BTP, la diversité est même jugée « très présente » par 40% des Français, alors que dans les deux autres secteurs celle-ci est jugée « très présente » par 20% des Français.
- Ensuite, 66% des Français estiment fréquente la diversité sociale, culturelle et ethnique dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, 66% aussi dans le commerce et 58% dans le secteur médico-social et santé.
- En revanche, les secteurs de la sphère publique se distinguent par la perception d’une plus faible diversité : l’administration publique (48%) et l’enseignement (43%). Le secteur de la banque/assurance/immobilier est en queue de peloton.
A noter que les personnes qui vivent dans l’agglomération parisienne font davantage le constat de la diversité sociale, culturelle et ethnique dans la plupart de ces secteurs d’activité : ils sont notamment 72% (+6) à considérer que cette diversité est présente dans le secteur de l’hébergement et de la restauration, 72% (+6) dans le commerce, 65% (+7) dans le secteur médico-social et santé, 55% (+7) dans l’administration publique et 50% (+7) dans l’enseignement.
Une très large majorité des Français voient la diversité sociale, culturelle et ethnique d’un bon œil dans le monde du travail
86% des Français estiment que la diversité sociale, culturelle et ethnique est une bonne chose dans le monde du travail, dont 22% « une très bonne chose ». Ce chiffre révèle une très large bienveillance à l’égard du sujet mais une conviction encore fragile. L’ensemble des catégories sociales de la population considère majoritairement que cela est une bonne chose. Les plus jeunes se distinguent en portant un regard encore plus bienveillant à l’égard de la diversité en entreprise : 38% des 18-24 ans et 32% des 25-34 ans estiment que cela est une « très bonne chose » (respectivement 90% et 89% « une bonne chose »).
D’un point de vue politique, si le constat global reste positif, il n’est pas de même nature selon l’électorat : les anciens électeurs de Jean-Luc Mélenchon et de Benoît Hamon ont un regard très positif (plus de 95% « bonne chose » et plus de 35% « très bonne chose »), suivi par les électeurs d’Emmanuel Macron (97% « bonne chose », dont 27% « très bonne chose ») et de François Fillon (83% « bonne chose » dont 11% « très bonne chose »). S’ils sont une majorité à avoir un avis positif sur la diversité en entreprise, les électeurs de Marine Le Pen sont plus en retrait : « seuls » 64% estiment que cela est une « bonne chose », contre 36% « une mauvaise chose ».
Les atouts de la diversité sociale, culturelle et ethnique
La hausse de la créativité et de l’innovation par la présence d’une pluralité de points de vue est aujourd’hui perçue comme l’atout n°1 de la diversité en entreprise (cité par 51%», dont 33% qui le citent en 1er). Cet élément est nettement plus évoqué chez les cadres (69%). Il est à l’inverse beaucoup moins par les ouvriers (35%), qui évoquent quasiment au même niveau la meilleure cohésion d’équipe (40%) et l’amélioration de l’image d’entreprise (32%).
« Une meilleure cohésion d’équipe » est le second atout le plus cité (36%), dont 19% en 1er. Comme évoqué précédemment, il davantage cité par les ouvriers (40%), mais également par les salariés dans les entreprises de moins de 50 salariés (42%), les habitants de petites villes (42%) et les 18-24 ans (41%).
Parmi les autres atouts de la diversité :
- 33% des Français citent « l’aisance linguistique et la proximité culturelle avec les acteurs de certaines zones géographiques », dont 13% en 1er.
- 26% citent « l’amélioration de l’image de l’entreprise », dont 12% en 1er. Cet apport est notamment cité par 34% des catégories sociales moyennes et populaires, 33% des salariés des entreprises de 250 salariés et plus et 33% des 18-24 ans.
- 25% citent « une amélioration de la performance de l’entreprise », dont 9% en 1er. Cet atout est notamment cité par 30% des salariés d’entreprise de moins de 50 salariés.
Et 14% considèrent qu’il n’y a pas d’apports positifs de la diversité sociale, culturelle et ethnique dans le monde du travail.
Les principaux blocages qui freinent la diversité sociale, culturelle et ethnique
Seulement 11% des Français jugent qu’il n’y a pas de blocage vis-à-vis de la diversité sociale, culturelle et ethnique dans le monde du travail. Parmi la très large majorité de Français qui estiment le contraire, 61% des Français citent « le poids de préjugés vis-à-vis d’autres groupes sociaux, culturels et ethniques » comme blocage, dont 35% qui le citent comme principal blocage.
- Cette opinion est notamment corrélée avec l’âge, plus on est jeune et plus on estime que c’est le poids de préjugés qui freinent la diversité dans le monde du travail : 68% des 18-24 ans partagent cette opinion, 63% des 25-49 ans, 59% des 50-64 ans et 56% des personnes âgées de 65 ans et plus.
- Cette source de blocage est notamment citée par les salariés du secteur public (72%), les catégories sociales supérieures (67%) et notamment les professions intermédiaires (71%).
Ensuite 48% des Français identifient « le fait que les managers et/ou les ressources humains recrutent principalement des personnes ayant le même diplôme, de la même origine sociale, culturelle et/ou ethnique qu’eux » comme source de blocage qui freinent la diversité dans le monde du travail, dont 25% en 1er. Cette source de blocage est notamment citée par les 18-24 ans (57%) et les personnes âgées de 65 ans et plus (56%).
Parmi les autres blocages qui freinent la diversité :
- 40% des Français citent « le manque d’importance accordée à l’ouverture vers d’autres types de profil dans le monde du travail », dont 15% en 1er. Ce blocage est notamment cité par les ouvriers (46%) et les habitants de l’agglomération parisienne (46%).
- 30% des Français citent « l’absence de formation sur le sujet de la diversité des managers et recruteurs », dont 15% qui le citent en 1er.
Les associations et les salariés sont les deux acteurs en qui les Français font le plus confiance pour promouvoir la diversité dans le monde du travail
Plus de 7 Français sur 10 font confiance aux associations (76%, dont 18% « très confiance ») et les salariés (71%, dont 8% « très confiance »).
- Les 18-34 ans sont mêmes 8 sur 10 à faire confiance aux associations (84% pour les 18-24 ans et 80% pour les 25-34 ans)
Derrière les associations et les salariés, les entreprises, les syndicats et les pouvoirs publics sont plus en retrait. Environ la moitié des Français fait confiance aux entreprises (53%), aux syndicats (53%) et aux pouvoirs publics (48%) pour promouvoir la diversité sociale, culturelle et ethnique dans le monde du travail.
Plus loin, seulement 43% font confiance aux dirigeants d’entreprises, 40% aux DRH, 39% aux médias et 39% aux cabinets de recrutement.
- A noter que les jeunes de 18 à 24 ans font davantage confiance aux syndicats (66%, +13), aux cabinets de recrutement (50%, +11) et aux DRH (49%, +9) pour promouvoir la diversité dans le monde du travail que la moyenne des Français.
- Tout comme les salariés d’entreprises de 250 salariés et plus qui font davantage confiance au syndicats (59%, +6) et aux cabinets de recrutement (53%, +14) que la moyenne des Français.