Le terrorisme (51%) et le niveau du chômage (43%) restent en tête des préoccupations des Français.
A trois mois et demi du premier tour de l’élection présidentielle, le terrorisme reste en tête des préoccupations exprimées par les Français. En effet, invitées à désigner les grands sujets qu’ils considèrent comme les plus importants aujourd’hui pour la France, 51% (+3 points par rapport à fin novembre) des personnes interrogées citent cet enjeu, devant le niveau du chômage (43%, +1).
Plus en retrait, l’immigration (30%) reste le troisième sujet de préoccupation, mais semble reculer progressivement dans le débat public (-2 points depuis fin novembre et -5 points depuis début novembre).
Faisant écho à l’actualité politique de ces dernières semaines, l’avenir de la protection sociale (29%) est en revanche un sujet de préoccupation qui continue de progresser (+3 points depuis fin novembre et +7 points depuis début novembre).
Viennent ensuite les inégalités et les injustices sociales (22%, -1) et le manque d’activité économique (20%, -4). La pollution et ses effets sur la santé constitue un sujet de préoccupation en hausse (+6 points), conséquence probable des pics de pollution successifs ces dernières semaines.
Cette hiérarchie des sujets considérés comme les plus importants pour la France varie toutefois assez sensiblement selon les préférences politiques des personnes interrogées :
- Les sympathisants de gauche citent en premier lieu le niveau du chômage (47%, -5) et le terrorisme (46%, +5), et s’avèrent particulièrement sensibles à l’avenir de la protection sociale (39% de citations contre seulement 22% parmi les sympathisants de la droite et du centre, et 21% chez ceux du Front national).
- Les sympathisants de la droite et du centre placent en tête la menace terroriste (52%, +2) et le niveau du chômage (50%, +3), puis le niveau des dépenses publiques et sociales (32%, +5) et le manque d’activité économique (32%, -3).
- Les sympathisants du Front national se distinguent quant à eux nettement des deux autres camps politiques. Ils sont ainsi 62% (+1) à citer le terrorisme, soit le score le plus élevé toutes familles politiques confondues. Toutefois, ce sujet n’arrive qu’en deuxième position derrière l’immigration, citée par 69% (-1) des sympathisants frontistes. Enfin, c’est le niveau de chômage (30%, +9) et la place de l’Islam (32%, -6) qui arrivent en troisième et quatrième positions.
En perte de vitesse depuis sa victoire à la primaire, François Fillon conserve une légère avance sur Marine Le Pen dans les intentions de vote pour le premier tour de la présidentielle. Emmanuel Macron, en hausse, s’installe dans la position du « troisième homme ».
Arrivé nettement en tête des intentions de vote mesurées à la fin du mois de novembre, François Fillon ne devance plus que d’une courte tête Marine Le Pen dans les intentions de vote exprimées, quel que soit le candidat PS testé. En l’absence de François Bayrou, son avance serait plus confortable (2 à 4 points selon le candidat PS), alors qu’elle ne serait que d’un point dans l’hypothèse d’une candidature du président du MoDem. Il recueille 23% à 25% des intentions de vote exprimées dans l’hypothèse d’une candidature de François Bayrou, et de 26% à 28% en l’absence de ce dernier.
La dynamique post-primaire mesurée fin novembre semble donc s’émousser, le débat sur le programme de François Fillon dans le domaine de la santé et de la protection sociale y contribuant probablement. Pour rappel, dans un sondage Elabe pour Les Echos et l’Institut Montaigne datant du 8 décembre 2016, 90% des Français considéraient « pas acceptable » la baisse des dépenses publiques en matière de santé.
Marine Le Pen arrive régulièrement en deuxième position, créditée de 22% à 24% des intentions de vote exprimées. Dans l’hypothèse d’une candidature de François Bayrou, elle devance systématiquement Emmanuel Macron. En l’absence de François Bayrou, elle est toujours deuxième en cas de candidature de Manuel Valls ou de Benoît Hamon. En revanche, toujours en l’absence de François Bayrou, elle est devancée par Emmanuel Macron si Arnaud Montebourg est le candidat du PS et ex-aequo avec le candidat du mouvement « En Marche ! » si Vincent Peillon est désigné.
Emmanuel Macron parvient à s’installer seul en troisième position dans la plupart des configurations testées. Il arrive même en deuxième position dans l’hypothèse où François Bayrou ne se présente pas et que le candidat PS désigné est Arnaud Montebourg (24% pour Emmanuel Macron et 22% pour Marine Le Pen). Dans son duel avec le futur candidat du PS, il devance nettement Vincent Peillon, Benoît Hamon et Arnaud Montebourg, avec des scores allant de 20% à 22% dans l’hypothèse d‘une candidature de François Bayrou, et de 23% à 24% en l’absence de ce dernier. Dans le cas d’une victoire de Manuel Valls à la primaire du PS, Emmanuel Macron bénéficie d’une avance plus légère (4 à 5 points selon l’hypothèse), crédité de 16% (avec François Bayrou) à 18% (sans François Bayrou) des intentions de vote.
Jean-Luc Mélenchon conserve la quatrième place, avec 13% à 15% des intentions de vote exprimées selon l’hypothèse de premier tour testée. Il devancerait ainsi assez largement le candidat PS en cas de candidature d’Arnaud Montebourg (7% à 9%), Benoît Hamon (6%) ou Vincent Peillon (3%). En cas de candidature de Manuel Valls (12% à 13%), Jean-Luc Mélenchon conserve une courte avance avec 14% des intentions de vote.
A date et considérant ces huit hypothèses de premier tour, trois candidats apparaissent aujourd’hui en mesure de se qualifier pour le second tour de l’élection présidentielle : François Fillon pour chacune des hypothèses testées ; Marine Le Pen, deuxième dans six hypothèses testées sur huit. Emmanuel Macron apparait en troisième position dans la plupart des hypothèses mais en position d’accéder au second tour en l’absence de François Bayrou (les écarts sont compris dans la marge d’erreur), sauf si Manuel Valls est le candidat du PS.
Télécharger ici : Intentions de vote présidentielles / Sondage ELABE pour LES ECHOS et RADIO CLASSIQUE